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Dolberg-Gouiri, atomes crochus
À l’aube de la nouvelle saison de Ligue 1, l’association entre Kasper Dolberg et Amine Gouiri à la pointe de l’attaque de l’OGC Nice faisait partie des promesses excitantes. Après deux matchs et un doublé chacun, l’espoir est devenu réalité : ces deux-là sont faits pour s’entendre. Au point d’enfin faire franchir un cap au Gym ?
Certes, le Paris Saint-Germain n’a pas encore démarré sa saison. Certes, des clubs comme l’Olympique de Marseille ou l’Olympique lyonnais n’ont pour l’heure disputé qu’une seule rencontre. Il n’empêche qu’à l’instant T, en ce dernier jour d’août 2020, l’OGC Nice est leader du championnat de France. Seule équipe de Ligue 1 à avoir remporté ses deux premiers matchs, le Gym peut surtout remercier deux hommes : Amine Gouiri et Kasper Dolberg, auteurs pour le premier d’un doublé lors de la journée inaugurale face à Lens (2-1), et qui a été imité par le second ce week-end à Strasbourg (0-2). Arrivé de Lyon pour sept millions d’euros cet été, l’international espoirs français (trois sélections) est venu épauler un Dolberg qui manquait, depuis sa venue sur la Côte d’Azur il y a un an, d’un électron pareil à ses côtés.
Bouillants dans un collectif grelotant
Dans l’attaque à trois de Patrick Vieira, le Danois occupe toujours seul la pointe, avec un Gouiri légèrement excentré sur le côté gauche, mais qui profite d’une certaine liberté pour rentrer à l’intérieur et tourner autour de son buteur maison. Contre Lens, le jeune attaquant de 20 ans avait d’ailleurs inscrit le premier de ses deux buts en passant la totalité de l’action dans l’axe, et avait notamment profité d’une subtile déviation de son compère dans un rôle de pivot qu’il affectionne, et dans lequel il excelle. Les deux joueurs ont beau n’avoir joué que deux matchs officiels côte à côte, ils donnent déjà l’impression de se connaître et de s’entendre depuis des lustres. Après son ouverture ayant amené le second but de Dolberg à Strasbourg, Amine Gouiri a même réussi l’exploit de décrocher un sourire à l’ancien artificier de l’Ajax en guise de remerciement, lui qui n’avait jamais laissé paraître la moindre émotion depuis sa naissance en octobre 1997.
Si les Aiglons peuvent particulièrement rendre hommage à leur duo infernal, c’est aussi parce que celui-ci est en train de sublimer un collectif pour l’heure en rodage. La preuve en chiffre : les deux complices ont inscrit les quatre buts niçois… sur l’ensemble des quatre tirs cadrés de leur équipe. Au total, les Aiglons n’ont d’ailleurs frappé que sept fois au but. Des difficultés dans le jeu que reconnaît Patrice Vieira : « On veut toujours plus, j’aimerais que l’équipe joue beaucoup mieux, mais ce qui est important, c’est qu’on travaille très bien », jugeait samedi soir le coach azuréen au micro de Canal +, qui gardait des motifs d’espoir. « Les joueurs ont un très bon état d’esprit, on va enchaîner les matchs, on va progresser et on sera beaucoup plus dangereux. » De l’espoir, difficile de ne pas en avoir, lorsqu’on regarde de plus près l’effectif susceptible d’offrir des caviars à la paire Gouiri-Dolberg. En plus des offrandes potentiellement apportées par la technique de Pierre Lees-Melou ou Rony Lopes dans le cœur du jeu, le duo devrait à l’avenir se délecter des espaces créés sur les côtés par Youcef Atal – touché aux ischio-jambiers – à droite, et par Hassane Kamara à gauche, éclatant depuis son arrivée en provenance de Reims.
Tenir le marathon Ligue Europa
Avec un duo offensif déjà épatant et en partant du principe que cet OGC Nice-là, coaché par un Vieira qui entame sa troisième saison sur le banc, progressera forcément, la formation détenue par INEOS peut-elle se prendre à rêver plus grand et aller chercher, dès cette saison et comme le souhaite son directeur du foot Julien Fournier, une place en Ligue des champions à la manière du Stade rennais l’an passé ? Difficile à dire, d’autant plus que les Azuréens ont une longue saison qui les attend : pour la première fois depuis trois ans, les Aiglons vont jouer la Ligue Europa et laisseront forcément des plumes dans la bataille. Le Gym, qui possède le deuxième effectif le plus jeune de Ligue 1 derrière son voisin monégasque sur ce début de championnat, pourra-t-il tenir le rythme ? Kasper Dolberg et Amine Gouiri sont en tout cas bien loin de se poser cette question. Les deux larrons ont déjà hâte de se retrouver après la trêve à Montpellier, avant de défier le Paris Saint-Germain, dans ce qui s’apparentera à leur premier gros test de la saison. Moment où on verra si la chimie a fait son œuvre.
Par Félix Barbé