- France – Ligue 1 – Ce qu’il faut retenir de la 38e journée
Du rire, des larmes et des WTF pour clôturer la saison de L1
La Ligue 1 millésime 2012-2013 s’est terminée en beauté hier soir, avec Lyon et Nice à la fête, Lille et Troyes dans le désarroi, Zlatan heureux comme un gosse, de jolis moments d’émotion et un peu de n’importe quoi. On la retrouve dans deux mois. Et c’est peu dire qu’elle va nous manquer.
30 fois Zlatan
Hier soir au Moustoir, il avait le sourire comme rarement, Zlatan. Un sourire beau et sincère, débarrassé de la colère et de l’arrogance qui l’habitent trop souvent. Le Suédois était certainement plutôt content que cette première (et dernière ?) saison de L1 se termine sans stress ni pression, avec en prime un 30e but inscrit grâce à un excellent travail de Kévin Gameiro, pour l’ouverture du score. En coupant de la poitrine la trajectoire du centre de « la Gam’ » , Ibrahimovic a rejoint au classement des buteurs Jean-Pierre Papin, lui aussi auteur de 30 buts lors de la saison 1988-1989. C’est en tout cas bien mieux que tous les vainqueurs de ces dernières années, Giroud, Sow, Niang, Gignac, Benzema ou encore Pauleta, à qui il avait suffi de seulement 15 buts pour régner sur le classement de l’exercice en 2007. Si Zlatan est chaud et motivé, il lui reste encore Josip Skoblar (44 buts avec l’OM en 1971) et Carlos Bianchi (37 buts avec le PSG en 1978) à aller chercher.
Un grand moment de motion
Pour une dernière journée de championnat réussie, il faut des rires, des larmes, des mains qui applaudissent, des embrassades et des petits cœurs qui palpitent. A Lorient, tout un stade debout a salué à la 73e minute de jeu la sortie du terrain d’un immense petit bonhomme, Ludovic Giuly. Avant le match sur Twitter, il s’interrogeait sur la manière dont il allait réagir. Le héros de l’aventure européenne de Monaco en 2004 a moins laissé transparaître ses émotions que Beckham la semaine dernière, mais comme lui on a quand même eu la petite larme à l’œil en se disant que c’est quand même triste de voir ce bon vieux Ludo quitter la scène. En parlant de bons gars, Arnaud Le Lan côté lorientais et Ronan Le Crom côté parisien ont aussi pu faire leurs adieux, dans des conditions originales qu’on vous raconte plus loin. Mais il n’y a pas qu’en Bretagne – où Armand a également disputé son dernier match avec le maillot du PSG – qu’on a salué les partants. A Toulouse, les Montpelliérains Cyril Jeunechamp et Romain Pitau ont eu droit à leur dernière entrée en jeu, avant de partir vers un ultime défi de joueur. Deux capitaines de vestiaire en moins, ça sent vraiment le changement d’époque au MHSC. A Lyon, Lisandro, qui a ouvert le score face à Rennes sur pénalty, n’a pas pu retenir ses larmes lors de sa sortie en jeu, ce qui laisse évidemment penser que son départ cet été est quasi acquis. Son coéquipier Réveillère a aussi été célébré par le public de Gerland pour son possible dernier match sous les couleurs de l’OL. A Bastia, c’est la révélation Florian Thauvin qui a eu droit à de jolis adieux, lui qui sait depuis quelques mois déjà qu’il va rejoindre le LOSC. Le club nordiste que quitte Aurélien Chedjou pour Galatasaray.
Des moments WTF
Arnaud Le Lan buteur sur pénalty, avec face à lui un gardien nommé Mamadou Sakho : oui, c’était ambiance kermesse et foot en folie hier chez les Merlus. Ce qu’il s’est passé, c’est que Carlo Ancelotti avait décidé d’offrir à son 4e gardien Ronan Le Crom une entrée en jeu, histoire de fêter comme il se doit sa dernière et de palper la grosse prime promise aux champions de France. Mais après seulement 20 minutes à (brillamment) garder les bois parisien, l’ex-catogan s’est fait expulser par l’arbitre Benoît Bastien pour une faute dans la surface. La faute y est, clairement, l’annihilation d’une action de but, aussi, mais de là à sortir le rouge direct dans ce match sans aucun enjeu, c’est franchement ne pas faire preuve d’une grande psychologie… On était tous vraiment tristes pour Nickel Le Crom, consolé par tous ses partenaires sur le banc à sa sortie. Du coup, c’est un Mamadou Sakho tout souriant qui a eu l’occasion d’enfiler les gants et de se présenter face à un Arnaud Le Lan lui aussi heureux comme un gosse de terminer sa carrière en beauté.
Rayon WTF, on s’est bien marré aussi au Vélodrome, avec la célébration du titre européen de 1993, en présence d’une grande partie des acteurs de cette épopée, le buteur Basile Boli en tête. Bernard Tapie était là, ainsi que sa fille, malheureuse candidate de « The Voice » et qui a eu droit de pousser la chansonnette après le match face à Reims (0-0) sur « We Are The Champions » . What. The. Fuck. Ah, et sinon Puygrenier a marqué un doublé à Brest et termine la saison co-meilleur buteur de Nancy avec 5 buts. N’importe quoi.
Lille à la place du con
Bon, et puis sinon il y avait quand même encore un peu d’enjeu pour cette 38e journée. Les places européennes, derrière le PSG et l’OM, se disputaient entre Lyon, Saint-Etienne, Lille et Nice. Sans vraiment trembler, la bande à Aulas s’est comme prévu imposée face à Rennes (2-0) et a conforté sa 3e place, si importante. Cette partie fut l’occasion d’une confirmation : Clément Grenier est un grand joueur en devenir et ses coups francs rappellent ceux de Juninho. Putain de nostalgie. Pour le ticket en Ligue Europa, la bonne affaire est pour Nice, qui termine 4e grâce à sa victoire 2-0 à Nice, avec un nouveau but de Cvitanich. Sacré boulot abattu par Claude Puel depuis son retour sur la Côte d’Azur, et vu la joie des joueurs de l’OGCN à la fin du match, on peut légitimement penser qu’ils vont jouer le jeu en C3 à fond les ballons la saison prochaine. Au Grand Stade en revanche, c’était soir de tristesse, la faute au nul 1-1 concédé face à Sainté, qui prive les Lillois d’Europe. L’improbable retour au score de Sochaux l’autre jour (de 3-0 à 3-3) a donc bien de grosses conséquences, comme le craignait Rudi Garcia…
Salut Troyes, à bientôt
Enfin s’agissant de la relégation, le dernier ticket est pour Troyes, qui accompagne Brest et Nancy en Ligue 2 la saison prochaine. D’une certaine manière, c’est logique étant donné que l’ESTAC n’a pas quitté la zone rouge une seule fois depuis l’été dernier. Mais c’est quand même un peu dommage, car au niveau du jeu pratiqué, c’était loin d’être l’équipe la plus dégueulasse du championnat. On est triste pour Nivet, on est triste pour Furlan, on a hâte de revoir Camus, Thuram, Jean et toute la bande en élite, vite. Sochaux, Evian-Thonon-Gaillard et Ajaccio peuvent souffler, le bail est prolongé d’un an en L1. Une L1 que rejoignent, on le rappelle, Monaco, Nantes et Guingamp la saison prochaine. Deux mois à attendre, ça va être long.
Par Régis Delanoë