- C3
- 8es
- AS Roma-Lyon (2-1)
Diakhaby-Tousart, les promesses lyonnaises
Autour des joueurs confirmés, Mouctar Diakhaby et Lucas Tousart ont eux aussi montré qu’ils en avaient dans le bide contre la Roma. Ça tombe bien : ils sont appelés à prendre les rênes de l’équipe dès la saison prochaine.
Alexandre Lacazette. Corentin Tolisso. Anthony Lopes. Mathieu Valbuena. Maxime Gonalons. Christophe Jallet. Jérémy Morel. Voilà les valeurs sûres de l’Olympique lyonnais qui se présentaient sur la pelouse de la Roma. Autant de joueurs confirmés qui n’ont pas gâché l’occasion de s’offrir un petit exploit face aux Italiens en se qualifiant pour les quarts de finale de la Ligue Europa. Mais si le parcours européen des Gones commence réellement à avoir de la gueule, il faut tout de même comprendre que la majorité des joueurs alignés hier soir ne représente pas le futur du club (départ probable de Lacazette et Tolisso l’été prochain ; Morel, Jallet et Valbuena ont dépassé la trentaine). Qui va donc devoir se reposer sur deux promesses alignées lors de la double confrontation des huitièmes de C3. Leurs noms ? Mouctar Diakhaby et Lucas Tousart.
Diakhaby, patron avant l’heure
Attardons-nous sur le défenseur, d’abord. Désormais indispensable en charnière, l’arrière central a sûrement été, avec Lopes, l’élément le plus en vue dans la capitale ennemie. Comme un symbole, c’est lui qui a ouvert le bal en même temps que le score au quart d’heure de jeu d’une tête rageuse afin de donner confiance aux siens. Comme à l’aller, où huit minutes lui avaient suffi pour tromper le portier adverse. C’est également lui qui, parmi les Lyonnais, a réussi le plus de passes (83) juste derrière Gonalons (85). Lui aussi qui a gagné le plus de duels aériens (6). Lui qui a terminé la rencontre sereinement pendant qu’Emanuel Mammana, son compère axial, devait rendre les armes. Le bonhomme n’a que vingt ans, mais l’arrière-garde lyonnaise lui appartient déjà. Et sûrement pour de longues années.
Le cas de Lucas Tousart est un poil différent. Parce qu’il évolue dans un secteur de jeu où la concurrence est plus forte, et parce qu’il n’a pas forcément brillé dans la ville éternelle. Mais le résultat est le même : l’OL de demain se situe entre ses mains. Le garçon a montré qu’il en avait la force mentale. En témoigne ce but contre son camp inscrit à trente minutes du coup de sifflet final qui a relancé la Roma et qui aurait pu faire très mal au mental du milieu. Bah finalement non, que dalle : Bruno Génésio n’a jamais envisagé de sortir son joyau de 19 printemps, qui s’est évertué à empêcher l’élimination. Un remplacement aurait en effet risqué de mettre à mal l’équilibre de l’équipe. « Il est très mature pour son âge, ne cache pas Ludovic Batelli, qui en a fait son capitaine l’été dernier lorsqu’il a gagné l’Euro avec l’équipe de France U19. Le football est un jeu qui se joue avec les jambes et le cœur. Lui, il le joue également avec la tête. Sa lecture de jeu est très intéressante. Avec nous, c’est lui qui assure en permanence notre équilibre. Avoir ce genre de joueurs capables d’assurer un équilibre n’importe quand, n’importe où, que ce soit dans l’axe ou sur les cotés, c’est une grande richesse. En architecture, on appelle ça la clé de voûte. »
Tousart, future base
Une base qui a d’ores et déjà trouvé sa place chez les Gones et qui représente clairement l’avenir de son club. Lequel ne s’est d’ailleurs pas trompé au moment de choisir le successeur de Gonalons. « C’est un garçon capable de remplacer Gonalons dans les années à venir, admet Batelli. Il possède un profil similaire. Et Lyon l’a recruté pour ça. Il n’a pas beaucoup joué l’année dernière, mais la porte s’est ouverte cette saison. Comme on a affaire à un véritable compétiteur, un énorme travailleur et que c’est un mec doté d’une mentalité fantastique, il a saisi sa chance à pleines dents. Comme un mort de faim. Et il montre tout ce qu’il peut faire. Je ne suis pas surpris, car je le suis avec depuis trois ans déjà. À partir du moment où on lui donne de la confiance et du temps de jeu, il ne déçoit pas. Ce sera un des très grands à son poste. » Qui fera sûrement le bonheur de Lyon. À l’instar de Diakhaby, finalement.
Par Florian Cadu