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  • Ligue des champions – Barrages retour – Anderlecht/Limassol

Dieumerci, il est de retour

Par Régis Delanoë
Dieumerci, il est de retour

Après une longue traversée du désert marquée par deux calamiteuses expériences hors de Belgique, des pépins physiques, un drame personnel et beaucoup de maladresses, Dieumerci Mbokani est cette fois clairement de retour. Plus mature, il apparaît même dans la forme de sa vie. Pas sûr qu’Anderlecht puisse en profiter encore longtemps.

« On se demande parfois ce que Mbokani fait encore en Belgique… » Les récents propos de son coéquipier d’Anderlecht Guillaume Gillet, repris par La Dernière Heure, font écho à ceux du manager des Mauves Herman van Holsbeeck, qui déclarait en avril dernier : « De la manière dont il joue actuellement, Mbokani est trop bon pour la Jupiler Pro League et il peut certainement évoluer dans un championnat plus relevé. » Allez rapporter ces propos à des supporters de Monaco et ils vous diront que les Belges sont fous. Allez faire de même aux fans de Wolfsburg et ils auront la même réaction. Pourtant, c’est un fait incontestable : Dieumerci Mbokani est actuellement l’un des attaquants les plus en vue en Europe et il ne jurerait certainement pas au sein d’un prestigieux effectif ayant des ambitions pour la prochaine Ligue des champions. Au vrai, le cas Mbokani est complexe et c’est peu dire qu’il a longtemps divisé.

Barbecue dans un appart

Qualifié de petit génie à son arrivée en Belgique en 2006 en provenance du Tout Puissant Mazembe de son pays natal, le Congo, il y a pourtant effectué de bien timides débuts. À Anderlecht, l’entraîneur d’alors, Franky Vercauteren, le place en 4e position dans la hiérarchie des attaquants, derrière Momo Tchité, Nicolás Frutos et Mbo Mpenza. Le gamin de Kinshasa peine à trouver ses marques, au sein de l’effectif, mais aussi dans la vie de tous les jours. Alors il déraille, un peu, beaucoup. La légende raconte même qu’il s’était fait un barbecue dans son appart… « Des fantasmes » , a cherché à corriger depuis son agent Fabio Baglio.

Ce qui est sûr en revanche, c’est que le premier passage de Dieumerci à Anderlecht donne aujourd’hui une impression de gâchis, avec des torts partagés : clairement le joueur n’avait à l’époque pas la maturité pour s’infliger les efforts nécessaires à la pratique du haut niveau, tandis que le club aurait dû plus encadrer sa nouvelle recrue, trop seule et trop paumée. Le talent est pourtant déjà incontestable. Puissant, racé, habile des deux pieds comme de la tête, intelligent dans le placement, la liste des qualités du garçon est non exhaustive. Bénéficiant enfin de temps de jeu en fin de saison, il en profite d’ailleurs pour inscrire un triplé contre Beveren. Anderlecht souhaite le garder, mais le joueur décide de se relancer à Liège, chez les rivaux du Standard.

Le beau Standard

Là-bas, son association avec Milan Jovanović sur le front de l’attaque est une pleine réussite. Les Rouches ont fière allure cette saison-là, comptant également au sein de l’équipe Marouane Fellaini, Axel Witsel, Steven Defour, Igor de Camargo… Dieumerci Mbokani inscrit 15 buts et contribue pleinement à offrir à son nouveau club un sacre qu’il attendait depuis le dernier acquis en 1983. Un second titre est remporté en 2009, avec son attaquant vedette au top, qui inscrit 16 buts en championnat et 3 en Ligue Europa.

Stuttgart propose alors 15 millions d’euros en fin de saison pour l’enrôler, une offre rejetée. Frustré de n’avoir pu saisir cette opportunité, Dieumerci commence à franchement jouer aux cons. Démotivé, il passe une dernière saison décevante à Liège, où il se fait remarquer par un dilettantisme et une certaine arrogance. Il ira même jusqu’à déclarer vouloir ne pas participer aux derniers matchs sans enjeu du club, le Standard ayant manqué sa saison. Ce mauvais comportement ne décourage pas les recruteurs de Monaco, qui l’embauchent contre une indemnité de 7 millions d’euros.

Le SMS de Lacombe

Du coup, quand l’équipe dirigée par Guy Lacombe enchaîne les mauvais résultats, toutes les critiques et rancœurs sont cristallisées autour d’un seul homme : Mbokani, accusé d’avoir coûté trop cher par rapport à son rendement. Et le moins qu’on puisse dire est que le Congolais ne fait rien pour se faire apprécier sur le Rocher. Sportivement il déçoit, humainement il déplaît. En janvier 2011, une demi-saison après son arrivée, l’entraîneur pull-moustache lui signale par texto (!) qu’il n’est plus dans les plans et qu’il doit désormais s’entraîner avec la B. Wolfsburg le récupère au Mercato, mais l’expérience allemande va s’avérer pire encore.

Perdu, en total manque de confiance, exclu de la sélection par un Nouzaret excédé de son comportement de diva ( « Je n’ai pas à me justifier auprès d’un gars capable de mettre la merde dans une équipe » , dira-t-il), Dieumerci doit en plus faire face à la naissance prématurée et compliquée de son second fils, David. Celui-ci décède d’ailleurs quelques mois plus tard d’une malformation cardiaque, alors que son père vient tout juste de rentrer en Belgique, Anderlecht l’ayant récupéré contre un chèque de 3 millions d’euros. Noir, noir, noir, tout va à l’époque vraiment très mal pour Mbokani qui, en plus du terrible deuil, est confronté à une vilaine blessure qui l’éloigne quelques semaines des terrains et retarde son adaptation.

Mbokani 2.0

Mais miracle, celui qu’on jugeait – à juste titre – instable mentalement, difficilement gérable, égoïste, pour ne pas dire fouteur de merde, va ressortir plus fort de cette très sale période de sa carrière et de sa vie tout court. Soutenu par ses dirigeants, ses coéquipiers et les supporters des Mauves, de nouveau associé à son ancien partenaire du Standard Milan Jovanović, il trouve la force mentale de se relever et se remet à scorer dès son retour à la compétition début octobre, lors d’une importante victoire 1-0 face à Genk qui offre à son équipe la place de leader du championnat pour la première fois. S’ensuit une saison quasi parfaite, personnellement autant que collectivement. Plus mature, plus calme, il termine l’exercice avec un bilan de 15 buts en championnat, 8 passes décisives et un nouveau titre de champion (son 4e), attirant des sollicitations de grands clubs, notamment Liverpool et Fulham.

Pourtant il est toujours bien là, au Parc Astrid, débutant la nouvelle saison avec déjà un triplé inscrit face au Cercle Bruges le 12 août et trois buts en C1, dont un la semaine dernière lors du match aller face à Limassol. Lui s’est tout de même dit tenté de retenter sa chance à l’étranger, mais Anderlecht est forcément peu enclin à le vendre. Son avenir proche pourrait dépendre du résultat du match ce soir : si qualification il y a, son club pourrait se permettre financièrement de le garder une saison de plus ; dans le cas contraire, il serait difficile de cracher sur des offres qui ne manqueront pas d’arriver dans les dernières heures du mercato.

Le retour du grand méchant Bayern ?

Par Régis Delanoë

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