- Euro 2016
- Gr. C
- Ukraine-Irlande du Nord (0-2)
Double Big Mac pour l’Irlande du Nord
Grâce à des buts de ses deux Mac, McAuley et McGinn, l'Irlande du Nord bat l'Ukraine 2-0 et se relance dans ce groupe C.
Ukraine 0-2 Irlande du Nord
Buts : McAuley (49e), McGinn (95e) pour l’Irlande du Nord
C’est l’une des stars de cet Euro 2016. Sauf qu’au contraire de Cristiano Ronaldo, Antoine Griezmann ou Zlatan Ibrahimović, qui collectionnent les fans et abonnés sur les réseaux sociaux, Will Grigg était un inconnu pour le grand public il y a quelques semaines encore. Mais l’attaquant nord-irlandais, champion de troisième division anglaise avec Wigan cette saison, est désormais célébré par tous les amoureux du ballon rond sur le Vieux Continent. L’entraînant refrain « Will Grigg’s on fire » , imaginé par un supporter des Latics, est devenu le nouvel hymne des fans nord-irlandais et s’est largement fait entendre dans les rues des grandes villes françaises depuis le 10 juin. Sauf que peu de personnes en Europe peuvent se vanter d’avoir vu Will Grigg évoluer sur un terrain de foot. La nouvelle coqueluche de l’Euro, remplaçant contre la Pologne, est encore restée sur le banc de touche lors de la superbe performance de ses coéquipiers contre l’Ukraine. Une belle victoire 2-0, la première de l’histoire du pays dans une phase finale d’un championnat d’Europe. Les Nord-Irlandais sont « on fire » et peuvent désormais rêver des huitièmes de finale.
Le manque de réalisme ukrainien
Dans un Parc Olympique lyonnais pas tout à fait plein, les 22 acteurs commencent le match assez timidement. Les Ukrainiens, sur la lancée de leur prestation intéressante contre l’Allemagne, font courir les Nord-Irlandais après le ballon sans toutefois se montrer réellement dangereux. Les hommes de Michael O’Neill ont, quant à eux, un mal fou à mettre le pied sur le ballon et se heurtent au gros travail de Serhiy Sydorchuk à la récupération. Le milieu de terrain du Dynamo Kiev s’essaye même de loin sans grande réussite après deux vilaines pertes de balle de la défense de l’Irlande du Nord. Les Britanniques peinent à passer la ligne médiane balle au pied et s’en remettent à deux frappes lointaines de leurs attaquants made in US, ou presque, Dallas et Washington.
Côté ukrainien, on combine, on essaye d’alerter les flèches offensives Yehven Konoplyanka et Andriy Yarmolenko, mais les deux ailiers manquent de précision dans le dernier geste. Le rythme diminue petit à petit, et l’animation est plus à chercher dans les tribunes de l’enceinte lyonnaise que sur la pelouse. Les supporters nord-irlandais, venus en masse dans la capitale des Gaules, rendent hommage à la 24e minute à Darren Rodgers, un de leurs jeunes compatriotes de 24 ans, décédé accidentellement à Nice dans la nuit de dimanche à lundi. L’émotion passée après cette minute d’applaudissements, le kop vert entonne, quelques minutes plus tard, le tube de cet Euro à la gloire de Will Grigg. Un chant qui a le mérite de réveiller quelque peu les Irlandais du Nord, proches de tromper la vigilance de Pyatov peu avant la pause.
La foudre nord-irlandaise sous la grêle
L’arbitre de la rencontre siffle le coup d’envoi de la seconde période, tandis que des trombes d’eau s’abattent sur le Parc OL. Et les Ukrainiens vont même prendre une douche froide à la 49e minute. Gareth McAuley, complètement oublié au second poteau, vient couper la trajectoire d’un coup franc lointain et place son coup de tête dans les filets ukrainiens. Les Est-Européens, sonnés, tentent de réagir, mais McGovern, le portier nord-irlandais, est à la parade dans un style peu académique. Les fans des autres « Boys in Green » exultent dans les tribunes et s’enflamment pour leur équipe avant d’être vite refroidis par un violent orage de grêle. L’arbitre décide alors de renvoyer les 22 acteurs au vestiaire, en attendant l’accalmie.
Une brève coupure qui casse complètement le rythme de la rencontre. Kovalenko décide de réveiller ses partenaires, mais ses deux frappes lointaines n’inquiètent pas le solide bloc nord-irlandais. Les hommes de Michael O’Neill reculent peu à peu et subissent les assauts répétés de leurs adversaires, mais McGovern écœure Yarmolenko et Zinchenko en fin de match. Ils vont même s’offrir le luxe de doubler la mise dans les tout derniers instants de la rencontre devant leurs supporters à la suite d’un beau mouvement collectif conclu par McGinn. L’Irlande du Nord s’impose logiquement et recolle provisoirement à l’Allemagne et la Pologne en tête du groupe C. Le tout sans Will Grigg.
Par Maxime Feuillet