- Ligue 1
- J38
- Dijon-Toulouse (2-1)
Dijon s’offre une after
Un succès face à Toulouse (2-1) après une première période inquiétante combiné à une défaite de Caen contre Bordeaux (0-1), et Dijon, relégable avant cette dernière journée, a gagné le droit de disputer les barrages face à Lens (30 mai et 2 juin). En attendant de se coltiner les Sang et Or, le DFCO a savouré.
Le traditionnel feu d’artifice aurait de toute manière été maintenu, quel que soit le résultat face à Toulouse et l’issue de cette 38e journée. Tout le monde est resté à sa place, dans un stade Gaston-Gérard presque plein, ce qui n’aurait sans doute pas été le cas si la soirée s’était terminée par une relégation en Ligue 2. Le public dijonnais reviendra dans huit jours, histoire d’assister au match qui permettra peut-être au DFCO d’assurer une quatrième saison consécutive en Ligue 1 – la cinquième de l’histoire du club après un premier passage éphémère en 2011-2012. Il y a donc eu un feu d’artifice, mais aussi une petite fête en l’honneur de Florent Balmont, 39 piges depuis le mois de février et désormais 502 matchs en Ligue 1.
Une haie d’honneur de ses coéquipiers avec comme invités d’honneur Cédric Varrault et Rio Mavuba, deux proches du milieu de terrain, un cadre et les maillots de tous les clubs qu’il a fréquentés avant Dijon (Lyon, Toulouse, Nice, Lille) remis par ses trois enfants et Madame : Dijon avait besoin de se lâcher avant d’affronter le RC Lens en barrages. « Cela fait du bien. On savoure, mais pas trop longtemps. Il va vite falloir passer à autre chose et se projeter sur le match à Bollaert, jeudi » , a glissé Fouad Chafik, le défenseur international marocain du DFCO.
« Le coach a dit qu’on allait gagner, et Bordeaux aussi »
Une heure plus tôt, dans le vestiaire dijonnais, l’ambiance n’était pas à la franche rigolade. Bordeaux avait pourtant fait le taf en marquant à Caen grâce à Younousse Sankharé, ex-Dijonnais auteur de son premier but de la saison. Mais le DFCO, après vingt premières minutes à peu près convenables, a commencé à laisser les Toulousains, pourtant diminués par de nombreuses absences (Reynet, Gradel, Cahuzac, Sylla, Jean…), faire un peu ce qu’ils voulaient. Cela s’est évidemment terminé par un but du Tef’ (Diakité) et une bonne soufflante passée par les supporters dijonnais, un peu désabusés par ce qu’ils venaient de voir.
« À la pause, le coach est resté calme. Il a dit qu’on allait égaliser, puis gagner, et que Bordeaux conserverait son avantage à Bordeaux » , poursuit Chafik. L’entrée de Naïm Sliti et un changement de système ont donné raison au Kanak. « Naïm, cela faisait un certain temps que je n’étais pas content de lui et il en était conscient » , a d’abord précisé Kombouaré. Le Tunisien s’est chargé himself de l’égalisation (57e), avant d’être mouillé sur le second but inscrit par Tavares. Kombouaré : « C’est dans ce genre de match qu’on attend nos bons joueurs. Tout n’a pas été parfait, loin de là. Il y a eu du déchet, mais cette victoire, les joueurs l’ont obtenue au mental. »
Kombouaré tacle Courbis
Serein malgré les émotions vécues, l’entraîneur dijonnais a refusé de parler de miracle tout en reconnaissant l’évidence : « Oui, on passe par la petite porte. On a souvent dit que mon équipe manquait de caractère, de capacité de révolte. Elle a prouvé, ce soir, qu’elle pouvait renverser des situations difficiles. Mais attention, cette victoire n’est qu’une étape. Il y a encore deux matchs à disputer face à Lens, un club que je connais bien, mais dont l’équipe a complètement changé depuis que j’en suis parti. » À Bollaert, ce sera sans Amalfitano, suspendu, et sans doute sans Tavares, touché au ménisque. Avant d’aller se pieuter, Kombouaré, très fit dans son impeccable costard noir sur chemise blanche, a tenu à féliciter les Bordelais « pour leur professionnalisme » et à remercier le public, « énorme » .
Et envoyer aussi un petit message personnel à « certains grincheux, comme Rolland Courbis, qui se plaignait que certaines équipes ne jouaient pas le jeu. Bordeaux a joué le jeu, et Toulouse aussi » . On attend la réponse du marseillais sur RMC… Dehors, quelques supporters ont traîné au milieu des quelques klaxons pour discuter avec les joueurs, pas forcément pressés non plus de rentrer chez eux. Beaucoup d’observateurs envoyaient Dijon en L2 ces derniers jours. Il leur faudra patienter une grosse semaine, pour que leur pronostic se confirme peut-être. Mais Kombouaré pourra, si l’histoire se termine bien pour le DFCO, glisser un petit mot à ceux qui faisaient de lui l’entraîneur coupable d’avoir fait descendre deux clubs (Guingamp et Dijon) dans la même saison…
Par Alexis Billebault, à Dijon