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  • Real Madrid-PSG (3-1)

Didier Domi : « Paris était au-dessus du Real »

Propos recueillis par Andrea Chazy
6 minutes
Didier Domi : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Paris était au-dessus du Real<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Latéral gauche formé au Paris Saint-Germain et passé par le club de la capitale de 1994 à 1998, puis de 2001 à 2003, Didier Domi décortique la nouvelle débâcle européenne du PSG à Madrid (3-1) en huitièmes de finale retour de Ligue des champions.

Que penser de cette nouvelle déroute européenne du PSG ?Il y a eu véritablement deux mi-temps : la première période du PSG est une masterclass, et c’est ce qui rend le dénouement encore plus dur à encaisser. Après avoir laissé passer l’orage qui a duré dix minutes, tu avais tout : de la maîtrise, une bonne utilisation de la largeur et de la profondeur, de la justesse aussi. Neymar était souvent trouvé dans les intervalles, Kylian Mbappé a eu beaucoup d’occasions… Il ne faut pas l’oublier. Il y avait déjà quelques pertes de balle, mais ce que j’aurais aimé côté PSG à ce moment-là du match, c’est davantage de qualité dans les dribbles de la part de Leo Messi et de Neymar dans la surface de réparation adverse. Même si tout n’était pas parfait, on ne s’attendait pas à cette seconde période. C’est un peu la magie du foot aussi où en quelques secondes, tout peut tourner. Mais j’ai quand même l’impression que Paris a donné le bâton pour se faire battre.

Dans le football de haut niveau, l’un des facteurs essentiel est la concentration. Quand j’ai vu les joueurs revenir en seconde période, j’ai senti un peu de suffisance.

C’est-à-dire ?Dans le football de haut niveau, l’un des facteurs essentiels est la concentration. Quand j’ai vu les joueurs revenir en seconde période, j’ai senti un peu de suffisance. Un peu trop de confiance. Il y en avait déjà en première période, notamment chez Marquinhos qui a perdu un ou deux ballons chauds, je pense aussi à Neymar. Il faut porter une attention particulière aux détails. Cette concentration, elle s’effilochait au fil des minutes en seconde période, car Paris était vraiment au-dessus du Real : techniquement, ils les ont baladés d’une manière qui rappelait le match aller. La suffisance est arrivée, les erreurs avec. Puis enfin, il faut savoir garder le contrôle de tes nerfs. Après le premier but, tout ça s’est envolé. C’est inquiétant.

Est-ce dû à la faille des leaders parisiens ?On le répète, mais le foot, c’est l’efficacité dans les deux surfaces. Ce soir, tu avais d’un côté Benzema qui a été un monstre d’efficacité, et le troisième but en est l’illustration, où c’est une demi-occasion qu’il convertit. Les trois buts d’ailleurs sont des pertes de balle parisiennes. Et de l’autre, il y avait Marquinhos. Il était impérial depuis le début de la saison, mais ce soir, il n’est jamais rentré dans son match. Même en première mi-temps, sur les centres venus de la droite ou de Toni Kroos, il était souvent mal placé, et Benzema s’est retrouvé plusieurs fois seul à la réception. Dans sa lecture des trajectoires, dans son anticipation, il n’a pas été bon. En deuxième mi-temps, il donne un but et n’est pas loin d’en donner un deuxième en oubliant encore une fois Benzema dont la tête fleurte avec le poteau de Donnarumma. Leo Messi, lui, a disparu du tableau en seconde période. Alors qu’il était hyper important dans la conservation du ballon et dans cet espèce de losange qu’il composait avec Leandro Paredes, Danilo et Marco Verratti. Le PSG était plus fébrile, moins concentré et tenait moins bien le ballon. Forcément, le Real n’en demandait pas tant. Le fait du match, ça reste l’erreur de Donnarumma, même si je pense sincèrement qu’il y a faute. J’aurais dit la même chose si cela avait été Thibaut Courtois à sa place.

Sur ce but-là, il y a un énorme pressing du Real où l’on retrouve à l’arrivée près de cinq joueurs dans la surface parisienne. Quel a été l’impact des changements opérés par Carlo Ancelotti ? La première des choses qu’il faut retenir, c’est le calme dont a fait preuve Ancelotti. Le fait que Benzema se retrouve à cet endroit, si près de Donnarumma, ce n’est pas anodin. Ancelotti a très bien vu que Donnarumma était très à l’aise, trop à l’aise en première mi-temps. Il a compris que si Benzema mettait un peu plus d’agressivité dans cette zone où tu avais ce relâchement de la part de Donnarumma, de Marquinhos, il pouvait se passer quelque chose. Il ne faut pas s’y tromper : c’est une consigne qui amène ce but. Ensuite, même si Paris s’est sabordé, il fallait au Real un changement complet de trajectoire : il y avait besoin de beaucoup plus de puissance pour presser plus haut, ce pourquoi Eduardo Camavinga est entré. Il fallait ensuite plus de un-contre-un à droite, un pendant à Vinicius en quelque sorte. Voilà pourquoi Marco Asensio a laissé sa place à Rodrygo. Le Real jouait dans une espèce de 4-2-3-1 avec des petits changements par-ci par-là, comme Nacho qui est passé dans l’axe pour laisser Alaba dans le couloir. L’Autrichien n’a pas été directement décisif, mais il a mis beaucoup plus de rythme, d’agressivité, il est monté très haut. Vraiment, bravo à Ancelotti, car il fallait être prêt à changer pour exploiter les failles parisiennes. À l’image de ses joueurs, il a su garder le contrôle de ses nerfs.

Kylian, c’est comme un avion : il a décollé très tôt, il a volé très haut, mais là, il est au-dessus des nuages !

Malgré l’élimination, que faut-il retenir du match de Kylian Mbappé qui a malgré tout crevé l’écran pendant une heure ?Kylian, c’est comme un avion : il a décollé très tôt, il a volé très haut, mais là, il est au-dessus des nuages ! (Rires.) Il est sur la planète des très grands joueurs, des 4-5 meilleurs au monde. Les très bons joueurs sont là dans les grands matchs, ils assument leurs responsabilités et vont marquer. Et puis il y a les supers joueurs qui, comme lui, engendrent dans les grands matchs toutes les occasions ou presque de son équipe. Il a montré que face aux petits ou aux grands, il est tout le temps là. C’est du même acabit que Messi époque Barça, quand il plantait à tous les Clásicos. Il est au pied des nuages. Après, est-ce que ça va influencer sa décision de partir de Paris ? Ce qui est clair, c’est que c’est lui qui a les choses en mains. Forcément, tout le club est déçu de ce qu’il s’est passé ce soir et il y a des défaites plus dures que d’autres. Celle-là en fait partie.

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