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Dix ans déjà
Qualifiés de justesse pour les huitièmes de finale après un succès à l'arraché face à la Côte d'Ivoire (2-1), les Grecs rêvent d'un nouveau coup de maître, une décennie après leur victoire dingue au Portugal lors de l'Euro 2004. L'occasion de jeter un coup d'œil dans le rétro et de prendre des nouvelles d'une équipe plus Charistéas que charismatique.
Antonios Nikopolidis :
L’été 2004 est le plus fou de la vie d’Antonios depuis l’été 1985, où il a dû choper une jolie brune lors de la féta de départ de cette fameuse colonie de vacances. Non seulement, Nikopolidis a ramassé l’Euro, mais il est passé du Panathinaikos à l’Olympiakos après quinze années passées chez les Verts. Homme de relations longues – tant pis pour celle à qui il avait pourtant promis une carte postale – Nikopolidis y a évolué sept ans, avant de coacher. L’histoire ne dit pas s’il vend des machines Nespresso pour arrondir ses fins de mois.
Giourkas Seitaridis :
Kelly Slateropoulos. L’un des meilleurs surfeurs grecs post 2004. Titulaire à seulement 20 piges lors du triomphe hellène au Portugal, Giourkas a su profiter de la situation pour quitter le pays. Le début d’une vie de vagabond qui l’a mené à Porto, au Dynamo Moscou avec Derleï, Maniche, Costinha ou Thiago Silva ou encore à l’Atlético Madrid. Tout ça pour constater que l’herbe n’était pas plus verte ailleurs qu’au Pana, où il est retourné de 2009 à 2013. Aujourd’hui, il est sans club à 33 ans. Pourvu qu’il ait bien cotisé.
Traianos Dellas :
Le héros grec, l’homme du but en argent en demi-finale face à la République tchèque (son seul en sélection), se devait d’être le protagoniste d’une tragédie. Du coup, il s’est marié à mademoiselle Mastrokosta, Gogo de son prénom et forcément danseuse, dans la version grecque de Danse avec les stars. Tristesse toujours, une fin de carrière entre l’AEK Athènes et l’Anorthosis Famagouste. Dellas, on n’a pas toujours la fin que l’on mérite.
Michalis Kapsis :
Un modèle de descente aux enfers. Surfeur, comme Giourkas, Michalis a mis le Kapsis vers Ferret pour rejoindre les Girondins de Bordeaux. 2004-2005, la seule saison où il disputera plus de 27 matchs jusqu’à la fin de sa carrière. 10 parties à l’Olympiakos, 15 à l’APOEL Nicosie, puis deux fois deux saisons à Lavadiakos et à l’Ethnikos Piraeus. Deux clubs aux noms de fausses équipes PES, en somme.
Takis Fyssas :
Autrefois pilier du Pana, Takis évolue au Benfica quand il ramasse l’Euro 2004, dont il fait partie de l’équipe type. Après cela, tout va très vite. Il quitte le Portugal Fyssas et opte pour l’Écosse et les Hearts of Midlothian en dépit de l’intérêt de clubs anglais et allemands. La suite, c’est un retour d’une saison à Athènes en 2007-2008 et un rôle dans le staff d’Otto Rehhagel, en fin de mandat. Qui a dit piston ?
Stelios Giannakopoulos :
Si Seitaridis a pas mal roulé sa bosse, le vrai vagabond, c’est Stelios. Au vrai, il est même le boss des vagabonds, ceux de Bolton, où sa tête d’ampoule a illuminé les yeux des fans jusqu’en 2008. Mais même pour celui qui fut l’une des figures marquantes du football grec de cette période, la fin de carrière peut piquer. À Hull puis à Larissa, en l’occurrence, avant de coacher au Paniliakos, d’où il a été viré.
Angelos Basinas :
Le patron. Un homme heureux avec son Pana jusqu’en 2005, mais un type malheureux qui n’aurait jamais dû quitter son club. Si ses trois années à Majorque furent ensoleillées, 2008 marquait déjà le crépuscule de sa carrière. Des piges à l’AEK, à Portsmouth et un inoubliable passage à Arles-Avignon en guise de tournée d’adieu comme pour rappeler que parfois, il ne faut pas imiter Dalida et essayer de mourir ailleurs que sur scène. Surtout quand on agonise.
Theodoros Zagorakis :
Une fin en apothéose. Passé par Kavala, le PAOK, Leicester et l’AEK, Theodoros ramasse l’Euro à quelques encablures de l’arrivée de son aventure footballistique. Retraité en 2007, cet hyperactif est le Tom Cruise de la bande qui donnait la réplique à Antonios Clooney : un homme de missions impossibles. La présidence d’un club en crise, le PAOK, puis un mandat de député européen tout frais, avec le parti Nouvelle Démocratie. Classe.
Kostas Katsouranis :
Un homme qui a le nombre 21 tatoué sur la main pour se rappeler son premier flocage à l’AEK Athènes et dont le lieu de vacances préféré est Mykonos. Kostas aurait pu être le personnage principal d’une télé-réalité diffusée sur NRJ12, mais il joue toujours au football. Depuis 2004, le joueur polyvalent fait son petit bonhomme de chemin. Benfica, le Pana puis le PAOK, où il termine tranquillement une carrière bien remplie.
Angelos Charisteas :
Un Euro sur le palmarès, mais un cv quelque part entre Bruno Rodríguez et Kaba Diawara. Depuis 2004, sa vie est un hommage au Saïan Supa-Crew : Angelos est à demi-nul. Comme toute comète qui se respecte, Charisteas a toujours suscité la curiosité. L’Ajax Amsterdam, le Feyenoord, Nuremberg, le Bayer Leverkusen, Schalke, Panetolikos et évidemment, Arles-Avignon, ont tenté le coup. En ce moment, c’est à Al-Nassr qu’on lui donne sa chance. C’est ce qu’on appelle avoir un bon agent.
Zizis Vryzas :
Vigo et Turin histoire d’arpenter une dernière fois l’Europe, le PAOK pour des adieux émouvants et une galère partagée avec Zagorakis à la tête du même PAOK, en énorme difficulté financière. Cet homme a du cœur. Zizis Top.
Par Swann Borsellino