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Didier Deschamps, des cartes à gratter

Par Maxime Brigand, à Clairefontaine
Didier Deschamps, des cartes à gratter

Plus de quatre ans après la campagne victorieuse de Russie, le chef de clan français a retrouvé ses hommes bleus, lundi, à Clairefontaine, à deux jours de partir pour le Qatar disputer la cinquième phase finale de grand tournoi de son mandat. Et face aux pépins qui sont sur sa route, Deschamps préfère jouer cartes sur table.

« Il y a du monde. Bizarre… » Lundi intrigant, à Clairefontaine, où Didier Deschamps était attendu pour sa dernière apparition publique avant le décollage de sa troupe vers Doha, prévu dans 48 heures. Intrigant, car anormalement transparent. Comprendre : pour la deuxième fois en l’espace de cinq jours, c’est un Deschamps refusant de masquer ses intentions qui s’est pointé face à la presse, offrant presque goutte par goutte au monde entier le plan qui sera le sien, le 22 novembre prochain, à l’heure de plonger dans le troisième Mondial de son mandat face à l’Australie. Le premier indice avait été offert mercredi dernier, dans l’auditorium de TF1, où le sélectionneur était venu pour une grande annonce : le retour de la défense à quatre. Puis, après l’annonce ce lundi du forfait de Presnel Kimpembe, qui a pourtant joué quinze minutes avec le PSG dimanche lors de la démolition d’Auxerre, ce que Didier Deschamps semble n’avoir que très moyennement apprécié (« Merci de me rappeler ces quinze petites minutes… »), de nouveaux éléments sont tombés entre les mains des différents suiveurs. Lesquels ? Un : on sait désormais pour de bon que dans la tête du chef des Bleus, Lucas Hernandez est « un latéral gauche » et que c’est vraisemblablement à ce poste-là qu’on le verra cavaler au Qatar. Deux : pour épauler Raphaël Varane, s’il est bien apte, dans l’axe, un match va se jouer dans les prochains jours entre deux hommes, Ibrahima Konaté et Dayot Upamecano. C’est du moins ce que Deschamps a clairement laissé sous-entendre dans la journée, à moins que cet homme, si peu habitué à révéler les secrets, ne roule tout le monde dans la farine depuis l’annonce de sa liste de convoqués pour la plus grande bataille de l’histoire du football : conserver un titre de champion du monde. Sur ce point, les prochains jours devraient offrir de nouvelles pistes, alors que le coach tricolore s’est aussi employé, lundi, à déminer l’idée que Marcus Thuram aurait été convoqué au pied du lit pour faire face à un coup de moins bien physique de Karim Benzema. Sa version des faits : « J’ai fait une première liste de 25 joueurs et j’avais une deadline. Dans mon esprit, je savais que j’allais prendre un 26e. Je voulais juste avoir le recul des matchs du week-end pour avoir la photographie la plus claire possible. À partir du moment où j’ai eu cette photographie, j’ai pris le joueur que j’avais à l’esprit mercredi dernier. Ce n’est pas lié à Karim ou à un autre attaquant. C’est simplement lié à un équilibre dans la liste par rapport aux éléments défensifs et offensifs. » Circulez.

« Il faut juste trouver une bonne énergie »

En poste depuis 2012, Didier Deschamps maîtrise cette routine de toute éternité et semble de plus en plus tenir son auditoire, à qui il sert souvent les mêmes formules – « Gagner, c’est difficile, mais se maintenir, encore plus » ; « Vous n’allez pas réussir à me saper le moral, bien au contraire » – pour mieux noyer certains poissons. C’est, au fond, le jeu de l’exercice de la conférence de presse et lundi, le sélectionneur est une nouvelle fois venu déposer son futur bilan face à un objet brut : le résultat final. « Finalement, on ne retient que le champion et il n’y en a qu’un. Le fait de voir que les tenants du titre sont souvent éliminés au premier tour, c’est factuel, mais ça prouve, même si vous avez toujours envie de gagner, toute la difficulté de se maintenir au très haut niveau. Après, qu’il y ait des explications, des arguments, qui ont plus de poids certains que d’autres… » Hugo Lloris, lui, est allé un peu plus loin sur le sujet : « On ne peut pas ne pas y penser quand ça arrive une fois, deux fois, trois fois… Maintenant, même s’il y a eu des concours de circonstances avec des blessés, le sélectionneur et son staff ont préparé la meilleure équipe possible. Être les tenants du titre veut dire qu’on est une équipe à battre, et on a pu le ressentir ces dernières années avec des adversaires encore plus motivés à l’idée de nous affronter. »

Avant le voyage, il circule quand même l’idée que ce groupe, où figurent plusieurs pions au CV international maigrichon, a tout à construire ensemble et le fait est qu’il n’a que quelques jours pour se tisser un fil commun. « Le talent est là. Aucun doute là-dessus. Il faut juste trouver une bonne énergie », a ainsi glissé Lloris, le capitaine d’un équipage qui a perdu son leader le plus expressif – Paul Pogba – et son générateur d’intensité – N’Golo Kanté. Il est ici question d’assemblage de caractères – lundi, le gardien français a souligné celui d’un Thuram qui n’avait pas tremblé au moment de transformer son tir au but lors du huitième de finale face à la Suisse au cours du dernier Euro – et d’un mariage de personnalités. Lloris, qui n’a pas non plus hésité à sortir les poings sur les sujets sociétaux, toujours : « Lorsqu’on parle d’une compétition, on parle également d’une aventure humaine. Il y a ce qu’il se passe sur le terrain, mais aussi ce qu’il se passe en dehors. Et en général, quand un groupe vit bien, ça rejaillit sur les performances. » Pour le moment, Didier Deschamps, qui connaît parfaitement l’importance de la réussite de la sauce interne, se concentre sur ce qu’il peut contrôler : la communication et le terrain, que son groupe a retrouvé en fin d’après-midi. Deux éléments dont il a le contrôle avant de replonger dans un monde où ses hommes ne vont pas venir raconter d’histoires. Il est impossible de se construire une identité en cinq jours, alors, revoilà Deschamps face à une vieille logique : celle du résultat roi. Tant que le succès est là, il continuera. Sinon, ce sera fini. En juin, lors d’un entretien donné à So Foot, il le disait ainsi : « Je suis au service de l’équipe de France. Quand tout se passe bien, la réussite des joueurs et de l’équipe rejaillit sur moi, mais à aucun moment je ne cherche à me mettre devant eux. Ce sont eux, les acteurs de l’histoire. » Lundi, c’est ce pas de côté que Deschamps a refait : les cartes sont distribuées, c’est désormais à ses joueurs de les jouer.

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