- Ligue des champions
- Groupe D
- J1
- Dortmund/Arsenal (2-0)
Dortmund détruit Arsenal
Simple comme bonjour. Auteurs d'une rencontre remarquable face à un adversaire pas au niveau, les joueurs du Borussia Dortmund commencent la Ligue des champions 2014-2015 par une très belle victoire (2-0).
C. Immobile (42′), P. Aubameyang (47′) pour Borussia Dortmund
Si la chance sourit réellement aux audacieux, il est normal qu’après quarante-quatre minutes comme celles-ci, elle decide de faire un gros câlin à Ciro Immobile. Complètement seul au milieu du terrain à quelques secondes de la pause, l’Italien se lance dans un ultime assaut de la cage de Szczęsny. L’accélération est franche, l’attaquant esseulé, mais la surface de réparation pointe le bout de son nez comme un oasis au milieu du dessert. À bout de souffle, Immobile se débarrasse de ses deux adversaires d’un double contact pas vraiment volontaire, puis envoie une frappe croisée parfaite dans le but des Gunners. Après une mi-temps de frustration, passée à voir ses héros manger de l’Anglais et gâcher des opportunités, le mur jaune exulte. La franche manifestation d’une joie procurée par un pion attendu, par une victoire tranquille, mais aussi et surtout par une prestation remarquable. Ce mardi soir, il n’y avait qu’une équipe sur le terrain.
Le Borussia croque Arsenal
Jürgen Klopp traîne dans sa zone en sweat à capuche comme lors d’un dimanche à la maison. L’habituel surexcité est tranquille : il sait que son brunch est une réussite. Alors il déguste chacune des séquences de ses joueurs comme des œufs brouillés accompagnés d’un bacon croquant. Le jus d’orange a donné la patate à ses joueurs qui pressent constamment et cuisinent facilement des Anglais venus en Allemagne pour prendre le thé. Aubameyang a des boulevards en contre-attaque, Mkhitaryan a tout le loisir d’orienter le jeu comme il l’aime et Immobile montre minute après minute qu’il peut se payer la fébrile charnière Koscielny – Mertesacker. L’ancien Lorientais profite d’ailleurs d’un ballon aérien pour témoigner son soutien à l’équipe de France de volley-ball. Légèrement bousculé, il dégaine un smash puissant tout droit venu de Jeanne et Serge, mais l’arbitre lui fout la paix. L’homme en gris sait certainement que le Gunner est surmené. Oui, le pain n’en finit plus d’arriver sur la planche de l’international français et les Jaune sont bien décidés à rajouter quelques tartines. Sur corner, Sokratis a tout le temps de contrôler le ballon, même maladroitement, mais sa frappe passe à côté du but d’Arsenal. Dans la foulée, Wilshere sauve les siens d’un tacle héroïque suite à une nouvelle contre-attaque épatante des Allemands. Apparemment, se faire avoir en contre par le Borussia en 2014-2015 est encore possible. Des contres, il ne reste que ça aux Gunners, qui découvrent, si besoin était, la maladresse de Danny Welbeck en face à face. Dans ce genre de match où la moindre balle de but est une question de vie ou de mort, l’ancien Mancunien, bien lancé dans la profondeur, loupe un duel plutôt facile avec Weidenfeller. On est au crépuscule du premier acte. Le tournant du match. Plus efficace, Immobile plante son premier but en Ligue des champions. Il tient le scalp d’Arsenal dans sa main. Les Allemands ne le lâcheront plus.
Aubameyang au niveau
Les passes ne sont pas toujours parfaites, la tête se lève parfois en retard, mais les progrès sont indéniables. Très en vue en ce début de saison, Pierre-Emerick Aubameyang poursuit son intégration dans une équipe qui a longtemps paru trop grande pour lui. Mangeur d’espaces, le Gabonais se régale face aux Gunners. Systématiquement cherché par ses milieux, l’homme aux initiales de compte épargne commence la seconde période pied au plancher. Lancé en profondeur par Großkreutz, PEA devance la sortie de Szczęsny, pousse le ballon et plante du pied gauche. Pas de masque de Spiderman, juste la tête du mec heureux puis concentré. Comme ses partenaires, l’ex-Stéphanois n’a pas envie de s’arrêter là. Plus rapide que Koscielny, Aubam’ balance une sacoche du droit à l’entrée de la surface qui s’écrase sur la transversale d’un portier anglais battu. Les Gunners sont sans réponse. Étouffés. À l’image de Szczęsny, pas loin de la bourde suite à un sprint dingue du même Aubameyang. Toujours aussi créatif, mais moins efficace, Henrikh Mkhitaryan a la balle de 3-0 au bout du pied droit, mais la frappe de l’Arménien passe juste au-dessus de la barre transversale de Szczęsny. S’il y en a bien un qui partage ces galères de finition, c’est Danny Welbeck. Comme lors du premier acte, l’Anglais a la seule véritable occasion des Gunners, mais le Canonnier loupe une nouvelle fois la cible. Criblés de balles, les joueurs d’Arsène Wenger rentrent au pays sans passer chez le légiste. La cause de la mort est connue : insuffisance footballistique.
Par Swann Borsellino