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Diego Rolán se queda (pour l’instant)
Aux Girondins, le cas Diego Rolán agace. À un an de la fin de son contrat, le joueur, qui désire quitter Bordeaux et ne figure donc pas dans le groupe qui affronte les Hongrois de Videoton ce soir, ne trouve pas preneur. Et bloque l'ensemble du mercato du club au scapulaire.
Tout comme Nicolas Pallois, Fred Guilbert et Maxime Poundjé, sur le départ, le nom de Diego Rolán a été couché dans la colonne « Choix de l’entraîneur » , pour expliquer son absence de la liste des joueurs convoqués par Jocelyn Gourvennec pour la rentrée des Girondins, ce jeudi soir, face aux Hongrois de Videoton. Déjà absent du stage de préparation des Bordelais à Saint-Jean-de-Luz, l’Uruguayen souhaite quitter les Girondins. Et les Girondins n’ont rien contre un départ de leur attaquant, à qui il ne reste qu’un an de contrat. L’affaire, qui paraît simplissime, s’est pourtant transformée en véritable bourbier. Alors, comment se fait-il qu’un international uruguayen confirmé, meilleur buteur de son club en championnat la saison passée, ne trouve pas preneur à l’heure où le moindre footballeur de Ligue 1 sachant à peu près taper dans un ballon est vendu à prix d’or ?
Fulham snobé
Officiellement, seuls Newcastle, déjà intéressé par le passé, et Fulham, se seraient renseignés sur le joueur. Les Cottagers se sont même mis d’accord avec les Girondins sur la base d’une transaction avoisinant les 7 millions d’euros. Mais Diego Rolán, après avoir « visité les installations » à deux reprises, rechigne à rejoindre le club qui évolue en Championship. L’hésitation est compréhensible. Pour la doublure de Luis Suárez et Edinson Cavani chez la Céleste, la perspective d’évoluer en deuxième division est en effet peu ragoutante.
La piste menant à Newcastle, qui avait déjà formulé une offre de 15 millions en juillet 2015, à l’époque rejetée par les Girondins, semble s’être refroidie, tandis que des formations turcs tâteraient le terrain. En attendant, ce statu quo met les Girondins dans l’embarras. Jocelyn Gourvennec refuse pour l’instant légitimement d’inclure dans son groupe un joueur non impliqué à 100%, comme il l’expliquait le 22 juillet dernier dans les colonnes de Sud Ouest : « Diego est en discussion avec un club. Je lui ai expliqué que je comprenais sa situation et que je trouvais légitime qu’il veuille connaître un autre challenge après quatre ans passés aux Girondins. Mais j’ai une équipe à préparer. Dans cette situation où il est entre deux, je ne le fais pas jouer. » Et sans la vente de Diego Rolán, dont la valeur est estimée à 7 millions d’euros, le mercato bordelais est bloqué. Or, la formation bordelaise manque encore d’un milieu récupérateur pour compenser le passage de Jérémy Toulalan en défense, d’un ailier pour pallier les départs de Jérémy Ménez et Adam Ounas, voire d’un latéral gauche en vue du probable départ de Maxime Poundjé. Autant de postes censés être pourvus avant la reprise de la saison, et qui ne le seront pas. L’épisode Wellington Silva, recalé après la visite médicale, n’arrangeant rien.
Vers « une Chamakh » ?
Alors, quel point de chute pour l’homme aux 33 buts en 121 matchs de Ligue 1 ? C’est bien là tout le problème. Pas assez fort pour le gratin européen, trop cher pour les seconds couteaux non anglais, le numéro 9 des Girondins est dans l’impasse, surtout que son jeu semble peu adapté aux rudes joutes britanniques, même s’il s’est étoffé durant ces dernières saisons. De plus, l’homme a la réputation d’être gourmand, axant les négociations avec ses éventuels futurs employeurs sur l’obtention d’une importante prime à la signature, en plus d’un salaire confortable. Au Haillan, l’éventualité selon laquelle Rolan ne trouverait pas preneur fait frémir. Peu enclin à prolonger son bail, l’attaquant partirait libre l’été prochain, comme Marouane Chamakh et Fernando Cavenaghi avant lui. Décidément, à Bordeaux, on a du mal à vendre ses attaquants de pointe.
Par Mathias Edwards