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- Le joueur de la 29e journée
Dirar bien qui Dirar le dernier
Double passeur décisif face à Bastia, Nabil Dirar fait peu de bruit au sein de l'AS Monaco. Pourtant, en tant que membre du premier contingent de joueurs recrutés par Dmitry Rybolovlev, le Belgo-Marocain fait figure de rescapé sur le Rocher.
Il y a une vingtaine de jours, Nabil Dirar fêtait son 29e anniversaire de bien belle manière, en portant le brassard de capitaine de l’AS Monaco face à Arsenal, lors du match de dingue livré par les hommes de la Principauté. Mais ce privilège, Jardim ne lui a pas offert accompagné de bougies. Si l’ailier droit était le boss de l’ASM ce 25 février, c’est avant tout parce qu’avec Danijel Subašić, également arrivé sur le Rocher en janvier 2012, l’ailier droit était le Monégasque le plus ancien, sur la pelouse de l’Emirates Stadium. Et peut-être le plus discret en dehors des terrains.
Survivant d’une armée mexicaine
En décembre 2011, l’AS Monaco lutte pour le maintien en Ligue 2, lorsque Dmitry Rybolovlev fait main basse sur le club. Et diriger un club de seconde zone ne fait pas partie des projets du milliardaire russe. Quelques jours après son arrivée, ce sont neuf renforts qui emménagent dans le micro-État pour sortir son club de la sale situation dans laquelle il se trouve. De cette armée mexicaine, parmi laquelle on retrouve l’Uruguayen Gary Kagelmacher, de l’Allemand Andreas Wolf, des Grecs Giorgos Tzavellas et Alexandros Tziolis, du Hongrois Vladimir Koman, du Sénégalais Ibrahima Touré et du Néerlandais Nacer Barazite, seuls Danijel Subašić et Nabil Dirar font aujourd’hui office de survivants. Si la trajectoire du gardien croate est aussi rectiligne que ses horizontales, celle du Belgo-Marocain, arraché au FC Bruges pour 7,5 millions d’euros, l’est beaucoup moins. Artisan de la remontée de l’ASM parmi l’élite un an et demi après son arrivée chez les Rouge et Blanc, le joueur qui n’avait connu jusqu’ici que les pelouses belges (Diegem Sport, KVC Westerlo et FC Bruges) patientera jusqu’en 2014 pour fouler ses premières pelouses de Ligue 1. La faute à un ligament croisé antérieur du genou qui lâche à Tours, lors du dernier match de la saison 2012-2013.
Belges réduits au silence
En début d’année 2012, le départ de Dirar pour Monaco, dans les dernières heures du mercato, avait fait grand bruit en Belgique. Accusé de privilégier l’aspect financier à sa carrière sportive, la réponse du joueur dans les colonnes de Het Nieuwsblad avait fait rire tout le Plat Pays : « Je ne pouvais pas refuser cette offre. Pour des raisons financières évidemment, mais pas seulement. Monaco veut aussi rapidement que possible revenir au sommet de la Ligue 1 en France et aussi en Europe. J’ai 25 ans, c’est un plan à long terme pour moi. » Plus de trois ans ont passé, et les Belges rigolent moins. Depuis son retour de blessure en février 2014, période à laquelle des rumeurs insistantes l’envoyaient en Premier League, le flanqueur droit est bien installé dans l’effectif princier, malgré une saison passée qui ne l’a vu débuter que deux rencontres de championnat. Aujourd’hui, il est même devenu une pièce importante du dispositif de Leonardo Jardim, malgré la concurrence de Yannick Ferreira Carrasco, Valère Germain, Bernardo Silva et Matheus Carvalho. Cet hiver, le technicien portugais n’a même pas hésité à prêter Lucas Ocampos au concurrent marseillais, sûr des qualités de son international marocain. Vendredi, face à Bastia, Nabil Dirar lui a donné raison en délivrant ses deux premières passes décisives de la saison. Kieran Gibbs est prévenu.
Par Mathias Edwards