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Dragon Bale

Par Paul Bemer
Dragon Bale

Après une saison passée à slalomer entre les défenses et les blessures, Gareth Bale est arrivé en pleine bourre à l'Euro. Le grand luxe pour un guerrier qui, de toute façon, se transforme en Super Saiyan dès qu'il revêt le maillot rouge du pays de Galles. Alors ce samedi à 18h, c'est métamorphose obligatoire contre l'Irlande du Nord pour une place en quarts de finale.

La ritournelle est toujours la même. Dans les pubs du pays de Galles, les fan zones ou les tribunes de l’Hexagone. À chaque but de l’idole, chaque frappe téléguidée entre les bois, le peuple gallois hurle, sautille, s’enlace, et siphonne le fond de bière resté dans sa pinte avant de lancer son chant favori : « He’s ours, not yours. He’s ours, not yours. Gareth Bale ! He’s ours, not yours… » Depuis le début de l’Euro, l’hymne a donc résonné au moins trois fois. Quatre en comptant le récital offert dans les tribunes du Stadium de Toulouse, au coup de sifflet final d’une victoire contre la Russie synonyme de qualification en huitièmes (3-0). Un tour d’honneur aussi intense qu’historique pour une nation qui rêvait simplement d’être là. D’honorer sa première participation à une compétition internationale depuis la Coupe du monde 1958. De bastonner à nouveau dans la cour des grands, 58 ans après. En cela, parce qu’il a réussi là où Ian Rush et Ryan Giggs ont échoué, et sans leur faire injure, Bale est peut-être le plus grand footballeur jamais façonné sur cette terre dont la population (3,10 millions d’habitants, ndlr) est légèrement supérieure à celle de Paris intra muros. « Son précieux » , dirait Gollum. D’où ce chant, destiné d’abord à rappeler aux Anglais que le plus beau joyau de la couronne vient d’un champ de poireaux, mais qui sonne aujourd’hui comme un message envoyé au Vieux Continent. Et pose une question : le « dragon rouge » est-il la star de cet Euro ?

Seize ans et 315 jours

Pour trouver un début de réponse, il faut rembobiner la bande. Avant les embrassades. Avant même d’entamer cette phase finale dont il est actuellement le meilleur buteur avec trois réalisations (ex-aequo avec Morata, ndlr). Lorsque le natif de Cardiff bataillait en qualif’, au coude-à-coude avec la Belgique, Israël et la Bosnie pour décrocher un billet Air France. Des matchs couperets où il s’est affirmé comme un leader hors norme, impliqué sur 81,8% des onze buts inscrits par les Dragons. Soit sept pions et deux passes décisives. Ironie du sort, les Gallois poinçonnent leur sésame dans une défaite en Bosnie lors de l’avant-dernière journée (2-0), profitant d’une victoire de Chypre sur Israël (1-2) pour assurer la deuxième place du groupe B. « C’est la plus belle défaite de ma vie » , lâche Bale, au bord des larmes. De joie cette fois-ci. Car des revers en sélection, l’enfant du pays de Galles en a connu une pelletée avant de devenir le Lorenzo Lamas du tournoi. Version celte, certes. La sélection, il l’a toujours eu dans le sang. Plus d’une décennie qu’il répond présent. Depuis le 27 mai 2006 et sa première cape dans une victoire face à Trinité-et-Tobago (2-1), à seize ans et 315 jours, dépassant ainsi Ryan Giggs comme le plus jeune joueur ayant porté le maillot national. Et comme le plus jeune buteur aussi, quatre mois après, toujours devant Giggs, en plantant le seul pion gallois d’une énorme rouste flanquée par la Slovaquie dans le cadre des éliminatoires de l’Euro 2008 (1-5). L’époque où il n’était encore que le fruit le plus mûr du verger de Southampton.

« On s’amuse comme des frères… »

De latéral gauche prometteur du royaume chez les Saints, à meilleur joueur de la Premier League avec Tottenham (2011 et 2013). Du chat noir des Spurs responsable d’une série de 24 matchs sans victoire en 2008/09, au poireau magique du Real Madrid dans ses deux dernières campagnes victorieuses en Ligue des champions. En une dizaine de printemps, sa carrière est donc passée par bien des états. Souvent malgré lui. L’exemple le plus criant étant le montant de son transfert au Real, qui cristallise l’inflation du marché anglais autant qu’il le sacre comme le joueur le plus cher de l’histoire. Environ 110 millions d’euros pour « un tout-droit » venu d’outre-Manche, qui donnent alors des envies de renégociation salariale à Cristiano Ronaldo, mais qu’importe. Que ce soit dans le plus grand club du monde ou dans l’un des plus petits États européens, Gareth n’est pas de ceux qui aiment parler. Il préfère jouer. Progresser. S’imprégner du jeu espagnol. Se rendre indispensable sur le terrain. S’imposer et briller par son absence, parfois, durant l’une de ses trop nombreuses blessures au goût des socios madrilènes. Sans doute sa dernière faiblesse. La seule qui pourrait peut-être priver le peuple gallois des quarts de finale d’un Euro. Le mauvais appui au mauvais moment et crac, le claquage. Retour du chat noir. Un scénario auquel personne n’a envie de croire. Normal, en attendant le réveil de son pote CR7 face à la Hongrie, Bale était le seul grand nom à assumer son rang dans cet Euro. D’ailleurs, pendant l’ultime conférence de presse avant son entrée en lice contre la Slovaquie, lorsqu’un micro cherchait à savoir s’il n’y avait pas trop de pression sur ses épaules, le gaucher a répondu : « Non, non. Moi, je ne veux que m’amuser sur le terrain, comme le font vos enfants ! On est là, on s’amuse comme des frères, comme des potes et quand vient le moment d’être sérieux, on se bat tous les uns pour les autres. On est venu là avec l’envie d’en profiter. Et généralement, quand vous en profitez, vous jouez bien… »

La dernière fois qu’ils étaient là pour profiter, c’était donc lors du Mondial 58 en Suède, et les Gallois avaient chuté en quarts de finale contre un Brésil venu décrocher sa première étoile. 1-0, but de Pelé, son tout premier avec la Seleção. Un symbole fort qui, dans ce huitième face à l’Irlande du Nord ce samedi au Parc des Princes, pourrait porter chance à cette génération dorée dont Gareth Bale est le fer de lance – parfaitement secondé par Aaron Ramsey, Joe Allen et cap’tain Williams. Après tout, outre les chants, la devise galloise est la même depuis des siècles, tout droit tirée des légendes celtiques : « Y Ddraig Goch Ddyry Cychwyn » . Comprendre : « Le dragon rouge donne de l’élan » . Et sait tirer les coups francs.

Dans cet article :
Le déplacement cauchemardesque des fans de l’Irlande du Nord en Bulgarie
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