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Didier, t’es chiant

Par Swann Borsellino
Didier, t’es chiant

C’est l’embarrassante contradiction du football français en 2017. Quand le réservoir de pépites n’a jamais semblé aussi plein, l’équipe de France reste à l’image de son coach : pragmatique. Et si la plèbe demande, à raison, de la prise de risque et du spectacle, Didier Deschamps sait mieux que quiconque qu’un Mondial ne se gagne pas sur le potentiel d’un effectif.

Et les compositions d’équipe tombent comme la pluie sur la terre battue de Roland-Garros. Sans que l’on ne puisse rien y faire et sans que cela ne surprenne personne. Sissoko par-ci, Matuidi par-là, saupoudrez le tout d’un zeste d’ennui, laissez reposer : l’équipe de France est prête. Depuis l’arrivée au pouvoir de Didier Deschamps et plus particulièrement depuis que la France sort des talents comme l’Espagne produit des tomates, le peuple de l’Hexagone avale les onze sans prise de risque comme une pilule un peu trop grosse, en espérant que cela change un jour. Ce vendredi soir, contre la Suède, Moussa Sissoko, flamboyant contre le Portugal en finale de l’Euro 2016, devrait en être. Comme le soldat Blaise Matuidi, à qui l’on ne peut franchement rien reprocher si ce n’est d’être moins talentueux que la quasi-totalité de tous les jeunes qui poussent derrière, mais semblent coincés sous un plafond de verre nommé Didier Deschamps. Les années passent et la France compte toujours ses quelque 65 000 000 de sélectionneurs, mais aujourd’hui, plus que jamais, quelques semaines après que le peuple s’est exprimé dans les urnes, ce cri du cœur semble pertinent. La France hurle « spectacle » , la France hurle « renouveau » , comme un pays de foot qui en a marre de voir toujours les mêmes tronches à l’assemblée nationale du ballon rond alors qu’ils sont une bonne dizaine à espérer et mériter un mandat au plus grand échelon national.

En un mot comme en cent, la France du foot a redécouvert ce qu’elle valait devant les feintes de frappes de Kylian Mbappé, devant le deuxième titre consécutif de N’Golo Kanté en Premier League, devant les caresses du gauche de Thomas Lemar, devant les débordements d’Ousmane Dembélé, devant les compas de Tiémoué Bakayoko et la crinière d’Adrien Rabiot. Et ce pays-là en a marre du pragmatisme de Didier Deschamps, réputé à juste titre comme un gagnant, mais justement chiant comme la pluie qui s’écrase sur la terre battue de la porte d’Auteuil. Finaliste d’un Euro qui est finalement un bel arbre qui cache une forêt d’ennui, le sélectionneur des Bleus semble aujourd’hui faire face aux limites de ses immenses qualités. Deschamps est un pragmatique, un coach capable de tirer le meilleur d’un groupe sur une saison, un homme foutu de faire revivre le Vieux-Port et un meneur d’hommes digne qui aura, qu’on l’aime ou non, fait son boulot. Mais face à la richesse du réservoir bleu, voir DD s’obstiner à ne pas lancer plus sérieusement les étoiles que sont Mbappé, Dembélé, Lemar, Kanté, Tolisso ou Bakayoko, c’est voir un homme piloter une Ferrari comme une Peugeot. Peut-être de peur de la rayer sur une branche qui dépasserait dans un virage trop serré. Mais toujours est-il que la France qui conduit des Peugeot a envie de conduire sa 306 comme une Ferrari. Alors le contraire la frustre. À raison.

La viennoise au chocolat et la méthode Deschamps

Mais Didier Deschamps n’aura jamais vraiment tort. Car il est Didier Deschamps. Il est chiant, mais sage. Il est le père qui nous empêche de sortir pour notre bien. Il est le sélectionneur qui sait qu’une équipe nationale n’est pas une viennoise au chocolat : sa qualité n’est pas définie en fonction du nombre de pépites. Aucune équipe n’a soulevé de trophée majeur avec un onze de jeunes garçons dans le vent. Il faudra toujours des tauliers moins brillants. Il faudra toujours arriver à trouver la fameuse alchimie entre les jeunes et les anciens, les génies et les bosseurs, ceux qui font rêver et ceux qui font gagner.

Depuis quelques années, la sélection belge et ses cracks qui donnent envie de s’enthousiasmer à la moindre composition d’équipe ont montré que les grandes compétitions étaient un peu plus compliquées qu’une partie de Football Manager. Et là encore, la question du coach s’est posée. Dans l’œil du cyclone, Marc Wilmots aurait été le principal responsable des débâcles internationales outre-Quiévrain. Alors quelle solution pour Didier Deschamps le frileux ? Lancer Lemar et Mbappé maintenant, pour qu’ils montent en pression et gagnent en expérience avant le Mondial 2018 ? Ou les mettre au frigo pour pouvoir dégainer la carte du « ils n’ont pas assez de bouteille » au moment où la France aura besoin de ses talents pour faire la différence en Russie à l’été prochain ? Le plus dur à avaler dans tout ça, c’est que tout le monde connaît la solution : le changement doit s’opérer maintenant. Pourtant, c’est comme le toit à Roland-Garros : on sait que ça arrangerait tout, mais c’est peut-être encore mieux quand on peut se plaindre.

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