- Ligue Europa
- 3e journée
- Groupe A -Liverpool/Anzhi Makhachkala (1-0)
Downing libère Liverpool
Face à des Russes complètement muets, Liverpool a fait le taf sans briller, avec déchets et imprécisions à l'appui (1-0). Néanmoins, ça fait trois points, et une première place de poule.
Liverpool-Anzhi Makhachkala : 1-0Buteur : Downing (53e) pour Liverpool
Liverpool ne voulait pas perdre une nouvelle fois à Anfield, Liverpool n’a pas perdu. Face à une équipe de l’Anzhi sans jeu et sans jus, les Reds ont néanmoins galéré. La faute à une imprécision chronique dans le dernier geste, et à un manque d’inspiration offensive. Dans un premier temps, du moins. Car, grâce à une belle entame de seconde période, les Anglais seront finalement parvenus à faire la différence (1-0). Un minimum syndical pas bien sexy, qui garantit néanmoins la première place du groupe A d’Europa League. C’est là le plus important, au final.
Match fermé par excellence
Sans doute dans l’optique de ne pas reproduire l’erreur commise dernièrement face à l’Udinese à Anfield, Liverpool réalise une grosse entame. En matière de possession, d’organisation du jeu, on sent que les Reds ont envie de bien faire. L’Anzhi, tout timide, veut laisser passer l’orage. Et ils sont bien heureux de voir les Anglais galérer dans la dernière passe, et ce, malgré l’espace concédé. Mis à part un double petit pont fou de Suárez, il y a bien peu de beaux gestes, en ce début de rencontre. Côté russe, Samuel Eto’o, en manque de ballon, ne se prive pas de gueuler sur les coéquipiers qui ne lui servent pas le ballon parfait. Quelque part, la preuve que le leader du championnat russe peine à entrer dans son match. Si la tactique des Jaunes est clairement de jouer le contre, ils perdent un nombre incalculable de ballons. Alors, heureusement que Liverpool manque cruellement de précision dans le dernier geste. Car les Reds auront frappé aux buts à quelques reprises. Mais sur ces rares opportunités, les tentatives sont soit trop centrées (Suárez, Johnson et Assaidi) soit dans les nuages (Shelvey et Agger). Et lorsqu’un face-à-face inespéré se profile, Johnson trouve le moyen de rater le ballon (35e)… Enfin, avec trois petites frappes cadrées sur toute la première période (aucune en faveur de l’Anzhi, donc), il va sans dire que l’opposition est plutôt fermée. On en finirait presque par s’emmerder, d’ailleurs.
Liverpool est énervé au réveil
À la reprise, fort heureusement, Liverpool retrouve de l’entrain et des espaces à exploiter. Ça, c’est bien. Mais au départ, le problème de finition semble tenace. Škrtel frappe, mais c’est encore sur le gardien Gabulov (49e). Gerrard obtient la véritable première occasion de but de la rencontre sur un centre parfait de Shelvey, mais sa tête est hors cadre (50e). Il faut un exploit, Stuart Downing l’a compris et s’en charge. Alerté côté gauche, l’ailier repique au centre et balance une puissante frappe croisée dans le petit filet (1-0, 53e). Voilà Liverpool libéré, et Anfield, endormi par une première période soporifique, de donner de la voix. Ce qui a le don de donner du courage aux Reds, visiblement. Suárez manque de peu le cadre sur une belle frappe à l’entrée de la surface (55e), les vagues rouges se succèdent. Mais au fait, ils font quoi, en face ? Bah, l’Anzhi est resté bloqué au rythme de la première période. Il lui faudra un peu de temps pour réaliser que le score a évolué. Eto’o et Traoré tenteront timidement leur chance (69e, 83e), voilà. C’est comme ça : certains ont du mal à émerger au réveil, d’autres sont énervés. Agger nous offrira tout de même un dernier frisson en fin de rencontre : le central, dans le dos d’un Gabulov inattentif, viendra chiper le ballon dans les mains du gardien, avant de marquer son but (80e). Verdict ? Un jaune, et de l’incompréhension. Dans l’astucieuse prise de balle de la tête du défenseur, il n’y avait absolument aucun contact illicite.
Tout du moins, les Reds ont réussi leur double pari. Avec une victoire face à l’Anzhi, ils ont fait oublier à Anfield leur dernier revers européen contre l’Udinese, en plus de prendre la première place de leur groupe A. Tant pis pour le spectacle, qui n’aura duré qu’un gros quart d’heure. L’important n’était pas de convaincre.
Par Alexandre Pauwels