- Ligue des champions
- 8e de finale aller
- Shakhtar/Dortmund (2-2)
Dortmund arrache le nul en Ukraine
Au terme d'un match ouvert, le Borussia Dortmund est parvenu à arracher le nul sur la pelouse du Shahktar Donetsk (2-2), grâce à un but de Hummels sur corner. Auparavant, Srna et Douglas Costa avaient marqué pour les Ukrainiens, et Lewandowski avait provisoirement égalisé.
Shakhtar Donetsk – Borussia Dortmund 2-1Buts : Srna 31′, Douglas Costa 68′ / Lewandowski 41′, Hummels 87′
Logique. Logique et juste, même. 2-2, match nul. Le football est parfois cruel, réserve souvent des surprises, mais ce soir, il ne pouvait pas en être autrement. Personne ne méritait de gagner, mais surtout, aucune des deux équipes ne méritait de perdre. Voilà l’enseignement que l’on peut tirer de ce huitième de finale aller de la Ligue des champions, entre deux des plus séduisantes équipes de la compétition. Un match où Dortmund a été mené au score à deux reprises, mais est toujours parvenu à revenir dans le game. Les Allemands ont montré quelque chose en plus en matière de jeu, les Ukrainiens, eux, se sont montrés cyniques et ont longtemps cru pouvoir s’imposer face à un Borussia presque trop sûr de sa force. Pas une histoire de prétention, non, mais plutôt d’envie de faire mal à son adversaire.
Pas forcément brillantissime dans le jeu, du moins moins étincelante que cet automne face à Chelsea (l’absence de Willian, peut-être ?), l’équipe de Mircea Lucescu a eu le mérite de foutre au fond ses rares situations favorables. Et encore… Plus que des occasions, on peut parler là de deux exploits individuels. Le premier de Srna, sur coup franc direct (Weidenfeller en retard), le second de Douglas Costa, auteur d’un enchaînement de toute beauté. Le Borussia ? Du talent, beaucoup de talent, même si l’équipe aurait tendance, parfois, à trop se regarder jouer. Mais lorsqu’elle accélère, elle est irrésistible. Götze et Reus inventent, Lewandowski conclut. Et quand tout semble perdu, c’est Matt Hummels qui vient sauver les meubles. Bref, 2-2. Score idéal pour une rencontre équilibrée. Et un match retour qui met déjà l’eau à la bouche.
Deux erreurs, deux buts
Il ne faut pas bien longtemps pour comprendre que le rythme du match sera élevé. Quelques secondes, seulement. Le Shakhtar et le Borussia ont bien l’intention de s’affronter à visage découvert, et cela se ressent dès les premières offensives des deux équipes. C’est d’ailleurs le Shakhtar, poussé par son public, qui entre mieux dans la rencontre, avec un Mkhitaryan tout de suite tourné vers l’avant. Mais le Borussia n’est pas en reste, et Reus a l’air sacrément affuté sur son aile gauche, même si sa coupe est toujours aussi dégueulasse. Il faut toutefois attendre la 17e minute pour la première grosse occasion du match. Sur un corner pour les Allemands, Hummels saute plus haut que tout le monde, mais trouve la barre transversale. Pas de bol. Pas franchement refroidi par cette alerte, le Shakhtar repart de l’avant de plus belle. Fernandinho se procure une bonne occasion, mais la connerie, c’est Santana qui la commet. À la demi-heure de jeu, le joueur de Dortmund commet une faute stupide aux 20 mètres. Srna et son pied gauche se chargent de la sentence. Frappe enveloppée par dessus le mur, Weidenfeller très à la bourre, et le Shakhtar qui ouvre le score. Mérité.
Galvanisée par ce but, l’équipe de Lucescu repart à l’assaut. Mais Dortmund n’est pas franchement décidé à se laisser abattre. Le champion d’Allemagne reprend le dessus dans le jeu, et se crée une première occasion sur un coup franc bien botté par Schmelzer. C’est le prélude au but. Un but vidéo-gag. Götze centre pour Lewandowski, le buteur polonais tente d’enchaîner avec une frappe soudaine, mais se déchire totalement. Sauf que son erreur se transforme en feinte, à tel point que Fernandinho et Rakitskiy se percutent et s’écroulent l’un sur l’autre. Lewandowski se retrouve donc seul avec le ballon au point de pénalty et ajuste tranquillement Pyatov pour le 1-1. La mi-temps arrive à point nommé pour les Ukrainiens puisque, dans les minutes qui suivent l’égalisation, Dortmund se retrouve à plusieurs reprises en situation dangereuse. Mais rien ne bouge, 1-1 à la pause.
Douglas Costa le funambule
La deuxième période commence comme la première s’est terminée : avec le Borussia à l’attaque. Les lutins du BVB combinent, et Srna est à deux doigts de tromper son propre gardien pour mettre un terme à cette offensive. Ça aurait fait tâche, de mettre son nom des deux côtés du tableau d’affichage. Le public de la Donbass Arena comprend que son équipe est en difficulté, et se met à haranguer les siens, malgré la température glaciale. Le pire, c’est que ça marche : Luiz Adriano centre pour Mkhitaryan, dont la frappe est détournée au tout dernier moment par Santana. À l’heure de jeu, le match s’équilibre et devient plus tactique. Le Borussia se dit que 1-1, c’est un bon résultat, et le Shakhtar, de peur de s’en prendre un deuxième, semble plus timoré. Du coup, on a droit à quelques minutes de flottement, avec des changements, des longues ouvertures ratées et pas mal de fautes au milieu du terrain. Le calme avant la tempête ? Oui. Et cette tempête est un ouragan. L’ouragan Douglas Costa.
Entré en jeu quelques minutes plus tôt, le Brésilien inscrit un but exceptionnel, avec un enchaînement de funambule : contrôle parfait sur une ouverture de 50 mètres, et demi-volée acrobatique qui ne laisse aucune chance au portier allemand. Pour le coup, si le geste est beau, le marquage de Hummels et Schmelzer, lui, est tout pourri. Ça y est, le match s’enflamme à nouveau. Le Borussia repart vers l’avant tête baissée. Tellement baissée que Lewandowski ne trouve pas le cadre à quelques mètres du but sur une reprise de volée. D’un but à l’autre. Hummels se fait briser les reins par Mkhitaryan, mais le centre de la gâchette arménienne ne trouve personne. Les minutes s’écoulent, le Borussia pousse pour égaliser. Et les efforts finissent par payer. Sur un ultime corner, Hummels vient placer sa tête et se rattraper de sa bévue sur le but. Une égalisation qui fait évidemment beaucoup de bien à Dortmund en vue du retour. Oui, dans trois semaines, le Shakhtar devra aller se mesurer aux 25 000 places de la Südtribüne, avec l’ambition de faire un résultat là-bas. Une autre affaire.
Par Eric Maggiori