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Diable, revoici Gabriel Jesus !
Pas le plus en vue dans la rotation offensive de Manchester City ces derniers temps, Gabriel Jesus vient pourtant de claquer une prestation impeccable ce week-end, face à Watford. Alors que des rumeurs de transfert à son sujet avaient fleuri dans la semaine, le Brésilien rappelle au Real Madrid qu'il sera aussi de la partie ce mardi soir, lui qui avait déjà lésé les Merengues il y a deux ans en huitièmes de finale.
Pâques était en retard d’une semaine, à Manchester. Car si les chocolats ont bien été cachés dans les jardins le 17 avril dernier, la résurrection de Jesus aura attendu une semaine de plus. Samedi dernier, le Skyblue a mis en pièces à lui seul la défense des Hornets de Watford, pour laisser Liverpool dans le rétroviseur en tête du championnat. Servi trois fois sur un plateau, d’abord par Zinchenko puis à deux reprises par De Bruyne, il y est également allé de son penalty, obtenu comme un grand après une erreur adverse, et a bien été aidé par la superbe volée de Rodri, qui lui a permis d’ajouter à sa feuille de stats une passe décisive. Pas de doute : le Brésilien a paraphé là l’une de ses prestations les plus abouties sous le maillot bleu ciel, lui qui n’avait encore jamais inscrit de triplé en Premier League.
Jesus, le retour en grâce
Plusieurs bruits de couloir avaient déjà remis l’attaquant brésilien sous le feu des projecteurs, dans le courant de la semaine : un transfert à Arsenal avait ainsi été évoqué, les Gunners s’activant apparemment déjà sur le marché pour pallier le départ potentiel d’Alexandre Lacazette. Une rumeur de départ, c’est au moins ce qu’il fallait pour remettre Gabriel Jesus sur le devant de la scène, lui dont la saison a parfois pris des airs de chemin de croix. Bien qu’étant le seul numéro neuf de métier de l’effectif, il a souvent été mis de côté par Pep Guardiola depuis septembre. Le Catalan a bien des fois préféré aligner un de ses nombreux milieux offensifs (Foden, De Bruyne) à la pointe de son attaque, voire un ailier – comme Sterling -, et il n’a pas non plus hésité à faire entrer l’ancien de Palmeiras sur un côté, un poste qu’il affectionne moins, comme il le répétait ce lundi encore à Marca.
Le départ de Sergio Agüero à Barcelone semblait enfin lui offrir un boulevard, mais Jesus n’est pas parvenu à s’installer durablement, bien au contraire. Pas de quoi, cependant, égratigner sa qualité et sa place dans le groupe aux yeux de son coach, qui n’a d’ailleurs pas manqué de le couvrir de louanges après sa performance XXL ce week-end. « L’énergie de Gabriel est assez similaire à celle de Stoitchkov. Ses mouvements dans les diagonales sont assez semblables », lançait ainsi le coach. Il n’empêche que le rôle du Brésilien dans la machine de guerre citizen s’était plutôt réduit, au grand dam de ceux qui voyaient en lui un digne successeur du Kun.
Le sens du timing
Ce renouveau express tombe donc particulièrement à pic, à l’heure d’affronter le Real Madrid en demi-finales de Ligue des champions, et risque de rendre l’équation défensive des Espagnols un peu plus compliquée encore à résoudre. Le natif de São Paulo s’est brutalement réaffirmé comme une option offensive crédible, qui sait donc encore se montrer incisif, dont les qualités tranchent avec le reste de celles de ses coéquipiers, avec laquelle la bande à Carlo Ancelotti devra composer. Côté madrilène, il y avait sûrement déjà bien assez à faire à s’occuper des moteurs de la performance mancunienne que sont Kevin De Bruyne, Riyad Mahrez ou João Cancelo, pour ne pas avoir à se soucier du retour en forme de l’unique avant-centre adverse. D’autant plus que la dernière double confrontation entre les deux équipes, en 2019-2020, avait vu Gabriel Jesus se parer de son auréole, en ouvrant la marque au Santiago Bernabéu, puis en inscrivant un autre pion lors du match retour, et ainsi donner le droit à son équipe de se faire éliminer par l’Olympique lyonnais en quarts de finale du Final Eight. Qu’il reste tout de même prudent : en Ligue des champions comme à la télévision, les seconds opus sont rarement meilleurs que les premiers. Et puis, Jesus II, le retour, ça ne fait plus peur à personne.
Par Paul Citron