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Dortmund, retour sur deux mois sans gagner
En s'imposant à Mayence mardi (2-0), le Borussia Dortmund a mis fin à une vilaine série de huit matchs sans victoire en Bundesliga. Un trou d'air qui a coûté la tête de Peter Bosz, qui avait pourtant réussi un début de saison prometteur.
L’automne vient de débuter, les feuilles commencent à tomber des arbres et les sourires sont de sortie du côté de Dortmund. Leader du championnat au soir de la septième journée avec six victoires et un nul, meilleure attaque (19 buts), meilleure défense (2 buts encaissés), le BvB roule sur la Bundesliga et danse sur une avance confortable de cinq points sur ses poursuivants, dont un Bayern englué dans une mini-crise qui va voir Carlo Ancelotti se faire couper la tête après une défaite à Paris en C1. Les adeptes du changement sont ravis : Dortmund va peut-être réussir à mettre fin à cinq ans de règne sans partage des coéquipiers de Franck Ribéry. Sauf que la vérité de la fin septembre n’est que rarement celle de la mi-décembre et alors que l’automne n’est officiellement pas encore terminé, le Bayern a déjà retrouvé son fauteuil de leader avec treize points d’avance sur le BvB.
La chute vertigineuse
Mais comment le Borussia Dortmund si séduisant en début de saison a pu devenir aussi nul en si peu de temps ? Tout commence le 14 octobre, avec la réception du RB Leipzig. Dominateurs, les coéquipiers de Pierre-Emerick Aubameyang, auteur d’un doublé, s’inclinent sur un penalty transformé par Jean-Kevin Augustin (2-3). Une défaite anecdotique ? Pas vraiment puisque celle-ci met fin à une invincibilité de 41 matchs à domicile en Bundesliga. Et visiblement cette fin de règne au Signal Iduna Park fait mal aux Borussen qui vont alors commencer une véritable descente aux enfers. En Ligue des champions d’abord, avec deux nuls face à l’APOEL Nicosie (1-1, 1-1) synonymes d’élimination dès la phase de poules. En Bundesliga ensuite où le BvB va enchaîner huit matchs sans victoire, encaisser 21 pions et perdre à deux reprises dans son antre du Westfalenstadion face au Bayern Munich (1-3) et au Werder Brême (1-2). Face à cette crise de résultats et de confiance – avec pour point culminant ce derby de la Ruhr face à Schalke 04 où le BvB menait 4 à 0 à la pause avant d’encaisser quatre buts en seconde période (4-4) –, les dirigeants n’ont pas eu d’autres choix que de dégager Peter Bosz arrivé de l’Ajax cet été.
Un Peter peut très vite en cacher un autre
Pourtant, Peter Bosz avait tout de la bonne pioche au départ : une montée en Eredivisie avec Heracles Almelo, un jeu chatoyant avec le Vitesse Arnhem et une finale de Ligue Europa avec l’Ajax Amsterdam dès sa première et unique année chez les Ajacides. À Dortmund, le technicien néerlandais a vite réussi à imprégner sa patte, comme le prouve l’excellent début de saison des Borussen, avant de totalement subir des événements difficilement contrôlables : la grève d’Ousmane Dembélé et son départ non programmé au Barça, les blessures à la pelle – Guerreiro, Reus, Schürrle, Rode et plus récemment Mario Götze et Maximilian Philipp –, et les tensions entre Pierre-Emerick Aubameyang et sa direction qui a décidé de suspendre l’attaquant gabonais le temps d’un match face à Stuttgart, officiellement en raison d’un retard à l’entraînement. Difficile alors pour Peter Bosz de réussir sa mission au milieu d’autant éléments contraires. Mais, dans le football moderne, le résultat est roi, et le bateau BvB a été confié dans l’urgence à Peter Stöger, l’un des rares entraîneurs disponibles immédiatement sur le marché allemand. Oui oui, ce même Stöger qui avait réussi le pire début de saison de l’histoire de la Bundesliga en ne remportant aucun match avec Cologne avant de se faire licencier le 3 décembre dernier. Mais visiblement, ce changement de Peter porte ses fruits puisque Dortmund a retrouvé le sourire à Mayence ce mardi pour la première du technicien autrichien (2-0). Simple coup de chance ou véritable nouveau départ ?
Par Steven Oliveira