ACTU MERCATO
Dimitri Payet le Marseillais
La première recrue marseillaise de ce mercato estival se nomme donc Dimitri Payet. Une recrue de choix pour l'OM et un joli défi pour le joueur qui ont tous les deux beaucoup à gagner ensemble. Et beaucoup à perdre.
En signant à l’été 2011 au LOSC pour remplacer Gervinho, Dimitri Payet pense alors avoir trouvé le club idéal pour progresser et confirmer ses jolies promesses stéphanoises. Un club stable, tout juste champion de France, qui se structure, attend un nouveau stade et n’a jamais paru aussi fort. Deux ans plus tard, le LOSC est un club qui cherche avant tout à vendre pour survivre et, rebelote, en signant pour 10 millions d’euros à l’OM, Dimitri Payet remet ça. Avec toujours ce goût d’inachevé, des belles promesses à revendre et une ambition qui n’a plus de secret pour personne : gagner, s’installer et durer. Enfin. Pour être autre chose que ce joueur qui « aurait pu » toute sa carrière.
Strass et Payet
« Check ! Toujours à la mode, j’mets toujours à l’amende à chaque set » , posait Booba dans Strass et Paillettes. Mode de l’été après six mois exceptionnels, envoyé un peu partout, Dimitri Payet en a mis à l’amende ces derniers temps : défenseurs, gardiens… Tous l’ont observé faire et se sont faits à l’idée : ce joueur peut être immense. À condition que. Auteur d’un double-double prometteur (12 buts, 12 passes décisives), le joueur a mué et s’est muté en profil polyvalent à tout faire. Si Lille n’a pas attrapé la Ligue des champions, ni même l’Europe malgré un joli come-back après un départ catastrophique, lui a trouvé le moyen de se mettre en valeur comme jamais et d’enfin lancer une carrière qui n’en pouvait plus d’attendre de démarrer vraiment. Nommé parmi les quatre meilleurs joueurs du championnat, titulaire en bleu contre l’Uruguay et le Brésil, Payet ose lui-même évoquer ce fameux déclic : « Oui, c’est ça, il y a eu un déclic cette saison, dans la mesure où l’on m’a fait comprendre que je pouvais être décisif tout le temps. Je me suis mis ça dans la tête et ça a tout changé. J’ai pris goût à marquer et à faire marquer. » Les supporters marseillais veulent y croire.
À l’exception de Alaixys Romao et Modou Sougou, Dimitri Payet est sans aucun doute la première recrue marseillaise depuis l’été 2011. Il vient épaissir une rotation très légère et devra faire sa place au milieu des joueurs polyvalents de l’effectif, les Ayew brothers et Mathieu Valbuena. Désormais, les deux meilleurs joueurs offensifs français du précédent exercice feront la paire. « Je crois que si l’on arrive à faire venir Payet, il n’y a pas un Marseillais qui ne sera pas heureux d’avoir un international qui peut jouer à gauche ou à droite, va super vite et s’entend super bien avec Valbuena » , assurait José Anigo peu avant sa signature. L’objectif et l’attente sont immenses. Après un an sous le spectre du « winning ugly » , des 1-0 cheap, les supporters attendront autre chose, ou juste mieux, soit une confirmation et une équipe prête à jouer la Ligue des champions, compétition dans laquelle Dimitri Payet a beaucoup souffert cette année, lui qui a paru toujours avoir du mal quand l’attente était trop importante. « J’ai envie d’y revenir et de passer au moins cette phase de groupes » , dit-il, conscient qu’à Marseille, il sera attendu au moins au niveau de ses derniers mois lillois. Sans quoi, sa carrière commencerait alors à ressembler plus à une ode à la Ligue 1 des années 2000 qu’à l’histoire d’un talent qui a éclos.
par Antoine Mestres