- France
- Dijon
Dijon, le maintien, et ensuite ?
Le DFCO, grâce à son succès face à Lens dimanche (3-1, 1-1 à l’aller), s’est maintenu en Ligue 1, à l’issue d’une saison compliquée et éprouvante. Les Bourguignons ont bien conscience d’avoir frôlé de très près la relégation. Pour l’instant, ils savourent ce sauvetage, mais très vite, il leur faudra aussi se tourner vers 2019-2020. Reste à savoir avec qui...
Florent Balmont, à longueur d’interviews, répétait son refus de devoir terminer sa carrière – il en était encore question il y a quelques mois – sur une relégation en Ligue 2, un niveau qu’il n’a jamais fréquenté. « Je ne l’envisage même pas » , expliquait souvent l’ancien Lillois. Le 24 mai dernier, à l’issue de la dernière journée, le DFCO battait Toulouse (2-1), gagnait le droit de disputer les barrages contre Lens, et le milieu de terrain annonçait qu’il prolongeait le plaisir d’un an, sans savoir si ce serait en L1 ou en L2. Dimanche soir, dans un stade Gaston-Gérard qu’on avait rarement entendu aussi bruyant, Dijon a validé une quatrième saison consécutive parmi l’élite, et Balmont, 40 piges en février prochain, une dix-neuvième.
Kombouaré : « Dans la vie, on a toujours ce qu’on mérite »
Onzième en 2017-2018, le DFCO s’attendait malgré tout à lutter encore pour le maintien, au mois d’août dernier, au commencement des choses. Il a été servi au-delà de ses espérances, avec ce maintien acquis « au bout du bout » , comme l’a résumé Antoine Kombouaré. « Il y a eu beaucoup de frustration, de déceptions, de désillusions. On a parfois eu très peur. Lors de la dernière journée, à l’heure de jeu, nous sommes une équipe de Ligue 2 » , rappelle celui qui s’est installé sur le banc dijonnais en janvier dernier, quelques jours après le limogeage d’Olivier Dall’Oglio, le 31 décembre. Avec une seule et unique mission, maintenir Dijon. « Peu importait la manière, le classement. On l’a fait, et tout le mérite en revient aux joueurs. On avait souvent parlé d’un manque de caractère, d’esprit de révolte, à propos de cette équipe. Elle a prouvé, lors des quatre derniers matchs à domicile – Rennes (3-2), Strasbourg (2-1), Toulouse (2-1), Lens (3-1) – tout le contraire. Si ce maintien est un miracle ? Non. Je n’aime pas ce mot. Dans la vie, on a toujours ce qu’on mérite. Et à mes yeux, ce maintien vaut autant qu’un titre. On oublie toutes les difficultés qu’on a pu rencontrer, on efface tout. »
Si Dijon s’est maintenu, c’est aussi parce que les joueurs les plus importants de l’effectif ont pris leurs responsabilités quand les circonstances l’exigeaient. Sliti, qui fait partie du lot, l’a encore prouvé dimanche soir en marquant les premier et troisième buts de son équipe. « C’était très important de se sauver. Nous, les joueurs, on vient, on part, tout cela est un peu éphémère. Mais les supporters, les dirigeants, eux, sont toujours là, et je suis heureux et fier, avec ces deux buts, d’avoir aidé Dijon à se maintenir » , a expliqué l’international tunisien, qui disposera de quelques jours de repos avant de rejoindre à Tunis sa sélection pour y préparer la Coupe d’Afrique des nations. Avant de filer dans les salons du club, où le président Olivier Delcourt avait demandé à ses joueurs de venir dîner, le capitaine Wesley Lautoa, épuisé par le scénario de cette saison, a évoqué le présent sans occulter l’avenir. « Qu’est-ce que ça a été compliqué… Notre mérite, c’est de n’avoir rien lâché. Mais c’est usant, fatigant, et ce serait mieux que le prochain championnat soit plus serein. »
Kombouaré plaît à Amiens
Le plus gros du taf des dirigeants et de la cellule recrutement va bientôt commencer. En théorie, Antoine Kombouaré devrait poursuivre sa mission en Bourgogne, puisque son contrat de six mois était reconductible pour un an en cas de maintien, à 100 000 € par mois. Interrogé brièvement sur la question dimanche soir, le technicien a répondu que « ce n’était pas le moment d’en parler » . La rumeur l’envoie à Amiens, notamment. « Oui, on a entendu ça. Comme on avait entendu qu’il intéressait Saint-Étienne. On ne sait pas trop, car avant le match retour contre Lens, il évoquait la reprise de l’entraînement du DFCO, les détails de la préparation » , souffle une source interne. Kombouaré et le président Olivier Delcourt devraient rapidement évoquer ce dossier évidemment prioritaire, alors que la reprise de l’entraînement va intervenir autour du 2 juillet prochain.
Des bons de sortie
Officiellement, la direction bourguignonne n’étudie aucun autre CV d’entraîneur, alors que la cellule recrutement a déjà commencé à s’activer pour dessiner les contours de l’effectif 2019-2020. Les départs de Mehdi Abeid (Angleterre ?), Oussama Haddadi (Al-Ittifaq, Arabie saoudite) et Arnold Bouka Moutou, tous en fin de contrat, sont actés, ce qui n’est pas forcément le cas de Bobby Allain, qui aimerait rester dans un club où il se sent bien. Mais l’effectif dijonnais pourrait également perdre d’autres joueurs, dont Valentin Rosier, Julio Tavarès, Wesley Saïd ou Naïm Sliti. L’ancien Lillois a d’ailleurs précisé que son président lui a accordé un bon de sortie pour le mercato. « Mais pour l’instant, il n’y a pas d’offre. Et je peux très bien rester à Dijon. » Les erreurs commises l’été dernier, avec les arrivées de joueurs – hormis Gourcuff, souvent blessé, et dont le séjour en Côte d’Or s’était achevé en janvier dernier – n’ayant jamais évolué en Ligue 1, ne sont pas étrangères à la saison que le club vient de s’infliger. Cela devrait servir de base de travail.
Par Alexis Billebault, à Dijon