- Espagne
- Liga
- 35e journée
- Bétis Séville/Celta Vigo
Dorlan très bon
Le Colombien, Dorlan Pabon, est la très bonne pioche du mercato d'hiver du Betis Séville. Six buts, deux passes décisives depuis ses débuts en Andalousie, le 3 février. Des performances qui devraient lui réserver un avenir doré en Liga. Oui, sauf que le jeune homme s'est déjà engagé avec les Mexicains des Rayados Monterrey. La tuile ?
Qui l’avait vu dévaler irrésistiblement une moitié de terrain sous le maillot de l’Atletico Nacional ne pouvait que lui prédire un bel avenir en Europe. Gabarit et pointe de vitesse de sprinteur, technique déroutante, frappe de balle explosive, Dorlan Pabon est une bombe. Une bombe à retardement toutefois, qui a mis plus de six mois à exploser sur le Vieux Continent. Sa signature avec Parme à l’été 2012 s’était pourtant déroulée sous les meilleurs auspices. Elle conduisait irrémédiablement à dresser le parallèle avec son glorieux prédécesseur, Faustino Asprilla, lui aussi révélé sous le maillot de l’Atletico Nacional, avant d’aller subjuguer l’Italie.
Golazo en Libertadores :
Mais en Serie A, Pabon n’a jamais trouvé ses marques. Onze matches joués (cinq en titulaire), pas un seul but inscrit. Devant un tel constat d’échec, le club d’Emilie-Romagne ne s’acharnera pas. Fin janvier, Pabon est prêté au Betis Séville. Bonne pioche … pour le joueur et pour les Andalous. En Espagne, le Colombien est aujourd’hui considéré comme le meilleur renfort issu du mercato d’hiver. Six buts, deux passes décisives en onze titularisations. Les dirigeants de Parme peuvent d’autant plus s’auto-flageller jusqu’au sang, qu’ils ont, au préalable, vendu Pabon aux Rayados Monterrey. Le Colombien débarquera au Mexique dès le mois de juin.
Pabon est un joueur disponible. Capable d’évoluer comme milieu offensif, ou sur tout le front de l’attaque. Un buteur, mais aussi un altruiste, qui aime combiner avec ses partenaires. Son registre étendu a immédiatement séduit Pepe Mel, adepte d’un football alerte et dynamique. En Liga, le Cafetero s’éclate, à tel point qu’il s’y verrait bien resté. « Je suis heureux en Espagne, a-t-il confié dimanche dernier après avoir inscrit un but au Camp Nou, je peux aspirer à de grandes choses (…) mais ma continuité ici ne dépend pas de moi. » Quand l’international colombien a prononcé ces mots, son envie de poursuivre sa carrière en Liga était palpable. Au Betis, ou dans un club encore plus huppé. Mais son prochain employeur sera bel et bien mexicain.
Mieux payé au Mexique
Vu d’Europe, ce retour en Amérique latine peut ressembler à un gros pas en arrière pour la carrière du Cafetero. Le niveau de la Liga MX (nom du championnat mexicain) se situe évidemment un bon ton en-dessous de la Liga espagnole. Financièrement, Pabon ne perdra toutefois pas au change. Les Rayados, où évoluent l’ex Lyonnais, Cesar Delgado, et le buteur chilien, Humberto Suazo, paient mieux que 90% des clubs ibériques. Plus généralement, il fait bon être footballeur étranger au pays d’Hugo Sanchez. Cas de figure similaire, l’international équatorien, Jefferson Montero, lui aussi prêté au Betis Seville en 2011 (il appartenait à Villareal) excelle aujourd’hui aux Monarcas Morelia, où il gagne deux fois plus qu’en Espagne.
Evoluer au Mexique ne constitue pas, non plus, un frein à la poursuite d’une carrière internationale. Ainsi, l’attaquant, Teofilo Gutierrez, compatriote de Pabon, n’a absolument pas perdu la confiance de José Pekerman, après s’être engagé avec Cruz Azul, l’hiver dernier. En sélection, Teogol reste l’intouchable binôme de Falcao. Quant au risque d’être oublié ? Il est réel, si loin des joutes européennes. Mais Pabon reviendra rapidement flirter avec l’Espagne. En décembre prochain exactement, quand il se trouvera à un bras de mer de l’Andalousie. Avec les Rayados, Pabon viendra disputer le Mondial des clubs, qui se déroulera cette année au Maroc. Les dirigeants de Parme feront-ils le déplacement pour le superviser ?
Par Thomas Goubin, à Guadalajara