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Drax, c’est l’heure !
Dynamiteur de la deuxième partie de saison du PSG l’année dernière et meilleur joueur de la Coupe des confédérations cet été, Julian Draxler se retrouve à faire banquette en ce début de saison. Et cette injustice n’a que trop duré.
Entre les attaques de Jean-Michel Aulas sur Twitter et les SMS de Hatem Ben Arfa qui attend devant les grilles du Camp des Loges pour qu’on lui ouvre la porte, Nasser Al-Khelaïfi a reçu un nouveau message lundi dernier. Et celui-ci venait de Julian Draxler. Mais pas de réseau social ou de smartphones pour l’Allemand. Ce dernier a préféré le terrain. Face à la Norvège, le jeune ailier a été doublement décisif avec un but et une passe décisive lors de la démonstration de la Mannschaft (6-0). Dos au but au point de penalty, entouré de quatre adversaires, le joueur se retourne à la vitesse grand V et enroule parfaitement du gauche pour envoyer le cuir dans le petit filet. Un but qui rappellerait presque celui de Neymar au Parc face à Toulouse, les grigris en moins, mais avec la même efficacité. Bref, Draxler est toujours là, et le Paris Saint-Germain n’a pas intérêt à l’oublier.
La Mannschaft pour briller
« Je n’ai jamais douté de mon avenir et je me suis toujours senti à l’aise à Paris » , a assuré Julian Draxler après son match réussi contre la Norvège. Mais pour l’instant, l’Allemand se sent surtout à l’aise dans les sièges rembourrés du banc parisien. Poussé vers la touche par l’arrivée de Neymar, l’ancien de Wolfsburg paye aussi sa reprise tardive à cause de la Coupe des confédérations. Une compétition qui lui a paradoxalement permis de briller puisqu’il a fini meilleur joueur de l’épreuve. Le jeune ailier, brassard de capitaine au bras, a surtout mené une jeune Mannschaft (24 ans de moyenne) jusqu’à la victoire. Comme un symbole, en finale face au Chili, alors que les Allemands sont totalement dominés, le jeune Julian porte sur ses épaules les attaques des champions du monde.
Médaille d’or autour du cou, Draxler s’attend donc à revenir en prince au Camp des Loges après quatre semaines de vacances bien méritées. C’est loupé. Le nouveau roi de Paris s’appelle Neymar et le petit héritier Mbappé ne va pas tarder à arriver. Pas de quoi inquiéter le Drax’, convaincu d’avoir « envoyé un message à Paris » après son match contre la Norvège. Simple remplaçant pour la rencontre face à la Tchéquie à cause d’un manque de forme, l’Allemand n’a eu besoin que d’un petit match pour prouver qu’il était toujours aussi chaud que la saison dernière. Et Joachim Löw n’a aucun doute sur la capacité de son poulain à s’imposer à Paris. Reste à convaincre de nouveau Unai Emery.
Julian (Dr’)accélère
Car mettre l’ailier sur le banc pour lui préférer Ángel Di María, loin d’être étincelant depuis le début de la saison (et depuis un certain temps d’ailleurs), c’est vite oublier combien l’Allemand avait été un des hommes forts de la deuxième partie de saison du Paris Saint-Germain l’année dernière. Pourtant, l’ancien de Wolfsburg, présenté comme une des nouvelles perles du football allemand, reste un pari pour la direction parisienne à l’hiver 2016, car il n’a inscrit que cinq petits buts avec les Loups en Bundesliga. Il en marquera finalement le double en à peine cinq mois sous ses nouvelles couleurs.
Auteur de dix buts et trois passes décisives toutes compétitions confondues, Draxler apporte un peu de vitesse à un Paris Saint-Germain version Emery qui en avait bien besoin. Mieux, l’arrivée du joueur semble mettre une légère pression à Di María qui se réveille un peu pour garder sa place de titulaire. Pour son premier match à domicile, la nouvelle recrue parisienne entre à peine en jeu face à Bastia en Coupe de France et claque déjà un lob parfait sur Vincensini. Histoire de tout de suite se mettre le Parc dans la poche. Et en plus de multiplier les bonnes performances, le jeune nouveau séduit avec sa bonne bouille, sa raie bien rangée sur le côté et son sourire sympathique. De quoi gagner le cœur des supporters.
Pourtant, pendant ce mercato endiablé du côté de la capitale, son nom circulait partout dans les transferts possibles du PSG pour dégraisser. Annoncé au Bayern, à Arsenal, à Dortmund ou encore au Barça, Draxler a finalement décidé de rester à Paris. Tout comme Di María et Pastore. Mais dans un 4-3-3 habituel, la place vaut cher. Pas sûr que les deux joueurs les plus chers du monde, Neymar et Mbappé, laissent gentiment leur couloir. Le trident du milieu semble plus amovible, mais il faudrait convaincre Verratti ou Rabiot de glisser en sentinelle. Alors que faire ? Un 4-2-3-1 comme le demande le peuple parisien, avec Draxler à gauche, Mbappé à droite et Neymar qui prend les rênes du jeu au centre du terrain ? Un 4-4-2 où l’Allemand pourrait briller sur le couloir droit pendant que Mbappé glisse en pointe ? Mais là encore, le joueur de la Mannschaft peut très bien voir Di María lui passer devant. À part si les dieux du football s’en mêlent. Blessé avec l’Albiceleste, l’Argentin pourrait être forfait pendant un mois. Verratti est toujours absent au milieu en raison de sa suspension, et les Sud-Américains pourraient avoir un peu de repos après leur trêve internationale. L’occasion pour Draxler de gratter une place de titulaire ce vendredi contre Metz. Et un petit match suffira pour prouver que le PSG a encore besoin de lui.
Par Robin Richardot