- Italie
- 19e journée
Diego Armando Cavani
Des buts à gogo, des renversements de situations, des surprises, des vengeances ratées : le 19ème épisode de la Serie A a certainement été le plus beau et le plus intense depuis le début de la saison. Ouais, il n'y a pas qu'en Bundesliga qu'on marque 30 buts par journée.
L’Italie, c’est le pays du catenaccio. Le pays où l’on mise tout sur la défense, où l’on joue surtout pour ne pas perdre. La Serie A, c’est le championnat où c’est toujours la même équipe qui gagne, l’Inter, et du coup, ça n’a pas d’intérêt. C’est le tournoi où l’on marque le moins de buts et dans lequel les petits ne battent jamais les gros. Et cette dernière journée des matches aller a confirmé tout ça. La Serie A, on se fait chier. Franchement, vaut mieux regarder la Coupe de France. Par curiosité, on a quand même jeté un coup d’œil à ce qui s’est passé dans ce championnat italien. Le leader, le Milan AC, recevait l’Udinese, équipe en forme du moment. Depuis jeudi, Milan est mathématiquement Champion d’hiver. L’occasion de fêter ça avec ses supporters, en ne faisant qu’une bouchée des Frioulans. Mais la fête, elle sera plutôt pour les défenses. Mais, elles ne sont pas imperméables les défenses ? Si. Mais pas aujourd’hui. Toto Di Natale en met deux, Sanchez un. Milan revient à 3-3 avec Pato (deux fois) et un but contre son camp de Benatia. C’est fini? Presque. German Denis inscrit le but de la victoire de l’Udinese à la 87ème minute. Ah, on avait oublié Ibra, qui n’avait pas encore eu sa part de galette. Un coup de génie dans la surface, et le Suédois égalise dans les arrêts de jeu. 4-4. Bah quoi, rien d’exceptionnel. En Espagne aussi, on marque huit buts par match. Sauf que c’est la même équipe qui marque les huit.
Le match nul du Milan AC peut donc faire les affaires de la Lazio, dauphin des rossoneri. Au moins, pas de surprise : les Romains reçoivent Lecce, avant-dernier du classement et pire défense de Serie A. Allez, combien? 5-1 comme le PSG ? 7-0 comme Chelsea ? Pas vraiment. Le jour des 111 ans du club, les Romains sont visiblement restés au vestiaire. Lecce a fait le match de sa vie, et la maladresse de Zarate a fait le reste : les joueurs des Pouilles obtiennent leur première victoire à l’extérieur de la saison (1-2). Gueule de bois en prévision pour la Lazio, qui redescend à la troisième place, et qui n’a pris que 4 points sur les 4 dernières journées. Le nouveau dauphin du Milan AC, c’est donc le Napoli. Naples-Juve, tiens. Le choc de la journée. On nous avait vendu une Juve revancharde après son cinglant revers à domicile contre Parme (1-4). On nous avait aussi annoncé un Luca Toni, neo-juventino, prêt à casser du Napolitain. Au final, on aura surtout eu un Edinson Cavani monstrueux, auteur d’un triplé qui a rendu le Stadio San Paolo plus bouillant que le Vésuve (3-0). Naples est au paradis, revient à 4 points du Milan AC et se met à rêver comme jamais depuis l’époque Maradona. La Juve, sans idée et sans conviction, devra en revanche revoir sa copie. Et vite.
On s’est emmerdé aussi dans les autres matches. Sampdoria-Roma par exemple. La revanche du match de l’an dernier, qui avait coûté le titre aux giallorossi. Vucinic consume la vengeance avec un but sublime au terme d’une course de 60 mètres. Et puis Ranieri sort Mexès, blessé, pour faire rentrer Juan. Bonne idée. Quelques minutes plus tard, le défenseur brésilien invente une passe en retrait insensée pour son gardien : Palombo anticipe et se fait faucher. Pénalty, et rouge pour Julio Sergio, qui a préféré ne même pas croiser le regard de son défenseur. La suite est limpide : Menez sort, Doni rentre, Pozzi marque, Juan se sent coupable, Macheda fait ses débuts avec la Samp, Juan panique, Juan fait une passe décisive à Guberti, Guberti marque, Juan ne jouera plus de la saison. Et la Samp, comme l’an dernier, brise les rêves de la Roma (2-1). L’Inter a regardé le match pendant le repas, et a trouvé ça marrant. Du coup, les nerazzurri ont voulu faire pareil. Catane ouvre la marque par Gomez et pense réaliser le même exploit que l’an dernier. Mais cette année, l’Inter a une arme fatale nommée Cambiasso. Un but du pied droit, un de la tête, le tout en cinq minutes : l’Inter s’impose grâce à l’Argentin (2-1) et est officiellement de retour. En remportant leurs deux matches en retard, les interistes seraient virtuellement à cinq points des cousins. Ouais, un duel Milan-Inter : toujours le même refrain. Vraiment pas innovateurs ces Italiens…
On oubliait la Fiorentina. L’équipe qui ne marque jamais plus d’un but par match. Face à Brescia, qui n’en inscrit pas beaucoup plus, on risquait donc de se régaler. Effectivement. Diamanti déloge une toile d’araignée, Cordova enroule un coup franc en lucarne. Pas terrible. En seconde période, la Fiorentina se fait huer par son public. Mihajlovic gueule et ça repart : Gilardino, Santana et Ljajic renversent la situation à dix minutes de la fin et offrent trois points capitaux pour les Florentins (3-2). Presque pas plausible. Plus sérieusement, un championnat où un type qui s’appelle Robert Eau Fraîche marque deux buts pour son équipe, pendant que la Fourmi Atomique réduit vainement l’écart, ça parait crédible? Pour les supporters de Cagliari, oui. 4-4, 3-2, 3-0 : pas des scores dignes de l’Italie tout ça. Heureusement que les puristes sont là : Chievo-Palerme et Cesena-Genoa ont offert de bons 0-0 qui font plaisir. Ceux où l’on peut enfin dire « là, ils ont bien défendu » . Non mais franchement, il ne manquerait plus que le championnat d’Italie devienne le plus palpitant au monde.
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Eric Maggiori
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