- Ligue des champions
- 8e de finale
- Zénith/Borussia Dortmund (2-4)
Dortmund marche sur Saint-Pétersbourg
Au terme d'un match fou, que le BVB gagnait déjà 2-0 après cinq minutes de jeu, les deux équipes se quittent finalement sur le score de 4-2 en faveur des visiteurs. Le Zénith, à court de forme, n'était tout simplement pas au niveau pour rivaliser.
Zénith St-Pétersbourg – Borussia Dortmund : 2-4
Buts : Mkhitaryan (4e), Reus (5e) et Lewandowski (61e et 71e) pour le BVB. Shatov (58e) et Hulk (69e) pour le Zénith.
La Russie, terre de Lénine, de la vodka, de Dostoïevski, Gogol, Pouchkine, de Raspoutine, des caméras dans les voitures et des belles filles. En somme, terre de folie. Une réputation qui s’est encore une fois vérifiée lors de la rencontre entre le Zénith et Dortmund. Entre une équipe qui n’a pas joué un match officiel depuis deux mois et demi et une autre qui avait à cœur de se racheter après la correction reçue contre Hambourg ce week-end, la victoire n’a pas mis longtemps à choisir son camp. Cinq minutes en fait, le temps pour Mkhitaryan et Reus de se payer le portier russe. On se dit alors qu’on est parti pour une démonstration, sauf qu’il faut attendre l’heure de jeu pour revoir un but, avec la réduction du score des Russes. Engagement, re-but du BVB. 3-1, puis 3-2 après un pénalty d’Hulk. Pour finir à 4-2, doublé de Lewandowski. Encore une fois, l’équipe jouant à l’extérieur s’impose, largement de surcroît, et peut penser sereinement au retour.
Le NOS au démarrage
Dès le début de la rencontre, le BVB, fidèle à ses valeurs, prend le contrôle des événements. Et il ne faut pas longtemps aux visiteurs pour faire la différence. On joue la quatrième minute lorsque Reus, au duel avec Criscito, s’offre un beau rush jusque dans la surface russe. L’homme à la raie crochète alors pour éviter le tacle de Neto avant de se faire bousculer par le retour du latéral italien. Heureusement, Mkhitaryan, qui a bien suivi, récupère le ballon qui traîne et ajuste Lodygin. Début de match idéal pour Dortmund qui devient idyllique une minute plus tard. Sur l’engagement, le ballon est récupéré, la gâchette déboule sur le côté droit et centre pour Großkreutz. Ce dernier remise alors en première intention pour Reus qui aggrave le score d’une belle volée. Supérieurs dans tous les domaines, les Allemands s’amusent face à des Russes complètement hors de forme. Et qui perdent en plus Arshavin sur blessure, remplacé par un autre vétéran habitué aux joutes européennes en la personne de Tymoshchuk. Şahin, après avoir récupéré le ballon d’un superbe tacle, est tout près d’offrir le troisième but à Lewandowski, mais le Polonais ne résiste pas au bon retour de Lombaerts. Côté Zénith, seul Hulk semble vouloir se révolter, mais tout vengeur qu’il soit, il ne peut pas tout faire tout seul. D’autant plus que ses coéquipiers se contentent de faire des fautes et que le jeu au pied de Lodygin est désastreux. En face, Robert encore, puis Reus, ratent le 3-0 pour quelques centimètres. Dans son couloir, Criscito souffre énormément face à la doublette Reus-Piszczek et se fait remonter les bretelles par Spalletti et son crâne luisant. Malgré tout, le coach italien peut presque être satisfait de voir ses protégés rentrer au vestiaire avec seulement deux goals dans la musette.
Du grand n’importe quoi
La rencontre reprend sur des bases similaires, avec Lewandowski qui allume Lodygin d’entrée. Visiblement, le Polonais semble jaloux de ne pas avoir marqué comme les autres. Néanmoins, la pause a eu une influence bénéfique pour les Russes, qui se procurent plus d’occasions en 5 minutes qu’en une mi-temps. Ça ne fait toujours que deux, et des petites, mais c’est mieux que rien. Faute de grives, on mange des merles. Sinon, rayon fautes, on reste dans le même registre, et Anyukov se prend une biscotte pour une énième attaque sur Lewi. Et puis, à l’heure de jeu, la folie descend sur Saint-Pétersbourg : Hulk passe un geste incroyable pour lober Weidenfeller, Schmelzer sauve sur sa ligne, Rondón frappe sur le poteau, et Shatov finit par trouver le fond des filets. En confiance, les Russes évoluent un cran plus haut. Mauvaise idée, surtout face à la meilleure équipe de contre-attaque au monde. Lewandowski joue parfaitement le une-deux avec Piszczek et y va lui aussi de son but. Le grand n’importe quoi continue lorsque l’arbitre désigne le point de pénalty pour un contact anodin entre le latéral polonais et Hulk dans la surface allemande. Le Brésilien se fait justice lui-même en envoyant une énorme mine sous la barre. Bon, juste après l’engagement, Reus récupère plein axe dans les pieds de Tymoshchuk et décale dans l’espace Lewandowski. Le Polonais croise parfaitement sa frappe pour s’offrir un doublé et porter le score à 4-2. Plus rien ne sera marqué, malgré les nouvelles tentatives de Lewandowski, Reus ou Hulk. Il faut savoir se contenter de ce que l’on a. Et c’est déjà beaucoup, si l’on considère que les Allemands n’ont pas toujours connu la réussite en Russie.
Par Charles Alf Lafon