- Ligue 1
- J5
- Dijon-Angers
Dijon : Ciman, deux ans avant de conclure
Suivi depuis plusieurs années par Dijon, le défenseur international belge Laurent Ciman (33 ans) a finalement trouvé un accord avec le club bourguignon dans les derniers jours du mercato estival. L’ancien joueur de Los Angeles FC a choisi la France pour des raisons sportives et familiales, lui dont la fille de 11 ans est autiste.
Les amateurs de jeux de mots faciles se sont gavés à l’annonce de son arrivée à Dijon pour deux ans, à la fin du mois d’août. Les grands classiques, tels « Ciman, c’est du béton » , ou « Avec Ciman, c’est du solide » , ont escorté l’officialisation du transfert du barbu belge (20 sélections, 1 but). Dans le fond, ce n’est pas faux. Dijon a dépensé un peu d’oseille (400 000 € selon la rumeur) pour attirer un joueur capable d’aider sa défense à faire moins pire que la saison dernière (73 buts encaissés), ce qui ne devrait pas constituer un obstacle insurmontable. Ciman s’était posé dans la Cité des Anges, en janvier dernier, sans avoir eu trop le choix, après deux belles années à l’Impact Montréal, où il envisageait même de terminer sa carrière. « Vous savez comment cela se passe en Major League Soccer. On vous change de club sans vous demander votre avis. J’étais très bien à Montréal, avec ma famille. Mais à Los Angeles, j’ai tout donné et j’avais de très bonnes relations avec les supporters. »
Retrouvez en fin de matinée une interview vidéo de @LaurentCiman23 sur https://t.co/WE1BWdKNs7 ! Pourquoi @dijon, la @MLS, un choix familial, son tempérament de ?, le jeu du @DFCO_Officiel, la ?? au Mondial… Vous saurez tout !#DFCO #Ciman #Ligue1Conforama pic.twitter.com/ownyEAzUIO
— Dijon FCO (@DFCO_Officiel) 31 août 2018
Priorité à sa fille
Avec ses dirigeants également. Les patrons californiens lui ont accordé un bon de sortie en pleine saison. « Les négociations sur mon contrat n’avaient pas commencé. Ils ont aussi compris que c’était important pour moi de revenir en Europe. » Ciman aurait pu signer en Belgique, au Royal Antwerp, de retour parmi l’élite. Il a finalement accepté de venir à Dijon, qui le draguait ostensiblement depuis plus de deux ans. « Sébastien Larcier, le responsable du recrutement, m’en parlait souvent. Je lui disais en rigolant : « Tu m’emmerdes avec ton Ciman. Reviens vers moi quand il y aura du concret » » , se souvient Olivier Delcourt. « Le contact existait toujours. Quand j’ai vu que c’était possible cette année, j’ai foncé » , confirme Larcier.
Laurent Ciman, comme il le fait depuis que sa fille Nina a été diagnostiquée autiste, effectue ses choix de carrière en fonction d’elle. Ce fut le cas lors de son départ au Canada en 2015. Son transfert à Dijon répond à la même logique : la capitale de la région Bourgogne-Franche-Comté dispose d’une structure capable d’apporter les soins nécessaires aux enfants autistes. « Le club m’a dit qu’il allait nous aider. Ma fille a besoin d’être suivie. C’est aussi une bonne chose de nous rapprocher de la Belgique. La famille est quelque chose de très important. Moi, je suis plus barbecue dans le jardin que restaurants ! »
Les Diables rouges toujours à l’esprit
L’ancien joueur de Charleroi, du FC Bruges, de Courtrai et du Standard Liège est aussi revenu en Europe, et plus précisément dans un championnat du Top 5 européen pour bénéficier d’une meilleure exposition médiatique. Pour un joueur qui n’a pas renoncé à rejouer pour son pays, après que Roberto Martínez, le sélectionneur espagnol des Diables rouges belges, l’a écarté de la liste des vingt-trois, juste avant la Coupe du monde en Russie, ce n’est forcément pas anodin. « Il a fait ses choix. Et les bons, puisque la Belgique a réalisé un beau parcours et produit le meilleur football lors du tournoi » , admet Ciman.
Martinez ne l’a pas non plus convoqué pour les matchs de septembre en Écosse (4-0, amical) et en Islande (3-0, Ligue des nations), ce qui n’a pas surpris le néo-Dijonnais. « C’est normal… Et puis, il y a de la concurrence, la jeune génération qui pousse. J’ai encore envie de jouer pour la Belgique, mais c’est le coach qui fera ses choix. Je viens de signer à Dijon, ma priorité est donc mon nouveau club » , précise le Wallon, qui sera rejoint par sa famille après le match face à Angers.
Le portrait de @LaurentCiman23 a pris place dans le couloir de Gaston-Gérard ! Sera-t-il dans le groupe contre @AngersSCO ? Réponse ce soir vers 18h15 !#DFCO #DFCOSCO pic.twitter.com/fiRSsa7oIR
— Dijon FCO (@DFCO_Officiel) 14 septembre 2018
On l’appelle le Général
Au DFCO, celui que certains supporters belges ont surnommé le Général est vu comme celui qui saura apporter son expérience à une défense jugée trop poreuse, même si elle n’a cédé que trois fois depuis le début de la saison. « Il a un vrai charisme, une réelle autorité. Il est naturellement leader, mais je lui ai demandé de s’occuper d’abord de sa personne, de trouver ses marques, ce qu’il commence à faire. On a l’impression qu’il est là depuis longtemps » , intervient Dall’Oglio. Le décalage horaire avec Los Angeles digéré, Ciman devrait même logiquement faire ses débuts avec le DFCO samedi contre Angers. « Il n’est pas en manque de rythme, puisqu’il était en plein championnat avec son ancien club aux États-Unis » , poursuit le coach bourguignon. Il ne serait même pas étonnant qu’il débute sur le côté gauche de l’axe central dijonnais avec Cédric Yambéré à droite. « Laurent est droitier, mais il a souvent joué à gauche dans l’axe » , ajoute le Cévenol. « Si j’ai signé à Dijon, c’est aussi parce que le style de jeu est intéressant. Et moi, je ne suis pas un défenseur qui balance devant, mais qui cherche à relancer… »
Par Alexis Billebault, à Dijon