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Zaïre-Emery : garçon mineur, joueur majeur

Par Alexandre Lejeune

Revenu de blessure juste à temps pour ce choc face à Dortmund, Warren Zaïre-Emery a sans aucun doute été le meilleur Parisien ce mercredi soir (1-1). Son ascension est stupéfiante à suivre, mais elle donne une claire indication sur le manque de leadership autour de lui.

Zaïre-Emery : garçon mineur, joueur majeur

Lorsqu’Ethan Santos, le défenseur central de Gibraltar, a fait plier la cheville de Warren Zaïre-Emery il y a un peu moins d’un mois, il n’avait sans doute pas à l’esprit qu’il venait de compromettre largement les chances du Paris Saint-Germain d’accéder aux huitièmes de finale de la Ligue des champions. Bien heureusement pour le club de la capitale, le titi parisien fait tout plus vite que les autres, et il a réussi à être présent à temps pour le match à Dortmund, décisif au plus haut point pour l’avenir des Parisiens dans la compétition. Mieux encore : celui qui passera son bac cette année a endossé le costume de patron, que tous ses autres coéquipiers ont délaissé, en qualifiant son équipe d’un but libérateur au cours de la seconde période ce mercredi soir (1-1). S’émerveiller des performances d’un si jeune joueur est légitime, se questionner sur le niveau actuel de ses partenaires l’est tout autant.

Un geste d’attaquant… que ses attaquants n’ont pas su faire

Le 20 novembre dernier, le PSG publiait un communiqué clair, expliquant que Zaïre-Emery resterait en soins jusqu’à la trêve hivernale. Il aurait donc fallu en théorie se passer de l’ex-capitaine des Espoirs encore quelques semaines, mais l’intéressé a finalement respecté à la lettre un protocole de soins strict, lui permettant un retour express, alors que son club aurait, selon L’Équipe, peut-être surestimé son indisponibilité initiale. Samedi dernier, face à Nantes (2-1), Luis Enrique avait choisi de lui accorder une petite demi-heure de jeu en guise de reprise, et ce mercredi, l’Asturien n’a pas fait dans la dentelle : il a décidé de donner les clés du camion à sa pépite, en laissant Manuel Ugarte sur le banc, privilégiant un onze plus poussé vers l’attaque, avec quatre éléments offensifs.

La première trentaine de minutes au Signal Iduna Park aurait pu (voire dû) donner raison à l’entraîneur parisien, tant Paris a dominé, mais les quatre attaquants ont passé leur temps à croquer la feuille de match, ratant tour à tour des occasions presque toutes faites. Kylian Mbappé est resté timide pour une partie de cette envergure, comme depuis le début de cette phase de poules, Bradley Barcola s’est montré, lui, mais en étant beaucoup trop tendre sur ses frappes, et Randal Kolo Muani n’a clairement pas arrangé son cas, qui continue d’inquiéter semaine après semaine. La lumière est ainsi venue de Zaïre-Emery, d’une frappe sèche et sans bavure – un vrai geste d’attaquant, pour le coup –, alors que Paris était virtuellement éliminé de la compétition. S’il restait un éventuel doute, il est désormais effacé : le leader actuel du PSG a 17 ans.

Juge de paix entre Enrique et Mbappé

WZE ne veut pas s’inquiéter, ni remettre la faute sur les autres, et il a attribué l’inefficacité du soir à un simple manque de chance auprès de Canal+ : « On a fait un bon match. On a eu plein d’occasions. Des fois, les ballons ne veulent pas rentrer. Il n’y a que du positif pour la suite. On a les occasions, c’est le plus important. On va régler ça pour être le plus performant possible. » Cela aurait pourtant pu être fatal, et Paris peut en même temps remercier Mike Maignan, auteur de plusieurs parades décisives à St James’ Park, sans lesquelles Newcastle aurait pu finir deuxième.

Les Parisiens n’ont d’ailleurs jamais vraiment eu leur destin entre les mains, et Mbappé semblait même être en colère du choix de Luis Enrique en fin de partie, à savoir conserver un 1-1 qui qualifiait pourtant les deux équipes sur le pré. Une image qui symbolise un criant manque de sérénité, et peut-être un manque d’adaptabilité aux différents scénarios possibles du soir. « On est contents, mais on sait qu’on aurait pu faire mieux et finir à la première place. C’était l’objectif », a même reconnu Zaïre-Emery après le match, se posant en juge entre son entraîneur et son capitaine. Finalement, le milieu de terrain est le Parisien le plus décisif de son équipe lors de cette phase de poules (un but et trois passes décisives), et il continue aussi de rafler les records. Que ce soit sur le terrain ou en dehors, la lucidité provient de la même personne, et il y a de quoi se poser des questions sur ceux qui l’entourent. En mars prochain, Zaïre-Emery fêtera ses 18 ans, mais il aura sans aucun doute besoin d’être mieux accompagné pour que le PSG retrouve la saveur d’un printemps européen.

Rayan Cherki vers Dortmund, le PSG colère

Par Alexandre Lejeune

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