- France
- Ligue 1
Dix idées pour relancer les audiences de la Ligue 1
Par Clément Gavard et Mathieu Rollinger
La Ligue 1 passionne-t-elle encore les foules ? En pleine crise des droits TV, le magazine Capital révélait cette semaine que le championnat de France avait perdu la moitié de ses téléspectateurs sur la dernière décennie, audiences à l'appui. Pas de quoi encourager les chaînes à se positionner sur le nouvel appel d'offres. À moins que des idées lumineuses ne fassent leur chemin dans l'esprit des grands décideurs. Voici dix pistes à creuser avec le plus grand sérieux.
Passer une tête sur Télématin36 ans d’existence, matinale la plus regardée de France, 26% de parts d’audience, ça vous pose le décor. Et ce n’est pas Téléfoot, ses 6 mois de survie et ses 480 000 abonnés, qui dira le contraire. Depuis le départ de William Leymergie et la montée en puissance des chaînes d’infos en continu, le créneau fort de France 2 doit aussi se renouveler. Alors pourquoi ne pas diffuser aux aurores quelques affiches de Ligue 1 pour s’adresser aux actifs et à la ménagère et vendre quelques espaces de pub qui devraient plaire à de nouveaux annonceurs ? Et puis regarder Téji Savanier avec les croissants, ça ne doit pas être si désagréable…
Confier l’animation des multiplex à Denis Brogniart« AH ! » En voilà une idée pas piquée des hannetons. Puisque la France confinée s’est ruée sur Koh-Lanta, autant appeler à la rescousse son animateur-vedette. Même si son bien-aimé Stade Malherbe n’est pas en Ligue 1, Denis B. saura tenir en haleine les téléspectateurs en montrant entre deux pages de pub Dimitri Payet gober des vers, Marco Verratti s’acharner à faire du feu et Anthony Lopes en équilibre sur son poteau. Et s’il faut à tout prix surfer sur les succès, pourquoi ne pas confier les debriefs de fin de matchs à Julien Beats…
Légaliser l’IPTVUn boîtier ou un code à activer, une cinquantaine d’euros par an à débourser et des milliers de chaînes à disposition sur votre télé… Bienvenue dans le monde presque parfait de l’IPTV, un phénomène révolutionnaire qui était utilisé par plus de 600 000 personnes en France en 2019 (coucou les 480 000 abonnés à Téléfoot). Seul problème : c’est illégal. Pas de panique, une petite loi pour légaliser la chose pendant que la LFP vend ses droits télé à prix cassés à une chaîne au hasard, comme celle qui diffuse des épisodes de Koh-Lanta H24, et c’est réglé. Un tutoriel suffira à convaincre les moins doués de rejoindre les rangs de l’IPTV, dont les utilisateurs seront désormais officiellement comptabilisés dans les audiences de la Ligue 1 pour aller taper les 2-3 millions sans soucis. Alors oui, les clubs devront sans doute revoir leur modèle économique, mais le championnat de France aura retrouvé son public.
Exclure le PSGDésolé amis parisiens, mais la chute des audiences de notre cher championnat de France correspond à l’entrée du club de la capitale dans une autre dimension. Les sceptiques diront que le PSG est probablement le club dont les matchs dépassent le plus souvent le million de téléspectateurs. Oui, mais le Français moyen, majoritaire et lassé par l’ultradomination d’une équipe cheatée, est nostalgique de l’époque d’Apoula Edel et Clément Chantôme. Au diable Kylian Mbappé et Neymar, la France veut retrouver ses produits du terroir. Et tant pis s’ils ne sont pas toujours de qualité.
Inviter des clubs étrangersPuisque la période du n’importe quoi est ouverte depuis de nombreuses années chez les instances du ballon rond, autant pousser le délire jusqu’au bout. Donnons une bonne raison aux jeunes et à tous les amateurs de fringues de sport de porter des joggings aux couleurs du Borussia Dortmund, de Chelsea, du Barça ou encore du Milan. La règle est simple : à chaque saison ses trois invités étrangers pour attirer un nouveau public, mais aussi pour reconquérir celui qui avait délaissé la Ligue 1 pour s’éclater devant des chocs nazes en Premier League ou en Liga. Comment ne pas avoir envie de voir l’Angers de Stéphane Moulin donner la leçon à Arsenal au stade Raymond-Kopa ?
Maintenir le huis clos et généraliser le confinementCela va faire un an que les formules « américain + bière » ont été remplacées dans le quotidien des supporters par le « huis clos + confinement ». Donc s’il y en a bien une qui ne crachera pas sur cette mise en demeure forcée, c’est la Ligue 1. Laurent Nicollin, le président du MHSC, le disait simplement : « Si tu es chez toi, tu regardes la télé, et si tu aimes le foot, tu t’abonnes pour regarder le foot. Pour moi, c’est mathématique. » Jean Castex, entre ici chez toi.
Transformer la Ligue 1 en série NetflixUne saison, 38 épisodes, des cliffhangers à gogo et des personnages attachants, voici la recette d’un bon feuilleton pour toucher un maximum de public. Netflix l’a parfaitement compris, et la plateforme pourrait voir d’un bon œil la diffusion du feuilleton préféré des Français : la Ligue 1. Certes le concept s’est un peu essoufflé ces derniers temps, mais avec quelques retouches, il trouvera sa place sans trop de soucis dans le catalogue Netflix. Peu importe si les acteurs secondaires jouent comme des pieds, il suffira d’une tête d’affiche populaire (Kylian Mbappé et Omar Sy, même combat) pour transformer le programme en succès interplanétaire. Oui, la Ligue 1 peut traverser les frontières.
Ajouter la Ligue 1 à la liste des TIGOn y réfléchira à deux fois avant de briser un couvre-feu, avant de faire un graffiti ou de voler un paquet de M&M’s à la supérette. Car si la justice intègre à son catalogue de travaux d’intérêt général l’obligation de se pointer au commissariat pour suivre le match reporté Lorient-Dijon un mercredi soir à 19 heures, certains vont commencer à bégayer. Ou tout simplement à se prendre au jeu.
Arrêter de programmer des matchs pour toucher le marché asiatiqueDimanche, 13 heures. Pour le pékin moyen, ce créneau horaire se résume à se décoller doucement les yeux et de tenter d’ouvrir son paquet de céréales pour se caler devant la Ligue des justiciers. Alors pour footballeurs et téléspectateurs, briser ces habitudes pour jouer en plein cagnard uniquement pour se caler sur le fuseau horaire de l’Asie est juste imbitable. Surtout qu’à Wuhan et ailleurs dans l’Empire du Milieu, on a aussi autre chose à faire de son dimanche soir que de savoir comment se prononce Pierre Lees-Melou.
Cloner Olivier Dall’OglioEt si les téléspectateurs avaient tout simplement besoin de s’éclater ? Plus de purges, plus de discours formatés, plus de bus à garer, mais la volonté de jouer un football sexy même avec un effectif limité. Pour cela, rien de plus simple : faire table rase des entraîneurs démodés et lancer le clonage d’Olivier Dall’Oglio, le technicien à la mode en Ligue 1. Sous des apparences physiques différentes, mais avec la même ouverture d’esprit, la même philosophie et les mêmes préceptes. Avec une pincée de Franck Haise, un soupçon de Christophe Galtier et un zeste de Julien Stéphan, les premiers résultat devraient rapidement être concluants. Un championnat d’esthètes, une vie de rêve, et des audiences au rendez-vous. Miam !
Lucas Chevalier : « À 14h09, mon téléphone explosait de partout »
Dans cet article :
Dans cet article :
Par Clément Gavard et Mathieu Rollinger