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Dijon, l’affirmation ou la relégation
Après un premier épisode où les Dijonnais ont souffert à Lens, le deuxième volet dimanche soir doit permettre aux hommes d’Antoine Kombouaré de justifier leur statut d’équipe de Ligue 1. Car jusqu’à maintenant, en dehors comme sur le terrain, la différence entre les deux formations n’est vraiment pas évidente.
Naïm Sliti l’avait annoncé d’entrée. Avant même que le coup d’envoi du premier barrage, au cœur du brasier de Bollaert-Delelis, ne soit donné. « Cette année, on a joué une saison de Ligue 1, eux une de Ligue 2. Il y a quand même une différence entre les deux divisions. Maintenant, le favori se montre sur le terrain, pas avec les paroles. » Un poncif vu et revu, mais qui a au moins le mérite de sortir de la bouche d’un gars qui a autant de matchs de Ligue 2 que de Ligue 1 dans les jambes. Trois phrases qui auraient aussi très bien pu être prononcées ces deux derniers jours. Lors de ce fameux entre-deux, si difficile à gérer lorsque aucune des deux équipes n’a vraiment réussi à faire la différence. On pense forcément au match retour, à la rencontre vraiment décisive pour l’avenir du club. Celui qui va statuer, sportivement parlant, si les Dijonnais continueront à fouler les pelouses du Parc des Princes, du Stade Vélodrome ou du Groupama Stadium au lieu d’aller à Auxerre ou à Niort. Celui qui va déterminer si les hommes du président Delcourt vont jouer le vendredi soir en même temps que Koh-Lanta et avoir une pizza au lieu d’un canapé comme sponsor maillot. Et puis, pour l’aspect un peu plus humain de l’histoire, si oui ou non, des gens vont perdre leur emploi. Preuve qu’il y a bien plus qu’une division d’écart. Du moins, normalement.
Ne pas passer pour des Kwon
Parce qu’à Lens, jeudi, le DFCO n’a montré que de façon périodique qu’il était le grand frère dans son escapade nordiste. Que le public lensois soit chauffé à blanc avant, pendant et après la rencontre, il était impossible pour les Dijonnais de jouer les surpris, leur sommeil en ayant même pâti la veille. Même constat pour l’entame de match endiablée des Sang et Or, elle aussi annoncée par Antoine Kombouaré pour So Foot avant le départ des premières escarmouches. Un début de rencontre où Dijon, face à la fougue et l’audace de Lensois qui jouaient pourtant leur quatrième match en moins de deux semaines, s’est montré plus que fébrile. Défaillant même, à l’image de l’énervement de son vétéran Florent Balmont, 39 ans passés et plus de 500 matchs de L1 au compteur, qui a illustré à merveille le long moment de flottement vécu par les siens.
Un constat qu’a aussi relevé Kombouaré en conférence de presse : « Quand Lens a poussé, on a été en difficulté. Surtout par du jeu direct et dans le dos. Nous n’étions pas présents dans les duels, pas assez concentrés. Nous avons concédé trop d’actions. C’est ce qui est décevant. Quand on a eu la possibilité de jouer, on a perdu trop de ballons. Nous n’aurions pas eu à défendre comme nous l’avons fait en première mi-temps. Nous avons manqué nos entames de match et en plus, nous avons eu trois cartons jaunes en 20 minutes. » Mais, comme face à Toulouse lors de la dernière journée, les protégés du Kanak ont réussi à repartir les moins déçus avec ce but tardif de Kwon qui change la donne : « Avoir marqué, c’est une bonne chose. Au niveau de la façon de jouer, ça aurait été différent pour Lens à 1-0. Le fait d’avoir marqué un but est une bonne chose. Mais rien n’est joué, Lens est meilleur à l’extérieur. »
L’élite ou l’enfer
Il existe alors deux façons d’analyser ce premier résultat. D’un côté, Lens a encore toutes ses chances, mais n’a pas fait la différence à domicile. D’un autre, Dijon a sauvé sa peau, mais le contenu de sa rencontre ne rassure pas vraiment. Deux vérités qui ont le mérite de se rejoindre sur un point : le club bourguignon n’a pas réellement montré qu’il était meilleur lors de ses quatre-vingt-dix premières minutes. « Revenir au score, c’est bien, et, marquer un but à l’extérieur sur le premier match pour nous, c’était capital. Maintenant, rien n’est fait, on sait qu’en football, il y a plein de rebondissements. Il faudra vraiment faire un gros match retour pour rester en Ligue 1 » , clamait Florent Balmont dans les couloirs de l’enceinte nordiste. À Gaston-Gérard dans quelques heures, Dijon n’aura plus d’excuse. Plus de porte de sortie de secours à proximité pour échapper à l’antichambre de l’élite. À lui maintenant de montrer le billet gagnant afin de rempiler pour une quatrième année de suite depuis la remontée, ou de laisser le Racing faire couler le sang une troisième fois (après Paris et Troyes) pour s’offrir un été en or.
Par Andrea Chazy