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Draxler, pour reprendre de la vitesse
Avec Julian Draxler, le PSG tient sa première recrue du mercato hivernal. Pas l'avant-centre attendu pour soulager Edinson Cavani, mais un jeune international allemand en puissance, qui plus est champion du monde en titre. Pas forcément la solution miracle, mais une réaffirmation d'ambitions pour Paris.
En 24 heures, le PSG a bouclé deux dossiers chauds de son mercato. D’une part la prolongation de contrat de son capitaine Thiago Silva jusqu’en 2020, et d’autre part, l’arrivée pour quatre ans et demi du champion du monde allemand Julian Draxler, en provenance de Wolfsburg. Un investissement évalué entre 35 et 40 millions d’euros qui a des allures de belle prise, mais qui apparaît également comme un aveu d’échec, même si Nasser Al-Khelaïfi s’en est défendu maladroitement dans une interview accordée au Parisien. Avec Ángel Di María, Lucas, Hatem Ben Arfa, Jesé, mais aussi Jonathan Ikoné voire Jean-Kévin Augustin et Javier Pastore, le PSG n’était pas forcément le plus démuni aux postes de milieux offensifs excentrés.
Depuis septembre, c’est plutôt le rôle de doublure d’Edinson Cavani qui inquiétait. Si l’Uruguayen se claquait un muscle, JKA aurait-il les épaules pour assurer l’intérim alors que l’Espagnol Jesé n’apparaît plus comme une alternative dans l’axe ? Le joueur formé au Real Madrid, recruté pour 25 millions d’euros alors qu’il ne lui restait qu’une seule année de contrat chez les Merengues, pourrait d’ailleurs quitter la capitale sous forme de prêt en janvier. Et Draxler, sorti de son marasme à Wolfsburg, arriver pour faire le nombre et dans l’idéal compenser les faibles performances de Di María ou HBA, largement en dessous des attentes. « Emery m’a dit une chose très juste qui est ma vision depuis toujours : « Quand on fait une erreur, il vaut mieux essayer de la corriger que de vivre avec. » Donc, si nous avons fait des erreurs, on va essayer de les corriger. La porte n’est donc pas fermée. » Malgré l’optimisme affiché, Nasser sait donc que quelque chose a foiré cet été, et qu’il serait bien inspiré de colmater pendant l’hiver.
Draxler, meilleure recrue possible cet hiver ?
Dans cette optique, l’arrivée de Julian Draxler est certes une opération de rafistolage, mais la direction parisienne a le mérite d’avoir finalisé un dossier en cohérence avec ses ambitions affichées, alors que le marché hivernal est en général peu propice aux gros coups. À seulement vingt-trois ans, le milieu offensif de Wolfsburg est un international allemand en puissance, champion du monde qui plus est. Et pendant l’Euro, il a su briller, notamment lors du huitième de finale contre la Slovaquie, où il a été le meilleur homme sur la pelouse avec un but et une passe décisive. En clair, malgré sa période délicate avec les Loups, l’ancien de Schalke 04 fait partie de ces « forts potentiels » que le PSG avait annoncé comme sa priorité à l’été 2014, au moment de la présentation de Serge Aurier. Avec Marquinhos, Kurzawa, Rabiot, et maintenant Draxler, le club de la capitale peut réellement se targuer de posséder quelques-unes des futures références mondiales à différents postes. Reste à savoir s’il saura laisser s’épanouir la majorité d’entre eux, Paris ayant souvent été une marche trop haute, ou trop piégeuse, pour des diamants bruts qui ne savaient pas concilier le jeu, la pression et les tentations de la vie parisienne.
Il n’est pas « PSG compatible » selon Andreas Brehme
Ce dernier point suscite d’ailleurs les interrogations du champion du monde 1990 Andreas Brehme, clairement sceptique quant au choix de carrière de son jeune compatriote. « Je ne pense pas que ce soit le club qu’il faut à Draxler. Il a besoin de sentir la confiance autour de lui et il aime avoir un environnement chaleureux et familial » , a indiqué l’ancien latéral au Parisien. En même temps, ce ne sont pas des clubs comme le FC Metz ou Nancy qui peuvent aujourd’hui s’offrir un joueur de ce calibre. Néanmoins, le buteur de la finale du Mondial 1990 a raison sur un point : contrairement à Zlatan Ibrahimović, arrivé à Paris en homme fait et sûr de sa force, c’est un jeune homme qui a besoin de se rassurer qui débarque au Parc. Dans un contexte où le groupe d’Unai Emery doit lui-même trouver la bonne formule pour atteindre tous ses objectifs et rattraper son retard en Ligue 1 tout en réalisant un exploit au printemps contre le FC Barcelone. Ce serait une erreur de voir en Draxler une sorte de messie capable de résoudre tous les maux parisiens, il n’en a clairement pas les aptitudes aujourd’hui. À Emery de savoir gérer au mieux cette nouvelle recrue pour éviter qu’elle ne devienne une énième erreur de casting, qui à coup sûr lui coûterait sa place sur le banc du PSG.
Par Nicolas Jucha