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DJ Football : « Mes potes filaient des clopes à Verratti »

Propos recueillis par Baptiste Brenot
7 minutes

Partout où il passe, il s’introduit avec un remix maison de l’hymne de la Ligue des champions, teinture étoilée tel un ballon officiel sur le crâne, veste du PSG sur les épaules et un numéro 10 sur le dos. Mais qui es-tu, DJ Football ?

DJ Football : « Mes potes filaient des clopes à Verratti »

Il a quoi dans le casque DJ Football au moment de s’échauffer ?

Il écoute du Fatboy Slim, un« Rockafeller Skank » ou sinon la tracklist de FIFA 2008.

FIFA 2008 ? T’avais quoi comme banger dedans ?

Je sais plus trop… T’avais « Stop The rock » (Apollo 440, « Stop The Rock », entendu dans FIFA 2000, NDLR). Elle est incroyable, j’aimerais bien en faire un remix. C’est le morceau FIFA qui m’a le plus marqué.

Ça a été important, FIFA, dans ta culture musicale ?

Grave, je joue souvent des morceaux iconiques de FIFA dans mes sets. « Rockafeller Skank », c’est un son que tu peux retrouver dans un ou deux FIFA (dans FIFA 23 notamment, NDLR). Sinon t’as « Jerk It Out », qui est exceptionnelle. Je mettrais finalement plus un « Jerk It Out » pour l’échauffement (entendu dans FIFA 2004, NDLR).

 

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À quel moment tu t’es dit que pour faire carrière, ton blase, ce serait DJ Football ?

Après dix ans de foot en club et en entrant dans la musique électronique, je me suis dit pourquoi pas lancer un projet comme ça. Au début, c’était pour gole-ri, je jouais sous mon nom de famille, et je me suis dit autant assumer ça à 100%. Ça fait sens avec toute ma vie, c’est ma passion. Ça a basculé il y a quatre ans, du jour au lendemain.

Sur scène, tu portes toujours ton numéro 10. Mais sur un terrain de district, on te met où ?

Si je suis numéro 10 sur scène, c’est que j’étais numéro 10 au foot. Je tirais les coups francs, les corners, je portais le brassard. Ça ne vient pas de n’importe où. J’ai commencé 6, milieu def’ ou milieu droit, puis j’ai demandé le 10 quand j’avais 9 ou 10 ans, et je l’ai gardé. Je jouais aux Enfants de Passy, puis je suis allé à la Nicolaïte de Chaillot. J’ai pas bougé de ces clubs. Sur le terrain comme aux platines, ça distribue des grandes transversales. (Rires.)

T’as des conseils en tant qu’amateur de foot et de techno pour faire la teuf le samedi et jouer le dimanche ? 

À part un régime alimentaire un peu spécial, je vois pas… Non, je rigole, j’en sais rien, je pense que ça ne marche pas. On le voit dans le foot actuel, avec des joueurs qu’on ne citera pas. (Rires.) C’est vraiment deux sports différents. Si tu veux vraiment faire carrière comme DJ ou danseur professionnel, tu peux pas faire du foot à côté, sinon ton match du lendemain, il sera compliqué.

 

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Tu inviterais quel footeux pour mixer avec toi ?

Djibril Cissé, obligatoirement, Tcheba en tant que DJ. J’étais fan du joueur, je me rappellerai toute ma vie sa blessure iconique. Je sais pas si on peut dire ça, mais c’est la pire blessure de l’histoire du foot. Mais quel joueur c’était…

T’as déjà croisé des joueurs.ses en teuf ?

Non, jamais. Après, j’ai des potes qui ont déjà filé des clopes à Verratti, en boîte dans le 8e arrondissement.

Si tu devais citer un souvenir de foot, ça serait lequel ?

Ah putain, c’est dur. Je te parlerais d’un match au Parc quand j’étais tout petit, contre Bordeaux. J’ai vu un but, mais le plus beau but que j’ai jamais vu au stade, c’était celui de Reinaldo, du milieu de terrain. Une espèce de centre, mais avec le vent, il finit en lucarne, ça lobe le gardien. Le mec, il plante un but de 50 mètres comme ça, tout le stade a crié. Sinon à l’écran, la volée de Zidane contre le Bayer Leverkusen, pied gauche. C’est mon plus beau frisson devant la télé.

