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Drinkwater-Zappacosta, le Chelsea petit bras
Alors que la mi-saison n’a pas encore été atteinte, il est d’ores et déjà possible de dire que les Blues, limités tant en qualité qu’en quantité, ont mal géré leur mercato estival. Symboles de cette période ratée, Davide Zappacosta et Danny Drinkwater n’ont pas encore convaincu depuis leur arrivée.
Parfois, certaines choses sont ressenties par une majorité de personnes sans justification concrète. Chacun est d’accord pour affirmer que cela va se dérouler comme il se doit, alors que tout laisse paradoxalement suggérer le contraire. C’est un peu ce qu’il s’est passé l’été dernier à Chelsea. Large et surprenant champion d’Angleterre, les craintes de voir son effectif pas assez étoffé lorsque la Ligue des champions pointerait le bout de son nez étaient nombreuses. Les dirigeants étaient donc prévenus : pour que le club soit en mesure de défendre ses ambitions (conservation du titre, bon parcours en C1…), le mercato se devait d’être réussi. Et comme prévu, ça n’a pas été le cas.
Remplacements et transferts à l’arrache
Pourtant, il y a eu du mouvement. Après avoir loupé Romelu Lukaku (puis Alex Oxlade-Chamberlain et Fernando Llorente), les Blues ont vu arriver Antonio Rüdiger, Tiémoué Bakayoko, Álvaro Morata et Andreas Christensen. Ces nouveaux visages auraient pu donner une très belle gueule à l’équipe d’Antonio Conte, si ce dernier n’avait pas laissé partir Diego Costa, Nemanja Matić, Nathan Aké et, dans une moindre mesure, Kurt Zouma. Au lieu de renforcer la team, les recrues évoquées ne servaient en fait que de remplaçants numériques aux départs. Résultat : au regard de la Coupe d’Europe à disputer (contrairement à la saison dernière) et au travail exigeant imposé par Conte, l’effectif s’est retrouvé limité en quantité et en qualité. Alors, le roi de Premier League a paré au plus pressé en engageant Davide Zappacosta et Danny Drinkwater dans les dernières heures du marché. Pour respectivement 27 et 38 millions d’euros. Des sommes exagérées faisant écho à une précipitation rarement efficace pour des hommes pas prêts pour les sommets et symboles du raté bleu.
Adieu Costa, bonjour Zappa
Ils n’y sont pas pour grand-chose, mais les deux joueurs arrachés sur le gong du mercato d’été symbolisent le manque estival de maîtrise et d’inspiration de Chelsea. Tout simplement parce qu’ils ne peuvent, pour le moment, pas apporter ce qu’attend un postulant aux trophées. Zappacosta, d’abord. Méconnu en dehors de la Botte, ce joueur de couloir débarqué du Torino a dû se pincer lorsque son agent lui a proposé les Blues à la fin du mois d’août. « Il a été assez chanceux dans son parcours, en fait, estime Gaël Genevier, spécialiste du football italien qui a joué contre lui en troisième division il y a quelques années. Quand il était au Torino, il était en concurrence avec Bruno Peres, qui est parti à la Roma en 2016. Ça lui a laissé un peu d’espace à Turin. Il a fait une bonne saison, et Conte l’a pris. Le fait d’être italien a énormément influencé, je pense. »
C’est là tout le problème. Car quand on s’appelle Chelsea, même guidé par un technicien convaincu par les spécificités sportives de son pays, on se doit de viser les meilleurs éléments à chaque poste. Or, Zappacosta ne l’est pas, et ne le sera sans doute jamais. « En Italie, c’était un joueur normal, confirme le Français évoluant à Reggiana.L’Atalanta l’avait d’ailleurs laissé partir en copropriété, ce qui signifie que le club ne croyait pas trop en lui. Il était juste considéré comme un mec qui pouvait peut-être faire quelque chose. Ce n’est pas le plus talentueux, hein. Il ne parle pas beaucoup, mais dispose de qualités techniques et physiques intéressantes. Ce qui peut lui permettre de s’adapter à l’Angleterre. Mais ce transfert est peut-être un peu prématuré. Il ne faut pas être trop exigeant la première année. »
Danny the cat
Ce temps d’adaptation, aussi légitime qu’il puisse paraître, prouve encore une fois que les Blues ont échoué dans leur quête de renforcement du groupe. Après s’être emparé de la couronne nationale, les potes d’Eden Hazard ont besoin de forces vives dès maintenant s’ils veulent rester au top. Zappacosta, pas nul lors de ses treize titularisations toutes compétitions confondues, ne devrait constituer qu’un second couteau sorti lors des matchs de coupe. Conte connaît le même genre de souci avec Danny Drinkwater, atterri avec un corps explosé à Londres juste avant septembre. Apparu à onze reprises (seulement deux présences dans le onze en PL), l’ancien de Leicester n’a qu’une grosse saison à son actif (celle du titre des Foxes). Et il ne suffit pas de le refaire cohabiter avec N’Golo Kanté pour lui redonner son niveau 2015-2016. « Il faut de la patience et être aux côtés des nouveaux joueurs, a concédé Conte en conférence de presse ce mois-ci. Ils ont besoin de temps pour s’adapter à notre idée du football, au championnat. Ce n’est pas simple. Cette saison, nous avons changé quelques joueurs, pour beaucoup de raisons… Drinkwater et Bakayoko sont arrivés très tard avec nous. Le plus important est qu’ils aient l’envie de travailler et de s’améliorer chaque jour. » L’important pour un technicien, c’est aussi de savoir anticiper.
Par Florian Cadu
Propos de GG recueillis par FC