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Dix nuances de Nicklas Bendtner
Par Lilian Fermin
À 33 ans, Nicklas Bendtner a raccroché les crampons. Marié à une baronne danoise pendant quelque temps, l’enfant terrible de Copenhague a été affublé du surnom affectueux et ironique de Lord par les fans d’Arsenal, avant de devenir l'un des premiers memes des réseaux sociaux. Sur les terrains, dans les vestiaires, en boîte de nuit ou devant les journalistes, celui qui vient de prendre sa retraite aura été capable du meilleur, et surtout du pire.
Arsenal-Tottenham ou le départ en fanfareD’abord un record, pour Lord Bendtner, celui du but le plus rapidement marqué par un remplaçant en Premier League. En décembre 2008, le géant danois n’a besoin que d’1,8 seconde (oui, oui) pour faire trembler les filets de Tottenham dans le North London Derby d’un coup de casque monstrueux à la réception d’un corner de Cesc Fàbregas. Le but de la victoire pour Arsenal, mais aussi et surtout le premier caramel en championnat du gamin de 19 ans. Et si les Gunners tenaient là un immense crack ?
Le coup de sang Adebayor-Bendtner« Il n’y a qu’un seul gars avec qui je me suis brouillé et c’est Adebayor. On ne s’est jamais aimés », disait-il chez talkSPORT. Et c’était réciproque. Lors d’une cuisante défaite 5-1 contre Tottenham (encore les Spurs, décidément), les deux coéquipiers se mettent littéralement sur la tronche en plein match, au point d’être séparés par les joueurs présents sur la pelouse. Résultat des courses ? Le Togolais marquera le seul but d’Arsenal ce soir-là, alors que Bendtner finira la partie avec le nez ensanglanté et un pion contre son camp pour aider le rival Tottenham. Un vrai cauchemar, pour le Lord.
Avec Lee Cattermole, il saccage des voitures Pour faire des conneries, il faut savoir s’entourer des bonnes personnes. C’est donc avec la charmante compagnie de Lee Cattermole que le Danois va être entendu par la police dans une affaire de dégradation de voitures pendant son passage à Sunderland, en 2011. À proximité du St James’ Park, le stade des rivaux de Newcastle, les deux compères se sont amusés à endommager des voitures. « Est-il le joueur le plus stupide de l’histoire de la Premier League ? », s’était un jour demandé le Daily Mail. Reste qu’au bout du compte, aucune charge ne sera finalement retenue contre les deux vandales présumés après une libération sous caution.
Une sortie de route en Aston MartinQuand il ne fracasse pas les bagnoles des autres, Nicklas Bendtner s’occupe de la sienne. En septembre 2009, le prodige d’Arsenal perd le contrôle de son Aston Martin en se rendant à l’entraînement. Résultat, le bolide tout neuf d’une valeur de 160 000 livres termine sa course contre un arbre. « J’avais forcément très peur, expliquera-t-il au Daily Mail. Mon corps est mon gagne-pain, et je voulais absolument savoir si j’allais bien. Donc j’ai enlevé tous mes vêtements, même mon pantalon, j’ai pris un rétroviseur qui s’était détaché de ma voiture et je me suis examiné. J’ai d’abord appelé mon père pour lui dire que j’allais bien, puis le club pour annoncer que je serais en retard. » Complètement cinglé.
Le chouchou du DanemarkOn peut toujours se moquer des frasques et des performances ratées de Lord Bendtner, cela ne l’empêche pas de s’être fait un nom au Danemark, où il affiche 30 buts au compteur en 81 sélections. Son plus grand fait d’armes ? Un pion splendide contre le Portugal dans une rencontre comptant pour les éliminatoires à la Coupe du monde 2010. Un enchaînement digne des plus grands dont doit encore se souvenir le commentateur local.
On s’était dit rendez-vous dans cinq ans« Je veux devenir le meilleur buteur de Premier League, le meilleur buteur de la Coupe du monde, et dans cinq ans, je vais être parmi les meilleurs attaquants du monde, assurait fièrement Bendtner au Guardian en 2009. Croyez-moi, cela va arriver. Je regarde les autres joueurs, je vois mes propres capacités et je ne vois rien qui me dit que ça ne va pas arriver. Je suis sûr que les gens vont se dire : « Qu’est-ce qu’il raconte ? » Mais comme je l’ai fait auparavant, et comme je le ferai encore, je vais m’asseoir et me moquer de ces personnes quand tout sera terminé. » Oups, le plan ne s’est pas déroulé comme prévu.
Un marketing culottéMême quand il marque, le bad boy ne peut s’empêcher de créer la polémique. Nous sommes à l’Euro 2012, le Danemark s’incline face au Portugal (3-2) avec deux buts signés Bendtner. Après sa seconde réalisation, il soulève son maillot, baisse légèrement son short, et laisse apparaître son caleçon, sur lequel il est écrit « Paddy Power ». Une façon ingénieuse de faire une magnifique promo au bookmaker irlandais et d’empocher un joli chèque de 200 000 livres. Étrangement, l’UEFA n’a pas apprécié la publicité et l’a sanctionné d’une amende de 100 000 euros ainsi que d’un match de suspension. Plutôt rentable, non ?
Viré de boîte de nuitPour oublier les défaites, le Lord choisit parfois de se réfugier dans l’alcool. En 2009, Nicklas Bendtner prend sûrement trop à cœur l’élimination en demi-finales de Ligue des champions face à Manchester United et passe sa soirée au Boujis. Personne ne sait vraiment pourquoi, mais il se retrouve expulsé de la boîte de nuit complètement ivre par un videur. Ni une ni deux, le voilà photographié la ceinture défaite et le jean qui commence à se faire la malle. Un régal pour les tabloïds britanniques, et une question : un caleçon Emporio Armani, sérieusement ?
Le taxi de l’indécence Le joueur passé par la Juventus ne sait pas freiner sur la bouteille. Alors quand il rentre au Danemark avec ses potes, il devient incontrôlable. En 2014, un taxi se retrouve obligé d’appeler la police face aux agissements du buteur aussi raide qu’un étudiant le jeudi soir. Nicklas Bendtner déboutonne son pantalon et commence à se frotter à la vitre du véhicule, puis fouette le taxi avec sa ceinture. « Il m’a aussi traité de gros cochon, se plaint le chauffeur à B.T. J’ai eu des ivrognes et des alcooliques dans mon taxi à Copenhague au cours des 25 dernières années, mais je n’ai jamais rien vécu de tel. »
Marquer ? Très peu pour lui Comment parler du Lord sans évoquer ses nombreux ratés ? Pas assez tueur devant la cage, son côté un peu pataud lui aura valu de très nombreuses moqueries. Son raté le plus marquant est certainement celui contre Barcelone, alors qu’il avait le ballon d’une possible qualification au bout des pieds. Javier Mascherano ira jusqu’à dire que sans son tacle salvateur permis par le contrôle raté du Danois, son passage en Catalogne aurait pu se terminer plus vite que prévu. Nicklas Bendtner a lancé des carrières, mais jamais vraiment la sienne.
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Par Lilian Fermin