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Donyell Malen, l’alien
Ce dimanche, le PSV a tenu le rythme imposé par l'Ajax au sommet de l'élite néerlandaise, et cela quasiment grâce à un seul homme : Donyell Malen, 20 ans et cinq pions signés face au Vitesse Arnhem.
Reza Ghoochannejhad avait tout fait pour demeurer la star du week-end du côté de l’Eredivisie. Dimanche face au RKC Waalwijk, l’Iranien a fêté sa première entrée sous le tricot du PEC Zwolle avec un quadruplé lors des 36 minutes qu’il a passées sur le pré. Dommage que dans la même journée, à 150 kilomètres plus au sud, un jeune loup avait décidé que ce serait sa journée et n’a laissé de place à personne sur la table de marque du Philips Stadion. Contre le Vitesse Arnhem d’Oussama Tannane, Donyell Malen a commencé son bal à la 18e minute et l’a conclu à la 89e. Entre ces deux repères temporels, le chaos : un plat du pied dans le petit filet pour débuter, une tête au premier poteau sur corner puis une autre dans le but vide à la sortie d’un rush de Mohammed Ihattaren, avant deux penaltys (obtenus par Cody Gakpo, le premier après une passe de… Malen) transformés avec sang-froid en variant les plaisirs. Du jamais-vu depuis 55 ans dans l’histoire du PSV : on en oublierait presque que l’on parle d’un garçon né en janvier 1999.
Ex-Gunner, nouvel Oranje
Peu d’observateurs avaient eu besoin de cette démonstration pour coller l’étiquette de crack à l’avant-centre appartenant à la constellation Mino Raiola. Depuis quelques mois, Malen a décidé qu’il n’avait pas de temps à laisser échapper, et ce quintuplé ne semble être qu’une nouvelle étape dans l’explosion du Batave. La saison dernière fut celle de la révélation pour le natif de Wieringen, auteur de 10 réalisations et 5 offrandes en championnat avec les Rood-witten. Suffisant pour déjà toquer à la porte de la sélection oranje et convaincre Ronald Koeman de lui filer sa première cape en A lors de la dernière trêve internationale. Bingo : entré pour la dernière demi-heure face à l’Allemagne, le jeunot a planté un but importantissime face à Neuer pour son baptême du feu – celui du 3-2 – sur un caviar de Georginio Wijnaldum. Tout en se permettant également d’humilier Joshua Kimmich et Serge Gnabry au poteau de corner. Occasion saisie, même si sa titularisation en Estonie trois jours plus tard n’a pas débouché sur un nouveau coup d’éclat.
Poli à l’Ajax jusqu’à ses 16 piges, l’attaquant, malgré son jeune âge, a eu le temps de tenter sa chance à l’étranger, puis de rebrousser chemin. Car à l’intersaison 2015, alors que beaucoup de promesses étaient déjà placées en lui, c’est Arsenal qui s’était offert la pépite. Un bail qui n’aura duré que deux années, durant lesquelles le Néerlandais se sera illustré des moins de 18 aux moins de 21 ans londoniens, avant que le PSV flaire le bon coup et rapatrie le joueur contre 600 000 euros en 2017, annihilant ainsi la perspective de le voir enflammer l’Emirates Stadium. De quoi donner des regrets aux supporters des Gunners au regard de ce qu’est aujourd’hui devenu le bonhomme : une flèche pas maladroite de ses panards ni de la tête, capable d’évoluer devant, mais aussi sur les ailes (il est d’ailleurs formé à gauche), doué pour faire briller ses collègues et franchissant les étapes de son ascension avec une facilité un poil insolente. Si son mois d’octobre est aussi fou que celui de septembre, ça promet.
Par Jérémie Baron