 

T’as un stade où tu rêves de mixer ?

Déjà le Parc des Princes, bien sûr. Sinon le Stade de France, c’est le rêve ultime pour DJ Football, après ça la boucle sera bouclée. J’allais te dire le Camp Nou ou San Siro aussi, ça doit être un truc de fou. J’ai visité le Camp Nou, ça m’avait grave impressionné. Tu as même un petit autel religieux dans les escaliers pour que les joueurs puissent se recueillir avant leur match. C’est un truc de dingue.

Toi aussi tu te recueilles avant de jouer ?

J’ai mes petites traditions. J’ai un petit cri, j’ai besoin de gueuler, d’extérioriser la pression. Sinon, j’ai toujours mon maillot, bien propre, bien plié. J’ai toujours ma veste Opel du PSG et mes lunettes de vitesse, il me faut tous ces éléments-là, après je passe un bon moment. Mais je ne fais pas de prière, non.

Ton dernier EP s’appelle Be Yourself. Tu te sens plus libre, plus toi-même aux platines ou sur un terrain ?

En vrai, je crois que ce sont deux sensations qui se rapprochent, même si elles sont différentes. Avec un ballon, j’oublie tous les problèmes de ma vie. C’est comme ça que tu te découvres une passion. Une fois que t’as mis les crampons, tu ne penses plus qu’à ça, à comment taper dans le ballon, tous tes problèmes partent, et ça me fait la même chose derrière les platines, que je sois devant 1 500, 2 000, ou même 10 personnes. La salle de concert, c’est un peu comme un terrain, tu partages quelque chose avec les gens. Donc entre les deux, je choisirais pas.

 

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De toute façon, tu distribues des ballons – de plastique – sur scène comme sur le terrain.

Ah bah ouais, grave ! (Rires.) Dans les deux cas, ça distribue des ballons, même si en festival, ils sont gonflables et font un mètre cinquante.

On t’a vu aux côtés du Gadji FC. Elle s’est faite comment, cette connexion ?

Elles m’ont invité l’été dernier à leur premier évènement à la Cité fertile. Elles sont aussi DJ, elles aiment beaucoup la musique et la teuf. Elles m’ont parlé des valeurs autour du football féminin et m’ont présenté l’asso, ça m’a tout de suite plu. On s’est fait copains, c’est des personnes hyper bienveillantes. Du coup, maintenant on tape des foots ensemble tous les mercredis à Aubervilliers.

 

 

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Tu suis autant le foot féminin que masculin maintenant ?

Ça fait deux ans que je suis vraiment le foot féminin. Grâce à Garance, du Gadji FC, j’ai vu le documentaire sur Marinette Pichon, où elle incarne Marinette. On parle du record de Giroud, mais c’est elle qui était la meilleure buteuse de l’équipe de France (81 buts en équipe de France, dépassée en 2020 par Eugénie Le Sommer, recordwoman avec 89 buts, NDLR). Il y a des valeurs qui me parlent plus que dans le foot masculin, ça simule moins, il y a plus de bienveillance entre les joueuses. Quand je suis allé voir PSG-BK Häcken en Ligue des champions, il y avait moins ce côté supporter mascu, moins d’animosité, pourtant les ultras étaient là à fond tout le match, torse nu du début à la fin, et ça faisait super plaisir à voir. On est là pour le foot, féminin ou masculin on s’en fout. Puis le docu m’a vraiment touché parce que comme Marinette, c’est ma mère qui m’a beaucoup poussé dans ma passion du foot.

Et DJ Football il a des ultras, un kop lui aussi ?

Bien sûr, le kop est là, il vient en maillot, ça fait trop plaisir, ça me donne plein d’émotions. D’ailleurs tu parles d’ultras, et petit indice, dans mon prochain projet ce mot-là interviendra… Donc restez branchés. (Rires.)

 

Retrouvez DJ Football au festival Madame Loyal dans toute la France.

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