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Du calme, Monaco va tranquillement se qualifier
Au lendemain d'une nouvelle défaite monégasque en Ligue des champions, c'est la panique dans cette France qui n'aime rien tant que se faire peur pour ensuite mieux qualifier « d'exploit » la normalité. Dans sept semaines, l'AS Monaco bouclera cette phase de poules en position de qualifié. Parce que ses adversaires sont à sa portée, que son équipe va monter en puissance, et que Fabinho retrouvera goût à la vie.
Un point. À mi-parcours de la phase de poules de Ligue des champions, l’AS Monaco ne possède qu’un petit point, après sa défaite mardi soir face au Beşiktaş (1-2). C’est peu. Peu, mais assez pour commencer à qualifier « d’exploit » une éventuelle présence des gars de Jardim en huitièmes de finale. Parce qu’aucun club français n’est sorti d’un tel bourbier avec seulement un point au compteur à ce stade de la compétition. Mais alors que l’ensemble des observateurs feint de ne pas y croire, au lendemain de la piteuse prestation des Rouge et Blanc au Louis-II, dans l’ombre, les meilleurs story-tellers acèrent déjà leur plume afin de nous compter le fameux « exploit » , au soir du 6 décembre prochain, lorsque les Monégasques rentreront de Porto avec le soulagement du devoir accompli. Parce qu’à y regarder de plus près, la performance n’aura pas grand-chose d’extraordinaire.
Des adversaires à la portée des Monégasques
Un point, c’est peu. Mais ce n’est que trois de moins que le RasenBallsport Leipzig e.V., l’actuel deuxième de cette poule G, chez qui les Monégasques ont fait match nul en septembre (1-1). Parce qu’avant de parler « d’exploit » , il convient de mesurer les forces en présence. Car c’est là que résident tous les espoirs de l’ASM. Avec le Beşiktaş, Leipzig et Porto, c’est tout sauf un groupe de la mort dont Falcao et ses coéquipiers ont hérité. Des succès en phase de poules contre ces formations, qui n’ont pas leur rond de serviette à la table du gratin européen, n’auraient en aucun cas leur place dans le très court livre des exploits européens des clubs français.
À condition de battre les Portugais et les Allemands, même un match nul ramené d’Istanbul pourrait suffire, avec une différence de buts particulière entre Leipzig et Monaco favorable aux pensionnaires de Ligue 1. La prévision peut sembler d’un optimisme béat, vu les performances bien en deçà du niveau attendu proposées par l’ASM cette saison, mais c’est compter sans un facteur déterminant : l’imminente montée en puissance de l’équipe de Leonardo Jardim.
Fabinho derrière, Jovetić devant
Un point, c’est peu, mais c’est un bilan assez logique, pour une équipe en pleine reconstruction. Un moteur qui remplace d’un coup des pièces telles que Benjamin Mendy, Bernardo Silva, Tiémoué Bakayoko, Valère Germain et Kylian Mbappé par Keita Baldé, Youri Tielemans, Terence Kongolo, Adama Diakhaby, Rachid Ghezzal, Stevan Jovetić, Adama Traoré ou Rony Lopes a besoin de quelques mois de rodage intensif avant de vrombir à nouveau. Des essais doivent être effectuées, avec certains tours de piste ratés, comme cette tentative d’aligner Tielemans en soutien de Falcao face au Beşiktaş.
Toujours fidèle à son 4-4-2, Leonardo Jardim n’a plus que quelques boulons à serrer pour que son bolide dépasse les quelques véhicules de tourisme qui se sont permis de prendre un peu d’avance. Parce que c’est le sens de l’histoire, Jovetić finira par être le parfait complément de Falcao en attaque, tandis que Tielemans signifiera à Fabinho que s’il n’a plus envie de jouer au football, il est parfaitement d’accord pour le suppléer au cœur du jeu. Une réorganisation qui pourrait du même coup régler le problème des latéraux. Pourquoi ne pas redonner goût à la vie à Fabinho en lui faisant revivre ses premières amours, au poste d’arrière droit ? Après tout, Djibril Sidibé n’a pas besoin de jouer à son poste de prédilection toute la fin de saison pour s’assurer une place dans les bagages de Didier Deschamps pour la Russie l’été prochain. Autant qu’il se déplace sur l’aile gauche, là où Jorge et Kongolo sont en train de se noyer. Un point, c’est peu, mais ça va suffire.
Par Mathias Edwards