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Dries Mertens : Little big man

Par Émilien Hofman
Dries Mertens : Little big man

Cette saison en Serie A, Dries Mertens n'a joué que quatre matchs dans leur totalité. Jamais tout à fait titulaire, mais jamais vraiment sur le banc non plus, il fait néanmoins partie intégrante d'un des meilleurs clubs d'Italie. Pourtant, il aurait pu ne jamais devenir professionnel à cause de ses 169 centimètres...

Quand il était petit (en âge), il ne trouvait rien de mieux à faire que des grands ponts dans le jardin pour dribbler ses frères plus âgés et plus costauds. Lui, c’est Dries Mertens, l’ailier du SSC Napoli qui mesure 1m69. Comme Messi, comme Romário, mais six centimètres de plus qu’Alain Giresse. Être plus petit que les autres n’est désormais plus un handicap pour lui, mais c’est ce qui lui a coûté sa place quand il évoluait au centre de formation d’Anderlecht, avant ses seize ans.

L’espoir de grandir

Issu d’une famille cultivée, Dries Mertens shoote ses premiers ballons au Stade Louvain. Après seulement deux ans passés au club, il est déjà repéré par les scouts d’Anderlecht. « Je me souviens personnellement de l’avoir vu à Louvain, explique Werner Deraeve, à l’époque directeur du centre de formation. C’est nous qui avons été le chercher là-bas. Il avait déjà les qualités que vous voyez maintenant : technique, polyvalent, excellent passeur… » Mertens n’est évidemment déjà pas grand quand il débarque à onze ans au Sporting d’Anderlecht. Ses formateurs le savent et ils espèrent que leur nouveau transfuge va vite combler son retard physique. « Quand on va chercher un joueur comme Dries Mertens à Louvain, on espère qu’il devienne le joueur qu’il est maintenant, glisse Deraeve en forme de tautologie. Normalement, la taille n’est pas importante à ce moment-là, mais dans ce cas-ci, ça l’a malheureusement été et c’est en effet à cause de son gabarit que Mertens a quitté le centre de formation après cinq ans au club. »

Personne n’est responsable

Mais qui a décidé du sort de Dries Mertens à Anderlecht ? Personne ne veut endosser cette lourde responsabilité. Deux suspects évidents sortent néanmoins du panier : Werner Deraeve bien entendu, mais également Hugo Broos, alors entraîneur de l’équipe première d’Anderlecht. Et c’est à ce moment-ci que les avis divergent. « L’entraîneur de l’équipe première l’a estimé trop petit, lance Deraeve. Ce n’était donc pas suffisant pour nous, et on a décidé qu’il était trop court pour espérer rejoindre le noyau A. D’autres que lui ont connu la même mésaventure, on ne peut rien y faire malheureusement. On peut être motivé, faire tout ce qu’on peut, ce n’est pas nous qui prenons la décision finale. » Directement contacté, Hugo Broos coupe avant même la fin de la question qui dérange : « C’est facile de dire ça, c’est Werner Deraeve qui était responsable de l’école des jeunes, il jette donc la pierre vers les autres. Je n’ai même pas entendu parler de Dries Mertens à l’époque. J’avais des contacts avec les U19, mais aucun avec les plus jeunes, c’était la manière de travailler à Anderlecht. Ce sont surtout eux (les membres de la direction du centre de formation, ndlr) qui ont décidé de se séparer de Dries, ce n’est pas moi. » La parole de l’un contre celle de l’autre. Mais pour Broos, Anderlecht ne doit même pas essayer de rejeter la faute sur quelqu’un d’autre. « C’est tout à fait possible de faire une erreur d’appréciation concernant un joueur qu’on trouve trop petit, trop grand, trop lent… Et qui devient bon quelques années plus tard. Ça arrive à tous les clubs de rater un talent. »

« On ne fait plus courir les joueurs sous une latte »

Quoi qu’il en soit, fin 2003, Dries Mertens prend donc son baluchon, direction La Gantoise, d’où il sera de nouveau jeté deux ans plus tard pour sa taille. « Mertens est un joueur fait pour éclore plus tard, il a donc bien fait de partir en D3 pour s’aguerrir, commente Deraeve. Il a eu beaucoup de mal et c’est finalement son départ en D2 aux Pays-Bas qui lui a rendu service. Il y était plus à l’aise pour prouver qu’il a toutes les qualités nécessaires. » Après des passages remarqués à l’AGOVV Apeldoorn, puis à Utrecht, Mertens devient international, signe au PSV qu’il quitte deux ans plus tard – avec une moyenne d’un but tous les deux matchs – pour Naples où il passe régulièrement du banc à la prairie tout en restant plutôt efficace.

Du côté d’Anderlecht, on s’efforce de dire qu’on a retenu la leçon et que la mentalité a changé, le tout emballé avec une dernière pique de Deraeve à Broos et un bon rappel des valeurs du club. Deraeve : « Mertens aurait probablement eu plus de chances d’intégrer le noyau A s’il était arrivé aujourd’hui. Il y a d’autres personnes qui s’occupent de l’équipe première, désormais on ne fait plus courir les joueurs en dessous d’une latte… Mais on a toujours fait attention aux qualités des joueurs, cela fait cinquante ans que je suis au club et ça a toujours été le cas. »

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