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Docteur Schalke et Mister 04

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Docteur Schalke et Mister 04

On savait que le club de Schalke 04 était capable du meilleur comme du pire. Mais cette année, c'est allé bien au-delà de ce que l'on pouvait imaginer. Dégueulasse en Bundesliga, mais génial en Coupe d'Allemagne ainsi qu'en Champions League, le club de la Ruhr a vécu une véritable saison de schizophrène, ainsi que deux coachs aux méthodes diamétralement opposées : Felix Magath et Ralf Rangnick.

Le jour, Schalke est pathétique. Dans les rencontres qui se déroulent en journée, qu’elles débutent le samedi à 15h30 ou 18h30, le dimanche à 15h30 ou 17h30, le club de Gelsenkirchen n’a pas envie de se bouger. Bah quoi ? C’est le weekend, nan ? On va pas bosser, non plus ? Et vas-y que je perds lors des trois premières journées de championnat, et vas-y que je perds aussi la quatrième contre le rival Dortmund dans le derby de la Ruhr, à la maison, qui plus est, et vas-y que je me fais rouster 5-0 par un promu (Kaiserslautern). Bon, faut pas abuser non plus, Schalke remontera à la dixième place avant la trêve. Du mieux pour la nouvelle année civile ? Que dalle, mein Freund ! Les victoires sont suivies de défaites, Schalke ne bouge pas d’un poil, et le (fils de) militaire Felix Magath finit par se faire dégommer. Le board de Schalke décide de faire du neuf avec du vieux, en ramenant Ralf Rangnick au bercail. On croit à du mieux au début, mais finalement, rien : Schalke finit sa saison en eau de Wurst à une piteuse quatorzième place en Bundesliga.

Quand vient la nuit, en revanche, Schalke déchire tout. Même en championnat, c’est dire. Sur quatre matchs avancés, joués le vendredi à 20h30, les Königsblauen en ont gagné deux et concédé un match nul et une seule défaite. Un meilleur ratio que sur le reste de la saison, en quelque sorte. Mais là où Schalke, tu peux pas test, c’est en Champions League. Ok, ça commence mal face à Lyon, avec une défaite. Mais après ça, c’est la voie royale : grâce notamment à un super Raul (qui a sûrement joué plus de matchs en C1 que la plupart de ses coéquipiers n’ont joué de matchs tout court dans leur vie), Schalke finit premier de sa poule, frappe Valence en huitièmes, réalise sûrement l’un des matchs de la décennie en Champions’ en humiliant l’Inter 2-5 à Giuseppe Meazza (puis 2-1 au retour, avec un match qui nous fait dire que, quand même, ce Gonzalez Blanco, c’est la classe ultime) avant de chuter face à Manchester United en demies. Schalke soulèvera tout de même une coupe, celle du bled, après des matchs épiques face à des équipes du Land de Bavière (victoire après prolongation en quarts face à Nuremberg, match maîtrisé à l’Allianz Arena face au Bayern en demies), et une manita lors d’un derby de la Ruhr disputé à Berlin face à Duisburg.

Sans queue ni tête

Depuis de nombreuses décennies, Schalke entretient un mystère. Ce club, c’est à n’y rien comprendre. Lorsque Magath arrive en 2009, il promet le titre à Schalke en quatre ans. Il échoue de peu lors de la première année. Au lieu de garder sa base, Felix le chat sort les griffes (et le chéquier) et achète à tout-va. Au total, sous l’ère Magath, ce sont quarante nouveaux joueurs qui auront droit à leur maillot bleu frappé du sceau du sponsor Gazprom. Son dernier coup de folie étant la signature d’Angelos Charisteas. Le champion d’Europe 2004 avec la Grèce, lui-même. Celui qui était à Arles-Avignon en début de saison et qui a résilié son contrat, lui-même.

Paradoxalement, ça a marché, ce bordel ; et paradoxalement, ça a marché dans la compétition la plus relevée, celle où l’on ne connaît pas bien ses adversaires, celle où l’on est censé être plus prudent, celle où l’on met un pied devant l’autre. Tu parles : en C1, Schalke, c’est Caterpillar. Mais il y a une certaine forme de logique lorsque Schalke galère en championnat. Enfin, logique… Rien n’est logique à Schalke. Le licenciement même de Magath n’est pas logique : le club de Gelsenkirchen a un trou sans fond dans ses comptes (on parle de 250 millions d’euros) et comme un malheur n’arrive jamais seul, le toit de la Veltins Arena a été défoncé par la neige cet hiver. Selon les spéculations de la WAZ, les réparations pourraient coûter jusqu’à 20 millions d’euros. Alors, virer un Magath qui coûte 5 millions par an jusqu’en 2013 et qui a emmené Schalke en quarts de la C1 et en finale de la Coupe d’Allemagne… Pourquoi pas, se diront le boss Clemens Tönnies (le boss de Schalke) et sa clique.

Lorsque Rangnick arrive, il bénéficie d’un crédit énorme auprès de tous : les fans, mais aussi les joueurs, qui sont pour la plupart contents de ne plus avoir à se taper les Medecine Balls de Magath. Bien sûr, le moral est au beau fixe au début, avec notamment la qualif’ face à l’Inter ; mais les vieux démons resurgissent très vite, et déjà, il faut préparer la saison prochaine pour éviter une saison aussi cyclothymique que celle-ci.

Manuel Neuer parti au Bayern, les dirigeants de Schalke ne savent pas encore comment va se passer le recrutement. Une chose est sûre néanmoins : les folies comme avec Magath, c’est fini. C’est du moins le message que semble vouloir faire passer le manager Horst Heldt : « Je ne veux pas avoir à courir comme un dératé après le titre. Je ne veux pas d’un Meisterschale à crédit » . Pour ce faire, le club compte bien s’appuyer non seulement sur le noyau de joueurs actuel, ainsi que sur des jeunes, comme Julian Draxler, qui vient d’être prolongé jusqu’en 2016. Clemens Tönnies, lui aussi hanté par l’épisode Magath, ne veut pas voir son club une fois de plus à la dérive en championnat : « Ce qui s’est passé cette saison ne doit plus se reproduire. La quatorzième place au classement, c’est trop peu pour Schalke » . Pour cela, les dirigeants s’en remettent à Ralf Rangnick. Quelque part, ils ont bien raison : à côté de son activité d’entraîneur, Rangnick dirige un centre de réhabilitation dans le sud de l’Allemagne. Alors, remettre des patients sur pied, ça le connaît. Même si le patient en question est d’un genre un peu particulier…

Ali Farhat

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