- Bundesliga
- 6e journée
Dortmund en passe cinq à Gladbach
Dans le duel des Borussia, Dortmund a été impitoyable avec son homologue de Mönchengladbach. Marco Reus, meilleur joueur de la saison dernière sous la liquette de Gladbach, s’est fendu d’un joli doublé face à son ancienne équipe. Le Borussia en collera finalement cinq et tient à montrer au Bayern que lui aussi peut envoyer du lourd.
Borussia Dortmund – Borussia Mönchengladbach : 5-0 Buts : Reus (35e, 70e), Subotić (40e), Gündogan (79e), Błaszczykowski (85e)
Bild est un tabloïd opportuniste. Toujours du côté des vainqueurs. Toujours prêt à foutre la merde quand quelque chose ne va pas. La grosse affaire de la semaine concernait évidemment le Borussia Dortmund. On attend beaucoup du duo Götze-Reus. Sauf que le second nommé n’arrive pas encore à donner la pleine mesure de son talent. Du coup, le tabloïd a fait monter la sauce en déclarant que les supporters voulaient voir Kevin Grosskreutz, l’enfant du club, sur le terrain. Prétexte avancé, Grosskreutz se traîne plus et défend mieux que son pote décoloré. Jürgen Klopp fait comme s’il n’avait rien lu et décide d’aligner sa mobylette face à son ancien club. Bien lui en a pris : deux buts (dont un superbe) pour une victoire 5-0 face à un Mönchengladbach qui se cherche encore.
L’accélérateur Reus
Le score est large, très large, mais le succès a mis du temps à se dessiner. Il est vrai que le Borussia Dortmund est généralement impérial dans son Signal Iduna Park. En ce début de saison, les Schwarzgelben n’ont concédé qu’un but en quatre rencontres (toutes compétitions confondues). Seulement voilà, loin de ses bases, la défense (pourtant un point fort ces dernières années) est devenue fébrile. Les ouailles de Klopp en ont pris trois à Hambourg, trois à Francfort. Le début de match n’est pas rassurant, la défense (pourtant la même pour la troisième année de suite) a l’air de se chercher, et oblige Weidenfeller à faire des sorties kamikazes devant les attaquants des Fohlen.
Dortmund finit par se réveiller. Et par aller de l’avant. Gladbach est solide derrière, mais commence à reculer. Seul Hanke oblige Weidenfeller à sortir les poings sur une jolie frappe (21e). Sous l’impulsion de Marco Reus, qui connaît les forces et surtout les faiblesses de ses anciens camarades, les Schwarzgelben accélèrent. Et l’ancien du Borussia MG finit par trouver la faille : il met le turbo, passe la défense en revue, place la balle sous les jambes de ter Stegen. Le stade hurle, il se relève et ne célèbre pas. Par respect (35e). Des célébrations, il y en aura pour le but de Subotić, quelques minutes plus tard (40e). Le Serbe est heureux, lui qui aurait pu débloquer son compteur buts un peu plus tôt, si la barre transversale ne l’en avait pas empêché (12e).
Un « but-banane »
La seconde période devient horrible pour le Borussia Mönchengladbach. Il y a bien cette tête de De Camargo qui oblige Weidenfeller à mettre en corner (51e), mais c’est à peu près tout. Quand Dortmund attaque devant sa Südtribüne, on sait que peu d’équipes peuvent résister à toute cette folie. Et les joueurs de Lucien Favre vont finir par craquer. Et une fois de plus, le coup de poignard viendra de lui. Götze sollicite Reus pour le une-deux, mais la remise du décoloré est contrée. Alors il tente sa chance là où d’autres auraient accéléré ou centré. La balle file au deuxième poteau, petit filet (70e). Un « but-banane » , comme on dit outre-Rhin. Ter Stegen relève son maillot et se le met sur la tête : sale soirée. Et ce n’est pas fini. Profitant de la sortie des deux génies, Gündogan et Błaszczykowski ont eux aussi décidé de participer à la fête. Lancé par Schmelzer, le Polonais transmet à l’Allemand qui bat Heimeroth, entré à la place d’un ter Stegen qui s’est fait mal au dos (79e). Quelques minutes plus tard, Gündogan rend la pareille à Kuba, qui s’en va tromper Heimeroth (85e). Wolfgang Stark ne laissera pas de temps additionnel. Dortmund a toujours sept points de retard sur le Bayern, mais estime quand même que les Bavarois ne sont pas les seuls à pouvoir envoyer des signes forts. Un double champion en titre sait se faire respecter.
Ali Farhat