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Diané : « Un plaisir que les supporters du PSG parlent encore de moi »

Propos recueillis par Babacar Sall
6 minutes
Diané : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Un plaisir que les supporters du PSG parlent encore de moi<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

En mai 2008, le PSG jouait sa survie en Ligue 1 à Sochaux. Aujourd’hui, les Parisiens jouent à Bonal pour la victoire finale en championnat. Un deuxième titre d’affilée qui ne serait pas d’actualité si Amara Diané n’avait pas planté un doublé salvateur dans le Doubs.

Mai 2008, tu joues avec le PSG le dernier match du championnat. Comment se passe cette journée ?

Elle est très, très difficile. On est dans une situation où on sait que même le match nul ne nous arrange pas du tout, donc on sait qu’il faut absolument gagner. Comme je l’ai toujours dit, toute l’équipe était concernée donc voilà ! Après, avec la chance, on a pu relever le cap et on a gagné ce match !

Est-ce-que tu as ressenti la pression des supporters et des dirigeants par rapport à ce match ?

Non même pas, c’est surtout que nous-mêmes avions la pression ! On est footballeurs après tout. Les 30-35 joueurs qui étaient au PSG savaient qu’on n’avait pas fait une bonne saison malgré la victoire en Coupe de la Ligue, mais voilà, on ne pouvait pas laisser le club du PSG descendre en Ligue 2. Si je me rappelle bien, je crois que c’est le seul club en France qui n’est jamais descendu en deuxième division. Paris, c’est la capitale, on ne pouvait pas se permettre ça. L’équipe a fait ce qu’il fallait et par la grâce de Dieu, on a réussi ce challenge.

D’ailleurs, sur ce match, tu ouvres le score, mais Sochaux égalise à 15 minutes de la fin…

À ce moment-là, y a beaucoup de pression, surtout qu’il ne reste plus beaucoup de temps pour mettre un deuxième but. Après, je crois qu’il y a une passe de Pegguy, le défenseur de Sochaux veut couvrir le ballon, moi j’essaye de mettre le pied et je marque.

Tu te rends compte quand même qu’aujourd’hui encore, de nombreux supporters parlent de toi et de ton but ?

Oui, bien sûr, et ça me fait énormément plaisir que les supporters parlent encore de moi ! Le football est le plus beau métier au monde, et ce que j’ai toujours voulu faire depuis que je suis tout petit. Je ne peux pas dire que j’ai fait une grosse carrière, j’ai plutôt fait une carrière normale. Mon rêve, c’était de jouer au PSG et j’ai joué au PSG. Y a eu des bons moments, des moments difficiles. Maintenant, c’est clair que ça fait plaisir qu’on se souvienne de moi.

Ce dimanche, ironie du sort, le PSG va à Sochaux, non pas pour le maintien, mais pour le titre.

(Rires) Ah ça, c’est la vie, hein ! Le football a ses vérités que même nous, footballeurs, ne connaissons pas. Si on m’avait dit il y a quelques années que Paris allait jouer le titre à Sochaux, j’aurais dit : « C’est pas possible ! » J’espère tout de même qu’ils seront champions dès demain.

Est-ce-que tu suis encore les performances du PSG ?

Bien évidemment ! Le PSG est mon club de cœur et même si je suis parti dans des conditions qui étaient assez délicates et difficiles, ça ne m’empêche pas de suivre les résultats dans toutes les compétitions dans lesquelles ils sont engagé.

Aujourd’hui, est-ce-que tu peux nous expliquer les réelles raisons de ton départ ?

(Rires) Les réelles causes… C’est très compliqué. Si j’entrais dedans, on passerait toute la nuit à parler dessus, et je pense que c’est personnel. Tout ce que je peux dire, c’est que mon souhait le plus grand n’a jamais été de quitter le Paris Saint-Germain, mais comme vous savez, dans la vie, on fait souvent des choix malgré nous-mêmes. Ça a été une décision difficile que j’ai eu à prendre, mais ça n’empêche pas que le PSG est là où il est. J’en suis heureux. J’espère qu’ils vont continuer comme ça. Normalement, il n’y aura pas de problème avec les nouveaux investisseurs, avec le groupe qu’ils ont… Je ne pense pas que ça soit le bon moment pour parler des raisons de mon départ, il faut savourer le moment présent. Le PSG est à la place où il doit être.

Quel est ton plus grand regret avec Paris ?

Y a plusieurs choses. Déjà, de ne pas avoir gagné la Coupe de France contre Lyon. On pouvait faire un doublé et malheureusement, ça ne s’est pas fait. Il y a aussi le fait de ne pas avoir gagné le championnat. C’est clair que j’ai quand même joué la Ligue Europa avec le club, on perd en quarts contre Benfica. La première saison, on n’a rien gagné, la deuxième, on s’est maintenus et on a gagné la Coupe de la Ligue. C’est le football. Mais un de mes plus grands regrets est de ne pas avoir pu rester encores mais c’est comme ça. Les deux années que j’ai passées au PSG étaient formidables.

Après le PSG, direction le Qatar et aussi les Émirats arabes unis. Concrètement, c’est quoi le niveau de ces championnats ?

Le championnat du Qatar, il est plutôt difficile ! Là bas, c’est pas comme en Europe où tu as le droit de prendre autant d’étrangers que tu veux. Au Qatar, t’as le droit qu’à quatre étrangers et après tu joues avec des joueurs locaux. C’est clair que c’est plus difficile parce que ce sont les professionnels qui doivent faire la différence, que ce soit offensivement ou défensivement. Les joueurs locaux ne sont pas forcément des joueurs qui ont reçu une formation footballistique. Donc c’est difficile en ce sens-là.

Est-ce que tu penses que le fait d’être parti dans les pays du Golfe a freiné ta progression ?

Oui et non ! C’est vrai que, quand tu quittes la France pour aller dans les pays du Golfe, le niveau n’est pas pareil. Par contre, là bas, ça te forge parce qu’à tous les matchs, tu dois être à fond. Vu qu’il y a le droit à seulement quatre étrangers, tu te dois d’être au-dessus des autres. En Europe, ça peut arriver d’être un peu en dedans, mais que tes coéquipiers soient là pour que ça se passe bien sur le terrain. Là-bas, y a pas de ça. Quand on gagne, c’est la victoire du groupe. Quand on perd, c’est les professionnels que l’on pointe du doigt. Il faut être très fort mentalement et très fort physiquement.

Tu as maintenant décidé de revenir en Europe ?

Oui totalement. J’ai fait mon temps là-bas. Quand tu es footballeur, il faut savoir ce que tu veux. Aujourd’hui, j’ai envie de redécouvrir les sensations, les ambitions, la ferveur d’un public et, surtout, le haut niveau. Voilà pourquoi j’ai décidé de revenir.

Il y a quelques semaines, tu étais à l’essai aux Queens Park Rangers en Angleterre. Qu’en est-il en ce moment ?

Là, le championnat est fini. QPR va jouer les playoffs pour monter en Premier League. Je ne veux pas entrer dans les détails, mais il y aura une suite, là-bas ou ailleurs. Pour le moment, je ne peux pas trop en parler parce que le plus important est que QPR joue les playoffs et fasse tout pour remonter en Premier League. Là, je ne suis plus en essai, je m’entraîne de mon côté. Il y aura une suite, mais après ces playoffs. Tout le monde saura ce qu’il se passe. Ça peut se faire dans ce club comme ça peut le faire ailleurs.
Dans cet article :
Pardon d’avoir douté, Rayan Cherki
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