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Dijon, duc de Bourgogne

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Dijon, duc de Bourgogne

Le club bourguignon ne pensait pas être du gratin de la Ligue 1 pour la reprise. C'est pourtant bel et bien au premier échelon que les ouailles de Patrice Carteron se dépucelleront d'ici quelques semaines. Une ascension presque logique.

Lorsque Zinedine Zidane balance son coup de boule majestueux un soir de juillet 1998, le Dijon FCO n’est pas encore sur pied. Le club est dans la paperasserie administrative d’une fusion entre le Cercle Dijon et le Dijon FC. Une union qui donnera un rejeton : le DFCO. Treize ans plus tard et quelques montées bien senties, les Bourguignons débarquent en Ligue 1. Et pas pour y faire de la figuration. On parle quand même d’une bourgade qui a régné sur le Duché de Bourgogne pendant six siècles et qui a porté à son sein nourricier des mecs comme Jean sans peur, Charles le téméraire ou Philippe le bon. Autrement dit, ferrailler pour sa survie est en quelque sorte un héritage génétique local. Ça tombe bien, c’est ce qui attend les Dijonnais dans les trente-huit batailles du week-end programmées. Il s’agira de ne pas (re)faire le coup d’Arles-Avignon qui était parti à la guerre en claquettes l’an dernier.

Pour éviter le traquenard de la montée mal négociée, Patrice Carteron, a été clair avec ses joueurs. Les meilleurs resteront, les autres non. « 48 heures après la montée, j’avais décidé de voir tous les joueurs individuellement. J’ai expliqué à certains qu’il serait certainement difficile de prétendre être titulaire en Ligue 1 et qu’il valait peut-être mieux profiter de la montée pour aller chercher un contrat ailleurs… Ce qu’a parfaitement compris Stéphane Morisot qui s’est engagé à Rouen, avec l’aide du club. Les joueurs concernés ont reçu une lettre recommandée avec accusé de réception leur expliquant qu’il ne reprendrait pas l’entraînement sous ma direction. Et ils ont reçu également un SMS« , balançait l’ancien Lyonnais sur gazetteinfo.fr.

Dijon n’a pas tout changé. Dijon s’est adapté, nuances. Il a fallu faire oublier Ribas (23 buts l’an dernier) parti gagner sa vie au Genoa. Grégory Thil est arrivé pour combler ce vide. La suite du mercato ? Des prêts convertis en achats (Sankharé et Souprayen), des joueurs revanchards et aguerris à la Ligue 1 venus pour se relancer (Matsui et Meïté) et un joueur offensif volontaire (Jovial). Les habitués du club, eux, sont restés : les Paulle, Bauthéac ou la petite perle Corgnet. Ouais, rien de super excitant sur le papier, mais l’ensemble est homogène. Une spécialité maison.

Tosi, Garcia, Malouda…

Depuis son émancipation, Dijon progresse à son rythme. Par petites retouches. Par injections. Toujours en silence. Systématiquement efficace. Le club est l’endroit presque idéal pour faire ses armes. Noël Tosi et Rudi Garcia sont passés par là. Avec un certain succès. On sent le club où il fait bon travailler. Un laboratoire à ciel ouvert. Rien d’étonnant à voir les Ibisevic, Magallanes, Aubameyang, Kitambala venir y faire leur formation accélérée. Sans parler de la pige sportive d’Eric Carrière. Dijon, c’est l’assurance d’un esprit de groupe, d’un projet de jeu et d’une volonté collective. Un état d’esprit proche de celui d’un autre ancien promu. Pour Carteron, l’exemple vient du Nord. « Je pense qu’il faut s’inspirer d’un club tel que Valenciennes. Quand ils sont montés, ils ont su garder l’état d’esprit qui faisait leur force et qui leur a permis d’arriver à se maintenir. Sans trop de moyens, ils sont parvenus à se maintenir depuis plusieurs saisons. C’est l’exemple à suivre« , détaillait l’entraîneur dans le canard local. On sent les têtes pensantes dijonnaises sereines.

Surtout, Dijon est devenu depuis quelque temps un endroit où il fait également bon investir. C’est ainsi que Florent Malouda est devenu actionnaire minoritaire du club en mai dernier. Un investissement motivé par le projet social (Dijon devrait notamment signer un partenariat avec la Guyane lors de l’ouverture du centre de formation) et la présence du frangin du joueur de Chelsea dans l’effectif. Pour le moment, Malouda n’aura aucun rôle officiel. Rien ne dit que le postulat ne bougera pas une fois le milieu rangé des terrains. Clairement, on conjugue déjà le temps au futur au club avec un triptyque incontournable : stade-formation-finance. Une manière de suivre l’exemple, pas si lointain, du voisin auxerrois. Six siècles après la bataille de Nancy qui scella le sort de l’État Bourguignon avec la mort de Charles le téméraire, la Bourgogne va pouvoir s’offrir une nouvelle guerre de succession. Reste à savoir qui d’Auxerre ou de Dijon sera couronné.

Par Mathieu Faure

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