- Premier League
- J12
- Chelsea-Manchester City (4-4)
Docteur Chelsea et Misters Blues
Lors du match nul totalement fou contre Manchester City ce dimanche (4-4), Chelsea a montré ses progrès, mais également les limites qu'il doit encore briser pour redevenir une top team de Premier League.
Tedd Boehly peut enfin esquisser un léger sourire. Presque un an et demi après son rachat de Chelsea, l’homme d’affaires américain commence enfin à voir son investissement gargantuesque porter (un peu) ses fruits. Alors oui, les Blues figurent toujours au dixième rang de la Premier League et vont devoir cravacher pour jouer ne serait-ce qu’une qualification en Coupe d’Europe. Mais les hommes de Mauricio Pochettino ont rappelé lors du spectacle proposé pendant plus de 100 minutes contre Manchester City ce dimanche (4-4) qu’ils étaient capables de tenir tête aux grosses écuries. Un match que les chanceux présents à Stamford Bridge ne sont pas près d’oublier, tant pour le scénario de la rencontre avec cette pluie de buts, que pour l’intensité physique qui a poussé chaque équipe dans ses retranchements. Un niveau à confirmer à chaque sortie désormais.
Le regard vers le haut
En grande difficulté l’an dernier (12e), Chelsea est factuellement sur un début de saison dans la même lignée (10e) après douze journées. Mais si on regarde un petit peu plus en profondeur, les Blues ont déjà affronté lors de la phase aller les quatre premiers de Premier League (Manchester City, Liverpool, Arsenal et Tottenham). Bilan ? Une victoire contre Tottenham et trois nuls avec des prestations – hormis le dernier quart d’heure contre Arsenal – plus qu’honorables où les hommes de Mauricio Pochettino ont montré une grande force de caractère avec une ossature qui se dessine : Thiago Silva-Axel Disasi en défense centrale, Enzo Fernández-Moisés Caicedo en récupérateurs, puis une triplette Raheem Sterling-Conor Gallagher-Cole Palmer en soutien de Nicolas Jackson.
Le match contre les Skyblues peut d’ailleurs servir de véritable point de départ dans la transformation de ce Chelsea beaucoup moins apathique et attentiste que les mois précédents, dont les offensives plus spontanées et rapides s’avèrent très efficaces (huit buts lors des deux dernières sorties contre les deux leaders de Premier League). « On a encore besoin de s’améliorer, c’est un processus naturel lorsque l’on construit un projet, soutenait Pochettino après la rencontre contre City. Ce genre d’expérience (le match contre City, NDLR) va nous permettre de progresser et nous devons nous en servir pour l’avenir. […] Mais nous n’en sommes encore qu’au début, l’écart avec le haut du tableau est encore grand. »
Une schizophrénie à soigner avec le temps
Lucide, le coach argentin. Car malgré une progression par rapport à l’an dernier, Chelsea alterne encore le bon et le moins bon. Fort avec les forts, faible avec les faibles, telle pourrait être la devise du champion d’Europe 2021. Ses contre-performances contre Brentford (0-2), fin octobre, mais aussi contre Bournemouth (0-0) et Nottingham Forest (0-1) en septembre permettent de situer le temps de passage des Blues et leurs axes de progression, notamment le secteur offensif en pleine reconstruction. Toutefois, Chelsea peut aborder la suite de la saison avec optimisme et des leaders qui s’affirment : outre le quasi-quadragénaire Thiago Silva qui apporte encore son expérience, Cole Palmer – dont le panic buy cet été se transforme gentiment en coup de génie – et Conor Callagher font des malheurs offensivement, tandis que Nicolas Jackson se révèle avec fracas (six buts en onze matchs, dont quatre sur les deux dernières rencontres), alors même que Christopher Nkunku, voué à être le patron de cette équipe, est encore sur le flanc après une présaison qui laissait présager une adaptation express. En attendant, Pochettino va pouvoir savourer les deux semaines de pause après une semaine réussie, puis replongera la tête la première dans un calendrier relevé au retour de la trêve internationale (déplacement à Newcastle et Manchester United, réception de Brighton). Une bonne nouvelle pour les supporters qui seraient plus inquiets en cas de déplacement à Luton, Burnley ou Sheffield United.
Par Fabien Gelinat