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- Retour de Djibril Cissé à l'intersaison
Djibril rentre en France, et il a ses raisons
Lors de la rencontre entre So Foot et Djibril Cissé pour le numéro d'octobre, l'attaquant avait donné les clés de compréhension de son échec russe mais avait demandé de ne pas évoquer cette discussion sur papier glacé. Une question de moment. « Tu pourras en parler plus tard. Tu sentiras bien le bon moment. » Faveur accordée.
« Tu connais le mercato d’hiver ? » Djibril Cissé, au sortir d’une saleté de match d’Europa League contre St. Gall, perdu par Krasnodar, avait le jugement déjà définitif. Dès septembre. Ce match avait surtout illustré un malaise technique évident : l’absence totale de relation entre le meneur de jeu, Popov, et son numéro 9, le Djib. Le joueur bulgare, loin d’être embêté avec ses pieds, avait passé son match à se regarder dribbler et à ne jamais servir Cissé. Que ce soit sur centres ou passes en profondeur. Tout en répondant avec le sourire aux demandes de photos souvenirs de ses adversaires du soir, le Djib’ analysait avec fatalité, hors micros, en zone mixte : « Tu vois le truc, c’est pas que techniquement, il peut pas me faire de passes, Popov, c’est qu’il ne veut pas. Et j’ai maintenant suffisamment d’expérience pour savoir quand un joueur ne veut pas. Je le sais. Et je sais surtout que ça ne s’arrangera pas. »
Souvenirs de Christopher Wreh
Le Djib comprenait surtout, à ce moment précis, que son rêve de retour aux affaires en équipe de France ne pouvait pas passer par Krasnodar. Sans le dire encore, il comprenait que le pari russe était raté. Dépité, il avait invité à l’hôtel, pour causer de tout et de rien, dans le lobby. Il avait besoin de causer, Djibril. Surtout qu’il semblait quand même s’ennuyer au sein de cette équipe. L’ancien Guingampais George Mihali – dans le staff de Krasnodar – arrivait parfois à le distraire, à parler souvenirs de D1, comme celui de Christopher Wreh, ancien adepte des sorties de lycée à Guingamp. Mais c’était bien peu. Avec cette inlassable conclusion : « Crois-moi, je sais que ça ne s’arrangera pas. » En creux, on comprenait que Popov, pierre angulaire du Kuban Krasnodar la saison dernière, n’avait pas digéré l’arrivée d’un joueur susceptible de lui voler la vedette.
« Il est bon, Djordjevic ? »
Face à l’inéluctable, Cissé pensait à l’évidence déjà à un retour en France. Il repensait à son contrat, à sa clause de prolongation, après 20 matchs joués pour Krasnodar. Le club et l’entraîneur Dorinel Munteanu y ont visiblement pensé pour lui aussi. L’ancien attaquant des Bleus a fini par faire banquette en Russie. Dans le lobby de cet hôtel suisse, Djibril avait cela dit le regard du mec qui allait trouver à rebondir ailleurs. « Mais c’est pas le moment de mettre ça dans ton papier, hein ! J’ai pas envie de foutre le bordel, je suis pas comme ça. » Il s’amusait à prendre quelques infos sur certaines équipes de L1. Saint-Étienne, Montpellier et, de son propre aveu, Nantes étaient déjà venus aux nouvelles cet été : « Il est bon, Djordjevic ? » Djibril ne devrait pas avoir de mal à trouver un nouveau point de chute. Il l’a confirmé au CFC, il est en contact avec plusieurs clubs de Ligue 1, dont Bastia, et ne devrait pas retourner en Russie. Il a demandé à ses agents de lui trouver « une équipe qui joue au ballon et avec des joueurs capables de me faire briller. » Car l’objectif restera encore et toujours le même : empiler des buts pour aller à la Coupe du monde. Welcome home Djibril.
Par Ronan Boscher