- Ligue des champions
- Quart de finale retour
- Dortmund/Málaga (3-2)
Dortmund, c’est fou !
Mené 2-1 jusqu'à la 91e minute de jeu, Dortmund a arraché une qualification inespérée en inscrivant deux buts en à peine une minute dans le temps additionnel (3-2). Un scénario incroyable qui marquera à jamais l'histoire du BVB. Malaga peut se les bouffer.
Dortmund – Malaga : 3-2
Buts : Joaquin (25e) et Eliseu (82e) pour Malaga, Lewandowski (40e), Reus (90+1e) et Santana (90+2e) pour Dortmund
Terminer premier du groupe de la mort en tapant successivement le Real Madrid et Manchester City, déboîter le Chakhtior Donetsk en huitième de finale, tout gagner à domicile en ne prenant qu’un seul but en quatre matches… Pour finalement se faire sortir en quarts de finale par Malaga en s’inclinant à domicile après avoir obtenu le nul en Espagne. C’est ce qui a failli arriver à Dortmund. Jusqu’à la 91e minute de jeu, Malaga avait réussi le match presque parfait, mêlant solidité défensive et justesse face au but. Mais en à peine une minute, les Espagnols ont totalement craqué et c’est finalement le Borussia qui arrache son billet pour les demi-finales (3-2). Un match fou fou fou comme on les aime tous. Sauf les supporters de Malaga.
La feinte de Joaquin, la talonnade de Reus
Le titre de champion d’Allemagne est à Munich, la plus belle tribune d’Europe est à Dortmund. Dès le coup d’envoi, l’incroyable Südtribune met une ambiance exceptionnelle dans un stade plein à craquer. Pas de quoi impressionner Malaga, qui réalise une excellente entame de partie grâce à un pressing haut très efficace. Surpris mais pas réellement mis en danger, les Allemands ont besoin de dix minutes pour mettre le pied sur le ballon. Ils ne le lâcheront plus. Toulalan et Camacho reculent d’un cran et se collent à leur défense, ce qui oblige Joaquin, Duda et Isco à venir chercher les ballons très bas, isolant totalement Julio Baptista. Les hommes de Manuel Pellegrini tentent de relancer propre, ce qui se traduit souvent par des pertes de balle dans leur camp. Sur l’une d’entre elles, Lewandowski, servi par Götze, tente un lob de vingt mètres qui passe juste au-dessus. Comme à l’aller, Malaga fait le dos rond et joue parfaitement le coup sur ses rares opportunités. Un mauvais dégagement de la tête, un décalage à l’entrée de la surface, une feinte de frappe, un tir du gauche dans le petit filet de Weidenfeller, et un but très coquin de Joaquin sur la première tentative espagnole du match. Sonné, le BVB profite d’une énième perte de balle de Malaga, mais surtout d’un geste de génie de Reus pour revenir avant la pause. Le prodige allemand claque une talonnade magique qui offre à Lewandowski un face-à-face avec Caballero, que le Polonais remporte.
Une minute de folie
Pour la première fois depuis le début de son épopée européenne, Malaga a encaissé un but en première période. Une situation qui n’a pas vraiment l’air de les affecter. Juste avant et juste après la pause, les Espagnols se créent en effet deux énormes occasions sur deux coup-francs similaires, mais Weidenfeller s’interpose à chaque fois. Le portier allemand profite d’abord de la mollesse de la tête de Joaquin avant de réaliser une superbe manchette sur un nouveau coup de boule du milieu espagnol. Malgré cette frayeur, Dortmund a la maîtrise du ballon. Mais en dehors d’une frappe écrasée de Lewandowski, d’une reprise dévissée de Götze et d’un but de Lewandowski logiquement refusé pour un hors-jeu du mot compte triple Blaszczykowski, les occasions se font attendre. Les hommes de Jürgen Klopp ont énormément de mal à se montrer dangereux sur attaques placées, au contraire de Malaga qui, au terme d’une action limpide, voit Toulalan balancer une mine difficilement repoussée par Weidenfeller. Il faut attendre le dernier quart d’heure pour voir le BVB se lâcher. C’est le moment que choisit Caballero pour sortir deux arrêts de grande classe, mêlant chance et réflexe fou, sur des frappes de Reus et Götze. Forcément, les Allemands s’exposent, et Malaga en profite immédiatement pour planter un contre assassin conclu par Eliseu, pourtant clairement hors-jeu. On pense le match plié, mais le Westfalenstadion va vivre des arrêts de jeu hallucinants : sur un centre de Subotic, Reus pousse le ballon au fond des filets. Sur l’action suivante, Schieber dévie pour Reus dont la frappe arrive sur Santana (hors-jeu?) qui s’y reprend à deux fois pour marquer à bout portant. Fou. Le stade explose, la Südtribune vibre comme jamais. C’est ça le foot bordel !
Par Quentin Moynet