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Dingomé : « J’étais un des chouchous de Ranieri »
Né aux Ulis, comme quelques autres, formé à Monaco où il a effectué ses débuts professionnels, passé par Le Havre et Mouscron (Belgique), Tristan Dingomé s’est posé à Troyes en juin 2016. Essentiel dans le dispositif de Jean-Louis Garcia, qui a fait de lui un de ses tauliers, en Ligue 2 puis en Ligue 1, Dingomé explique avoir beaucoup progressé sous les ordres de son coach.
Samedi dernier à Dijon, après la défaite de l’ESTAC (1-3), Jean-Louis Garcia est monté dans les décibels, expliquant en substance qu’il n’en avait « rien à foutre du beau jeu » et qu’il préférait « une équipe de bourrins, mais qui gagne. » Est-il redescendu en pression depuis ? Il était déçu, énervé, et nous aussi. Je comprends sa réaction, à chaud. Je pense que Dijon n’était pas meilleur que nous. Il y avait mieux à faire là-bas. Seulement, en première période, après avoir ouvert le score, on a une occasion de nous mettre un peu plus à l’abri. Et quelques secondes plus tard, Dijon égalise. Le pire, c’est le début de la seconde mi-temps, avec ces deux buts encaissés en trois minutes. Ce n’était pas l’ESTAC habituel. Je suis convaincu que notre salut passera par le jeu. C’est la philosophie de notre coach, et même du club. Mais à Dijon, il manquait quelque chose.
Quoi ?Avoir la maîtrise du ballon, comme nous l’avons eue une partie du match, c’est bien. Mais on ne peut pas se contenter de bien jouer. Il faut aussi que nous soyons plus présents dans les duels. Le match face à Angers, une équipe qui est athlétiquement plus équipée que Dijon, sera un bon test.
Une rencontre qui précèdera un déplacement qui semble insurmontable à Paris, mercredi prochain…Nous savons très bien à quoi nous attendre. Ce sera compliqué, très compliqué… Nous ferons tout pour faire bonne impression. Tout le monde sait que ce n’est pas face au PSG qu’une équipe comme Troyes va faire le plein. Notre championnat, c’est Dijon, Angers, Guingamp… Les Parisiens sont impressionnants, ils marquent beaucoup de buts. Et comme beaucoup d’équipes qui se rendent au parc des Princes, notre objectif sera d’éviter une lourde défaite…
On parlait de Jean-Louis Garcia. Est-ce un entraîneur qui vous a fait progresser ?Bien sûr ! Quand j’ai quitté Mouscron, en 2016, après deux saisons très enrichissantes en Belgique, car j’avais beaucoup joué dans un championnat qui peut aussi se révéler âpre, plusieurs clubs de Ligue 2 étaient intéressés par mon profil. Dont Troyes, qui a rapidement eu ma préférence. L’ESTAC a une bonne image en France. Et Jean-Louis Garcia, qui souhaitait ma venue, m’a installé dans un rôle de milieu relayeur gauche que j’avais déjà occupé ponctuellement quand j’étais au Havre. Mais cette fois-ci, je suis resté à ce poste, et je m’y sens très bien. La saison dernière, j’ai joué trente-trois matchs, inscrit quatre buts et délivré autant de passes décisives. Je me suis donc vite adapté. Et tactiquement, le coach m’a beaucoup fait progresser, dans le jeu avec et sans ballon.
Vous avez débuté votre carrière professionnelle en 2011, à Monaco et sous les ordres de Marco Simone. À cette époque, l’ASM végétait en Ligue 2…C’était une saison particulière. Le club venait d’être relégué, et il comptait aussi sur certains joueurs qu’il avait formés. À la trêve, le club est dernier de Ligue 2, et des gens l’envoyaient déjà en National ! Finalement, on a terminé à la huitième place. Évidemment, voir Monaco en difficulté en L2, c’était bizarre. Presque anormal. Mais pour les jeunes, c’était une belle opportunité de se montrer. Et la saison suivante, on monte.
À Monaco, vous avez évolué sous les ordres de deux entraîneurs italiens, Marco Simone et Claudio Ranieri…Marco Simone m’a donné ma chance chez les pros. J’avais de bonnes relations avec lui, et d’ailleurs, nous sommes toujours en contact. Claudio Ranieri, c’est la classe. Un super entraîneur. Il me parlait beaucoup, je crois que j’étais un de ses chouchous. Il m’avait pris sous son aile. J’ai beaucoup progressé grâce à lui.
Mais pourquoi avez-vous été prêté au Havre dans la foulée de cette remontée ?Parce que je l’avais demandé. Ranieri souhaitait que je reste. Nous avions eu une longue discussion, mais mon souhait, c’était d’avoir beaucoup de temps de jeu en Ligue 2, car je savais qu’en Ligue 1, ce serait compliqué dans un club comme l’ASM qui voulait réussir son retour. Je suis donc parti au Havre, où j’ai disputé trente-trois matchs en 2013-2014.
Le problème, c’est qu’à votre retour en Principauté, le Mister n’était plus là…Oui… Ranieri avait été viré. Et quand je suis revenu, Leonardo Jardim l’avait remplacé. Il était arrivé avec son staff, ses joueurs, et il ne me calculait pas trop, moi comme les autres joueurs que le club avait prêtés. J’avais la sensation d’être mis sur la touche, de ne pas avoir ma chance. Et je suis parti à Mouscron. C’était sympa, le championnat belge. Je vivais à Lille, où il était d’ailleurs question que je signe, car Mouscron était affilié à Lille (2011 à 2015). Cela ne s’est pas fait, et je suis parti à Troyes, alors que les Belges voulaient me garder.
Vous êtes quelqu’un d’assez peu visible dans les médias. Pourquoi cette discrétion ?Je n’aime pas trop m’exposer. Bien sûr, quand vous évoluez en Ligue 1, vous l’êtes un peu plus. Cela dit, je ne refuse jamais les sollicitations, car j’estime que c’est important pour le club. Cela fait partie de mon métier, donc je réponds volontiers aux interviews.
Vous êtes d’origine camerounaise. Avez-vous été approché par les Lions indomptables ?Oui, quand j’évoluais avec l’équipe réserve de Monaco. Mais depuis, plus rien ! Je ne me prends pas la tête avec ça, mais j’avoue que si on me contactait de nouveau, il y aurait une réflexion de ma part. Oui, cela pourrait m’intéresser…
Propos recueillis par Alexis Billebault