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Diego Simeone, par ses soldats Gabi et Courtois
Europa League, Supercoupe d'Europe, Copa del Rey. En presque deux ans, Diego Simeone a redonné plus que sa fierté à l’Atlético de Madrid. Pour So Foot, son relais Gabi et son ange-gardien Courtois nous le racontent. Pour de vrai.
« Quand je suis arrivé, les six premiers mois n’étaient pas très bons en Liga. Ils ont donc viré l’entraîneur et ils ont pris Simeone, et à partir de là, tout est allé très bien. » Thibaut Courtois aime aller à l’essentiel. Lorsqu’il faut raconter ce qu’a apporté Diego Simeone sur le banc de l’Atlético de Madrid, l’évocation des titres glanés ne suffit pourtant pas. Avec une Europa League, une Supercoupe d’Europe et une Copa del Rey, l’armoire à trophées des Colchoneros s’est certes bien remplie. Mais non, rien à faire : ce qu’a rendu le Cholo Simeone au peuple matelassier, c’est avant tout sa fierté. « Il a tout le soutien de tous les supporters, de toute la direction, de tous les joueurs. Nous avons un super état d’esprit depuis qu’il est là » , raconte Gabi, capitaine de l’Atlético et premier relais de son entraîneur sur le pré. Bref, alors que le monde du football bien-pensant se chamaille encore pour savoir qui de Tito, José ou Jupp est le « meilleur » coach de l’année, Gabi n’y va par quatre chemins : « Pour moi, c’est le meilleur entraîneur du monde. » Le pire, c’est que l’intéressé s’en carre. Et c’est tant mieux.
Gabi : « Grâce à lui, les valeurs sont de retour »
Car Diego Simeone ne joue pas pour le prestige. Il joue pour la gagne. Le reste n’est que superflu. En ce sens, il a trouvé en l’Atlético le club parfait. Et vice-versa. « Il incarne très bien les valeurs de l’Atlético : le travail, le sacrifice. Grâce à lui, ses valeurs sont de retour, et l’Atlético de Madrid se trouve là où il devrait toujours se trouver » , analyse Gabi, au club depuis ses débuts footballistiques. Plus qu’un simple disciple et capitaine de Diego Simeone, il en est un ancien coéquipier : « Quand j’ai débuté ma carrière à l’Atlético de Madrid, lui la finissait. Il est toujours le même compétiteur, toujours à transmettre sa soif de victoire. Sauf que désormais, il est sur le banc de touche. » Un détail qui a son importance. Grâce à des victoires à répétition et une âme retrouvée, « aujourd’hui, tout le monde est très fier d’être de l’Atléti et de se sentir représenter par l’équipe » , dixit ce même Gabi. Pour ce, le coach argentin s’appuie sur ce qui faisait sa force pour mener son groupe : la grinta et l’abnégation.
« Simeone c’est quelqu’un qui est exigeant, qui veut tout le temps gagner, qui est toujours près du groupe, avance Thibaut Courtois, gardien du temple. Si un groupe se relaxe, joue tranquille, il n’aime vraiment pas ça. Il nous dit que si nous, on joue tranquille, on devient une équipe comme toutes les autres. » Non content de vociférer, l’homme sait également faire dans la psychologie. « Il a très bien appris à comment gérer un groupe. Il sait le mener. Il donne beaucoup de confiance à tous les joueurs » , lâche Gabi. Ce que confirme Josuha Guilavogui, le petit dernier du Vicente Calderón : « C’est quelqu’un qui vit pour le foot. Quand vous le voyez, il dégage une telle aura, un tel charisme, qu’il vous pousse, à chaque fois, à donner le meilleur. Que ce soit sur un banc de touche lors d’un match ou à l’entraînement, il vous force à donner le meilleur de vous-même » . « Personnellement, il m’a donné de la confiance, avoue pour sa part le Belge. J’ai un bon contact avec lui, je pense être important pour lui. Parfois, il me demande mon point de vue sachant que je vois le match de tout derrière. Avec lui, je suis devenu plus important dans le groupe. »
Courtois : « Tactiquement, on travaille beaucoup »
Plus qu’un simple aboyeur de banc de touche, Diego Simeone est également un tacticien méticuleux. Un aspect moins connu de sa personne. « Il insiste beaucoup sur l’engagement, rappelle Thibaut Courtois. Mais aussi sur l’équipe adverse et comment peut-on la contrer. Si les faiblesses sont dans l’axe, on joue dans l’axe. Si elles sont sur les côtés, on joue sur les côtés. Il arrive à transmettre cela très bien » . Pour ce, El Cholo « regarde énormément les matchs de nos adversaires » , poursuit le portier des Diables rouges. Avec une équipe au physique considérable, Diego Simeone s’appuie sur une solide assise défensive, un milieu de terrain oppressant et une attaque qui ne rechigne pas à se replacer rapidement. Une vraie petite armée composée de soldats loyaux. « Nous sommes une équipe très difficile à bouger, une équipe qui fait mal, une équipe qui ne concède que très peu d’occasions » , confirme le capitaine Gabi, exemple sur comme en dehors des terrains. En résumé, « tactiquement, on travaille beaucoup » , explique Thibaut Courtois.
Depuis cet été, et le départ de sa star omnipotente Falcao, l’Atlético de Madrid a diversifié son jeu. Même si Gabi estime que « la star a toujours été l’équipe » , l’Atlético a un jeu moins stéréotypé depuis le départ de son Tigre. « Actuellement, nous combinons peut-être plus, admet finalement Gabriel Fernández. Nous jouons très bien les séquences de contre-attaque, grâce à des joueurs comme Diego Costa et David Villa. Mais nous pouvons également garder le ballon pour plus de possession. Aujourd’hui, nous avons un jeu très dynamique et avec beaucoup de variations » . Selon Thibaut Courtois « son gros point fort, avec l’aide de l’entraîneur adjoint, c’est les coups de pied arrêtés » : « On est vraiment très très fort sur ce point-là. C’est une arme quand tu as un match compliqué » . Une solution à la base du fait d’arme le plus important du Cholo : la finale de Copa gagnée au Santiago Bernabéu – le but de Miranda suit un corner de Koke. « Depuis la finale de Copa del Rey gagnée face au Real, la mentalité a changé au sein de l’équipe. Nous n’arrivions pas à concurrencer le Real et le Barça. Depuis cette finale, nous avons pris conscience que nous le pouvions. » Sans aucun doute le plus cadeau fait au peuple Colchonero depuis des lustres. Amen.
Par Robin Delorme, à Madrid