- Bundesliga
- J25
- Dortmund-Bayern (0-0)
Dortmund et Bayern sans réussite
Le grand match a accouché d'une souris. Intéressants tactiquement, intenses, spectaculaires, Dortmund et Munich n'ont pourtant pas réussi à marquer le moindre but en 90 minutes. Les deux équipes se quittent sur un 0-0, qui fait les bonnes affaires du Bayern. En apparence.
Borussia Dortmund 0-0 Bayern Munich
S’exposer ou ne pas s’exposer ? Rester à cinq points ou tenter le tout pour le tout et éventuellement dire adieu au Meisterschale ? Profiter de l’occasion offerte par Mayence dans la semaine ou savoir rester modeste et ne pas se voir plus gros que ce que l’on est ? Thomas Tuchel avait été puni au match aller, à l’Allianz Arena, 5-1. Pour sa première au Westfalenstadion contre Guardiola, l’entraîneur des Borussen a dû se poser de nombreuses questions. Très nombreuses. L’occasion était trop belle de mettre la maison bavaroise à feu et à sang. Mais les cartouches ne doivent pas être grillées trop vite. Le match aller l’a bien prouvé. Le championnat est une course de fond, pas un affrontement direct. Dortmund n’a pas gagné la Bundesliga ce soir, loin de là. Mais au moins, il ne l’a pas perdue. Il faudra faire les comptes des points perdus dans neuf matchs, pas avant.
Coup pour coup
Du point de vue de la composition, Guardiola semble jouer la prudence, en ajoutant du Arturo Vidal à son Xabi Alonso. Le technicien catalan semble chercher la solidité avant tout, surtout au milieu de terrain, surtout devant le duo Kimmich-Alaba en défense centrale qui a quelques petites faiblesses à son actif. Tuchel lui répond par un 4-3-3 qui se mue rapidement en 5-4-1 devant la pression munichoise. Et question tactique, les consignes ont probablement était claires : le round d’observation ? Une notion has been. Il faut entamer tambour battant le match, au rythme des chants des 80 000 spectateurs. Après deux minutes, si le Bayern met une pression aussi dingue que le volume sonore dans le stade, le premier frisson vient des hommes en jaune. Mkhitaryan part à toute berzingue en contre, sert Reus qui tarde à déclencher la frappe. Mais la réponse ne tarde pas. Sur un centre de Douglas Costa, Bürki se jette et repousse… dans les pieds de Thomas Müller. La reprise s’envole. Bürki a l’air de subir un peu la pression de ce début de match. C’est bien simple : personne ne veut céder. Absolument personne. Ce qui donne des situations invraisemblables et qui changent d’un instant à l’autre : Aubameyang joue sur sa vitesse pour mettre Kimmich hors du coup, mais sa frappe, en fin d’action, s’achève sur Neuer qui repousse avec les poings (10e) ; Durm n’est pas loin d’y aller de son petit tour solo en tourneboulant sur lui-même sauf que sa frappe trouve le petit filet de Neuer (20e) ; Douglas Costa tombe sur un excellent Bürki alors qu’il était parti en contre (28e).
Car pendant quelques minutes, le BvB semble prendre l’ascendant, en posant son jeu avec plus de sérénité. Sur la question des attitudes, l’avantage est pour les Dortmunder. Les Bavarois multiplient les petites fautes, les gestes d’agacement… et ne sont donc pas loin de prendre leurs adversaires par leur péché mignon : le contre express. On assiste alors au combat de deux équipes qui se rendent coup pour coup. Les périodes de domination s’intensifient, se posent sur quelques minutes. Mais il y a toujours le danger d’être pris par le jeu de transition adverse. C’est une lutte permanente pour faire la décision sans se condamner à faire la course derrière. À ce petit jeu, le Bayern calme le jeu et se procure les meilleures occasions en fin de première période, sans réussir à trouver ce qu’il faut pour tromper Bürki. Les deux équipes rentrent sans avoir marqué, mais elles ont donné l’impression d’avoir déjà vécu quinze matchs.
Pas un bon coup
L’entame de la 2e mi-temps est moins folle que celle de la première. Les équipes ont trop donné auparavant pour continuer de la sorte. Un tempo un poil plus lent, maîtrisé par les Rouges, se met en place. Avec quelques frappes dangereuses évidemment, de temps à autre. Il faut un excellent et beau Mats Hummels, mais aussi un Bürki impressionnant pour contenir les occasions – et la frappe de Vidal repoussée in extremis sur la barre transversale (65e). Dans le temps fort statistique du Bayern Munich, là où le FCB a marqué le plus de buts depuis le début de la saison, le BvB fait le dos rond. Sagement. Même si Julian Weigl et ses coéquipiers sont parfois un peu trop entreprenants dans leur propre surface et perdent des ballons dangereux. C’est pratiquement un miracle d’avoir un score toujours vierge alors qu’on approche des quinze dernières minutes. C’est le moment que choisit Pep Guardiola pour lancer son atout : Franck Ribéry. Premier remplacement de la rencontre. Tuchel y répond par la sortie de Marco Reus, très maladroit, pour profiter de la taille d’Adrián Ramos sur les dernières minutes. Le Colombien n’est pas loin de pouvoir forcer la décision. Sa tête plongeante, difficile à réaliser, finit loin du cadre gardé par Manuel Neuer (88e). Il ne se passera rien de plus dans ce match, pour en faire le meilleur 0-0 de ces quinze dernières années, notamment grâce à la première mi-temps. Si le Bayern continue de faire la course en tête avec un petit matelas d’avance, le Borussia peut se satisfaire d’une chose : en 2016, ils sont toujours invaincus. Eux.
Résultats et classement de Bundesliga Retrouvez toute l’actualité de la BundesligaPar Côme Tessier