On t’imagine mal en gros fan de foot…
Oui et non ! En fait, j’aime bien le foot. Mais de là à dire que je suis à bloc dessus, contrairement à d’autres autour de moi, ce serait un peu excessif. À la base, j’ai davantage joué au handball, chez moi, à Meaux. De toute façon, je n’ai pas la télé, donc pour ce qui est du suivi de l’actualité, je suis vaguement déconnecté. Par contre, j’ai beaucoup fréquenté le VAG : le virage Auteuil et la tribune G. Du moins, celui d’avant…
Comment as-tu atterri là-bas ?
J’ai deux très bons potes qui étaient assez actifs chez les Authentiks. Pour mon premier match, qui reste mon plus grand souvenir encore aujourd’hui, ils m’avaient promis de m’emmener quelque part où je ne risquais jamais de mettre les pieds. Perso, je pensais que j’allais me retrouver au Salon du X. Finalement, je suis parachuté au cœur de cette ambiance de feu, devant cette rencontre où le PSG de Ronaldinho renverse la tendance contre Troyes. Un choc.
Finalement, tu es resté plus marqué par ce qui se passait dans les tribunes que sur le terrain ?
Je suis assez admiratif devant l’engagement des Ultras, la passion, l’intégrité, l’amour et la créativité qu’ils mettent dans leur délire. Leur capacité à se déplacer à travers la France ou même l’Europe. J’y perçois une force, une vérité, qui, à l’instar du graffiti par exemple, me touche énormément. Certains supporters ne doivent pas avoir vu un match depuis longtemps à force de chanter dos au terrain. C’est émouvant, véritablement populaire. J’aime aussi ce côté un peu punk. Ces types qui viennent au stade se mettre des mines, fumer des joints et tout lâcher… Tu ne retrouves pas souvent ce genre de folie et de feeling ailleurs, avec autant d’authenticité.
Tu es retourné au Parc des Princes récemment ?
Non. J’ai un peu du mal à me motiver. Moi, mon principal moteur tenait à l’atmosphère que j’y ressentais, la fièvre, les tribunes qui se répondaient, les fumis que tu prenais dans la figure au point d’étouffer… J’ai des vidéos de dingue que j’ai captées avec mon téléphone, des explosions de joie à faire trembler les gradins. Il suffit de regarder un docu comme «
Parc » pour s’en rendre compte. C’était très intense, surtout pour quelqu’un comme moi qui découvrait d’un coup tout cela, un peu en néophyte. Aujourd’hui, qu’est-ce qu’il en reste ? Les retours que j’en ai ne donnent pas franchement envie de dépenser mon fric dans une place, en tout cas en ce qui me concerne…
Certains supporters ne doivent pas avoir vu un match depuis longtemps à force de chanter dos au terrain
Vu ce que tu racontes, on te verrait plutôt au Red Star maintenant…
Oui, je devais y aller, après il faut trouver le temps. En tout cas, partout où je me balade désormais, j’essaie de choper l’écharpe du club local. Je suis d’ailleurs assez énervé, j’ai perdu celle de Sankt Pauli que j’avais achetée à Hambourg en me promenant avec des potes..
Ta préférée dans ta collection ?
Je ne sais pas. Je trouve celle du Bayern Munich assez classe. Après, il y a les classiques comme Manchester United ou West Ham. À ce propos, j’ai un pote anglais, que j’ai rencontré par la musique, un pur cockney de 70 ans, un immense fan des Hammers. Discuter avec lui constitue toujours une expérience unique. Il te raconte des moments incroyables, des histoires énormes, des anecdotes de tueur faites de quasi légendes urbaines. Pour lui, c’est plus que du foot. Il refuse de chanter l’hymne du club en dehors du stade. Tu sais « I’m forever blowing bubbles » …
Tu dois connaître la reprise par les Cockney Rejects ?
Bien sûr, j’ai même le vinyle.
À ce propos, tu n’as jamais été tenté de faire un morceau sur le foot ou sur les ultras ?
À mes yeux, il s’agit de deux univers à part et bien séparés. Lil’ Mike de Birdy Nam Nam a sorti un « PSG Anthem » . C’est un vrai dingue du club parisien. Je ne mélange pas. Pour moi, le stade, c’était comme se rendre à une soirée bouillante et en ressortir essoré. Une expérience que tu vis d’abord pour toi-même…
À écouter : DJ PONE « ERRATIC IMPULSES » EP (Ed Banger)
Agenda/Soirée: WANTED présente DJ PONE RELEASE PARTY – feat BUSY P, Dr VINCE, Mr MAQS au Nouveau Casino (Paris, 11e) – Vendredi 17 janvier dès Minuit
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