- Ligue 1/Ligue 2
- Barrage
- Lens-Dijon (1-1)
Dijon coupe la route du Racing
Alors que le Racing pensait avoir fait le plus dur, Dijon a réussi à égaliser (1-1) à huit minutes de la fin et place les Lensois dans une situation complexe avant le retour. Pourtant, Bollaert-Delelis était brillant.
Lens 1-1 Dijon
Buts : Bellegarde (50e) pour le Racing // Kwon (82e) pour Dijon.
Il est presque impossible d’interpréter correctement l’atmosphère qui précède les rencontres de la trempe de Lens-Dijon. L’électricité entourant Bollaert-Delelis allait-elle faire naître un feu d’artifice ou, au contraire, déboucher sur un court-circuit ? Que faire de tout ce poids, de toute cette attente, de tous ces gens qui tournent en rond depuis tant d’années dans l’espoir de revoir Lens chez les grands ? Pas simple, mais ce barrage aller a livré deux réponses : Bollaert vit encore, le Racing, lui, a encore du boulot. Il lui faudra maintenant s’arracher à Dijon dimanche prochain pour inverser un scénario renversé (1-1) par Kwon à huit minutes de la fin.
Au Racing la maîtrise, à Dijon les cartouches
Règle numéro un : pour un barrage, il ne faut pas de chef, mais un collectif, un vrai, où chaque castor vient amener son bâton à l’édifice. Dans ce contexte, mardi soir, le Racing avait tout : un stade qui offre une grecque sur trois angles, des soldats affamés, venus sur la piste pour graver cette soirée de printemps dans les mémoires, et un soleil assez brillant pour donner à cette histoire un côté idyllique. Si les premières minutes de ce match aller sont dijonnaises, Wesley Lautoa, le joueur d’Europe qui a réussi le plus d’interceptions cette saison, poussant même Vachoux à s’étirer pour claquer un ballon en corner après moins de soixante secondes, les Lensois répondent rapidement dans l’impact et les idées.
Problème, à l’entracte, un chiffre fait mal au crâne pour la bande de Montanier : un peu plus de cinq tirs tentés, aucune frappe cadrée. Pourtant, le Racing a largement tenu le ballon dans le premier acte (près de 60% de possession de balle), a tenté des choses, a vu Cédric Yamberé alterner entre le policier et la marionnette, mais Yannick Gomis n’a pas vraiment réussi à planter ses dents dans les situations qu’il a déballées. Au rayon des angoisses, deux choses à noter : Steven Fortes aurait pu être dégagé de la fête si Amaury Delerue avait voulu jouer les sévères et l’expulser pour une claque donnée à un Florent Balmont sifflé toute la rencontre ; puis, Jérémy Vachoux a été obligé de sauver la boutique devant Wesley Saïd à dix minutes de la pause. 0-0 aux citrons, tout peut encore exploser.
Pop Kwon
Mais quand ? Là, à la cinquantième minute de jeu, au milieu d’un Bollaert-Delelis transformé en fournaise et qui attend de voir un match de Ligue 1 depuis le 21 mai 2011 (!). Torses bombés, les Lensois sont revenus du vestiaire avec l’envie d’allumer des pétards et sur le premier, Jean-Ricner Bellegarde, excellent en première période, profite d’un gros travail de Gomis pour aller coucher Rúnarsson. La confirmation que ce mec a décidé de faire de mai sa chose, lui qui avait déjà marqué à Ajaccio en début de mois et qui avait confirmé par un doublé contre Orléans une semaine plus tard. Si Lens a fait le plus dur, Saïd a également envie de s’amuser, alors l’ailier dijonnais allume la barre de Vachoux. Une alerte qui passe presque inaperçue entre les gueulards, mais qui n’est pas la dernière, Wesley Saïd continuant à insister sur la boîte de Vachoux. Pire : à un quart d’heure de la fin, le DJ bourguignon se fait coucher dans la surface par Fortes. Penalty ? Presque évident, mais l’inspecteur Delerue, pourtant né en Bourgogne, ne la ramène pas. De son côté, Kombouaré s’agite et sort Kwon de sa cage. Action, réaction : cinq minutes plus tard, le Sud-Coréen pique un ballon glissé par Saïd au-dessus de Vachoux et éteint Bollaert. Tout était dans les mains des Lensois. Il faudra maintenant créer l’exploit.
Lens (3-5-2) : Vachoux ; Duverne, Jean-Tahrat, Fortes ; Centonze (Mendy, 84e), Bellegarde (Ba, 77e), Gillet, Doucouré, Haïdara ; Ambrose (Banza, 83e), Gomis. Entraîneur : Philippe Montanier.
Dijon (4-1-4-1) : Runarsson ; Alphonse, Coulibaly, Yamberé, Chafik (Hadadi, 70e) ; Lautoa ; Said, Marié, Balmont (Kwon, 77e), Sliti (Abeid, 89e) – Jeannot. Entraîneur : Antoine Kombouaré.
Par Maxime Brigand, à Bollaert-Delelis