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Draxler a sonné
Écarté des terrains pendant trois mois à la suite d'une blessure au pied, Julian Draxler revient petit à petit au sein d’un milieu parisien sans cesse chamboulé. Face à Nantes, mercredi soir, l’Allemand devrait être titulaire et ainsi confirmer son statut d’homme de main officiel de Thomas Tuchel.
Cela fait déjà trois ans qu’il est arrivé au Paris Saint-Germain, et on l’avait déjà presque oublié. Elle ne remonte pourtant pas si loin, l’époque où Julian Draxler était indispensable dans le onze de départ du PSG. Sans même parler d’un statut de titulaire, sa présence au sein de l’effectif parisien était même encore vitale. Il n’y a qu’à se rappeler l’an dernier, à la même période, et se souvenir des discours hebdomadaires de Thomas Tuchel qui se plaignait sans cesse de son effectif trop juste au milieu de terrain. Un temps où le coach allemand comptait plus que jamais sur Draxler, au point de l’utiliser à 46 reprises toutes compétitions confondues lors de cette saison 2018-2019. Loin d’être un simple figurant, Draxler est même le gars sûr dont Tuchel a toujours eu besoin.
Une concurrence accrue et un pépin bref
365 jours plus tard, la donne a changé. Au mois de janvier, Leandro Paredes posait ses bagages à Paris, mais c’est surtout cet été que la cavalerie – menée par Ander Herrera et Idrissa Gueye – est venue renforcer le secteur le plus déficitaire du PSG ces derniers mois. Ce qui amène à voir Thomas Tuchel énoncer, sans surprise, une phrase qu’il n’aurait jamais dite un an plus tôt : « Je ne sais pas si c’est nécessaire d’acheter un autre milieu en janvier. »
Pour Julian Draxler, sur le papier, c’est forcément une moins bonne nouvelle. Celui qui avait dû changer son jeu à l’été 2017, lorsque Paris avait fait sauter la banque pour attirer Neymar et Mbappé, pour reculer d’un cran sur le pré et ainsi gratter du temps de jeu, va devoir batailler davantage. Dans un entretien, accordé à l’AFP lors de la tournée chinoise estivale cet été, l’ancien de Schalke rappelait la chose aux suiveurs du club parisien : « Ça n’a pas été facile, car le club a acheté Kylian et Neymar qui jouent sur les mêmes postes que moi. J’ai donc été repositionné au milieu de terrain et j’ai dû m’adapter. Même si c’était compliqué, je pense avoir répondu présent. Être en concurrence avec eux m’a obligé à reculer au milieu de terrain. Et forcément, je ne pouvais pas marquer 15 ou 20 buts pendant la saison. »
Pour couronner le tout, celui qui espérait « que les supporters et le club verraient la meilleure version de Julian Draxler cette saison » s’est blessé au niveau de la voûte plantaire dès la deuxième journée de championnat, à Rennes. Une tuile qui aurait pu démotiver la belle bouille de Gladbeck. Mais il n’en a rien été. Pendant ces trois mois à l’ombre, Draxler a bossé pour revenir le plus rapidement possible, tandis que son entourage s’est chargé d’exclure tout départ. Le milieu polyvalent est donc revenu tout frais au mois de novembre et reste même sur deux passes décisives en Ligue 1 à Brest et face à Lille, mais aussi une bonne entrée à Madrid en Ligue des champions. Encourageant, forcément, et Thomas Tuchel ne l’oublie pas au moment de passer en revue les forces en présence : « Si on joue toujours avec trois milieux (Marquinhos-Verratti-Gueye, N.D.L.R.), on a aussi Leo Paredes, Ander Herrera et Julian Draxler qui peuvent jouer. »
Le cas Neymar, un potentiel atout
Des trois qui arrivent derrière la triplette titulaire, Julian Draxler part aujourd’hui avec une longueur d’avance. D’une part, car Paredes joue exclusivement en sentinelle, et d’autre part, car la santé d’Ander Herrera est capricieuse. Mais aussi, car le profil de l’Allemand lui permet d’évoluer aussi plus haut quand la situation oblige Tuchel à se montrer plus offensif tout en gardant du monde au milieu.
L’exemple du match à Madrid, alors que Neymar est entré en jeu à la mi-temps dans une position de numéro 10, est flagrant. Si, lors des entrées de Draxler et de Sarabia, Tuchel a sorti Icardi et Di María en replaçant Mbappé dans l’axe et l’Espagnol à droite, l’entrée de Draxler a permis au Brésilien de partir du côté gauche pour occuper une position axiale lors de certaines phases de jeu. Lors de l’après-match, l’ancien Parisien Didier Domi insistait d’ailleurs sur l’utilité de l’entrée de Draxler pour So Foot : « Paris a été un petit peu plus équilibré lorsque Draxler et Sarabia sont entrés.(…)C’est avant tout car il fallait rééquilibrer le milieu pour défendre un peu mieux et donc amener de la fraîcheur physique.(…)Ensuite, leur relation technique et la qualité de leur déplacement – additionnés à l’erreur de Courtois sur le but de Mbappé – ont permis ce retour. Je note aussi que ces entrées ont permis à Neymar d’avoir un peu plus d’échanges, et qu’on a un peu moins perdu le ballon. Il y a eu plus de sûreté technique. »
Une cartouche supplémentaire pour Draxler, alors que le casse-tête de Thomas Tuchel concernant l’intégration de Neymar et de ses quatre offensifs dans le collectif parisien n’est pas encore totalement résolu. Une opportunité, surtout, de prouver qu’à 26 ans, il peut encore légitimement postuler davantage qu’un simple rôle de supersub. D’autant que selon lui, le meilleur reste à venir : « J’ai encore une marge de progression importante. J’ai presque 26 ans et je pense que les meilleures années de ma carrière arrivent maintenant. C’est pour cela que je continue à m’entraîner aussi dur : pour aider l’équipe de la meilleure des manières. J’arrive à l’âge parfait : j’ai de l’expérience, mais je suis encore jeune. » Attention quand même, car le temps passe vite. À Paris plus qu’ailleurs, et le rendez-vous du soir face à Nantes fait partie des matchs au cours desquels Draxler se doit de briller.
Par Andrea Chazy