Du Van Bommel au coeur

L’action se déroule durant le Mondial 2006, Mark Van Bommel s’accroche verbalement avec Didier Drogba. Jusque-là, rien d’anormal, le Batave est un trash talker invétéré. Seulement, l’attaquant ivoirien, excédé par les insultes du milieu néerlandais, en profite pour pincer la pine de son adversaire. Vexé, celui-ci regarde l’ancien Marseillais et mime une branlette en fourrant sa main dans son propre short. Une action qui résume à merveille Van Bommel, une putain de teigne. Pourtant, le natif de Maasbracht en impose balle au pied.

Un postulat qui détonne quinze ans après ses débuts à Sittard. A l’époque déjà, Marky Mark se fait remarquer. Avec ses potes du Fortuna, Wilfried Bouma et Kevin Hofland, ils sèment la mort sur tous les terrains hollandais. Ils se paient même le luxe de se hisser en finale de la Coupe. Une belle prouesse. Sa réputation le précède lorsqu’il débarque en 1999 au PSV Eindhoven. Avec Johan Vogel, ils forment une paire de milieux défensifs redoutables. Mark empile les buts et les cartons. Catalogué comme une brute épaisse, le milieu ne fait pas partie de l’équipe des Oranjes lors de l’Euro 2000 disputé à domicile. Rijkaard viré, c’est Van Gaal (tiens tiens) qui offre à Marko ses premières capes lors de l’automne suivant. C’est le début du show Van Bommel au PSV.

La folle histoire du PSV

Entre 2000 et 2005, le milieu défensif prend conscience de ses qualités. Le “mécanicien oranje” enchaîne les buts, les cassages de rotules, les cartons et les distinctions personnelles. Il est désigné deux fois meilleur joueur du championnat néerlandais et remporte une tripotée de titres ; il est par ailleurs titulaire indiscutable lors du braquage européen de 2005. Accompagné de cabochards (Park, Hesselink et autres Cocu), Mark et son PSV squattent le dernier carré de la C1, forçant le Milan AC à sortir les crocs. L’Europe se prend d’affection pour ce milieu de terrain rugueux. Rijkaard, un autre Hollandais, est séduit et le rapatrie à Barcelone. Mais la magie ne prend pas. Pas assez sexy pour la Catalogne, sans doute trop teuton dans son style. Van Bommel cire le banc. La victoire en C1 n’y change rien, Mark a des envies d’ailleurs.

L’Allemagne l’appelle. Il rejoint le Bayern où il a pour mission de succéder à l’immense Ballack. Une mission qu’il exécute sans forcer. De toute évidence, il était taillé pour le FC Hollywood. Sinon comment expliquer son bras d’honneur au public du Bernabeu pour fêter son but en huitième de finale de C1 en 2007 ? Mark est comme ça, sanguin, un mec un peu con quoi. Il s’offre une seconde vie en Bavière. Van Gaal aux manettes, l’homme au goitre confirme immédiatement son compatriote en tant que capitaine. Oubliées les prises de bec en sélection nationale. Car Mark est le genre de mec en froid avec chacun de ses coaches. Tous, sauf un. L’actuel sélectionneur de la Hollande, Bert van Marwijk. Son ancien entraîneur période Fortuna, mais surtout son beau-père dans la vie civile. Et dire qu’on prenait Van Bommel pour un gros naze…