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Di Stefano: «Je veux racheter l’AS Monaco »
Giovanni Di Stefano, l'avocat-businessman-chanteur-président de club dont le portrait est brossé dans le So Foot numéro 83, nous annonce en exclu qu'il va faire une offre pour le club de la principauté. On demande à voir.
Il est important de replacer ce « questions/réponses » dans son contexte. Après notre rencontre avec Giovanni Di Stefano pour la réalisation de l’article paru dans le numéro 83 de So Foot (dans les kiosques le mercredi 2 février), celui-ci nous a envoyé de nombreux mails. Parfois, il s’agissait juste d’un lien pour un article évoquant son combat pour faire libérer Charles Manson. Parfois, il nous faisait suivre une lettre envoyée à David Cameron dans laquelle il expliquait au premier ministre britannique qu’il suffisait, pour résoudre la crise, d’offrir un million de livres aux dix millions d’actifs ayant plus de 50 ans à la condition qu’ils arrêtent de travailler, qu’ils achètent une voiture anglaise et qu’ils paient des études à leurs enfants ou petits-enfants. Parfois, il nous souhaitait juste une bonne année.
Mais, jeudi dernier, il a décidé de nous prévenir de son prochain projet dans le foot : « L’AS Monaco est le club que je vais essayer d’acheter…… J’ai toutes les infos dont j’ai besoin mais je n’ai PAS encore bougé mais je vais le faire avec des associés et oui je sais qu’ils ont une grosse dette et oui je connais les allégations faites contre eux et oui je sais que c’est un petit stade et qu’on ne peut plus construire davantage MAIS MAIS MAIS comme ma compagnie de disques l’AS MONACO est une marque qui n’a PAS encore été exploitée…. PAS ENCORRRRRRRRRRRRRRRE GDS » . Forcément, on a voulu en savoir un peu plus. On lui a répondu par mail, il a répondu par mail et, comme d’habitude, il est impossible de démêler le vrai du faux.
Quelle est votre actualité en tant qu’homme d’affaires, avocat et chanteur ?
Je suis un homme pour toutes les saisons ( « A man for all seasons » , référence à une pièce de théâtre sur la vie de Thomas More, décrivant ce dernier comme l’homme de conscience ultime, qui reste fidèle à ses valeurs envers et contre tout, ndlr).
Connaissant votre emploi du temps chargé, pourquoi avez-vous pensé faire une offre pour un club comme l’AS Monaco ?
Dans le championnat français, c’est le club qui a le PLUS de perspectives de développement mais je n’ai pas encore parlé avec le président du club. Je le ferai en temps utile, quand tout sera en ordre.
Que savez-vous de l’histoire du club ?
Je sais que c’est une marque plus forte que d’autres, mais qui n’a pas encore été exploitée correctement.
Que savez-vous de la situation actuelle du club ?
Comme beaucoup de clubs, il est dans un bourbier et largement endetté et, oui, il y a de sérieuses allégations sur la manière dont les finances du club ont été utilisées mais franchement j’ai une grande confiance dans le Prince Albert, qui est bien plus malin que ce que pensent les gens. Et même si je ne reprends pas le club, ou que personne ne le fait, il survivra toujours. Ce qui est dommage c’est qu’il n’y ait qu’un stade de 20 000 places, mais j’ai une idée pour ça.
Avez-vous déjà fait votre offre ou êtes-vous encore en train de rassembler des informations ?
Je parlerai avec le président en temps utile. Pour le moment, j’accomplis les dernières étapes de diligence requise. Je n’ai pas 50 millions pour colmater la brèche mais je connais des gens qui les ont et qui, avec moi, sont intéressés. Et l’AS Monaco est une vraie marque de fabrique…
Vous avez déjà été impliqué dans plusieurs clubs comme Campobasso, Obilic ou le Dundee FC. Qu’avez-vous appris là-bas qui pourrait être utile à l’AS Monaco ?
La règle du hors-jeu (lors de notre entretien, Giovanni Di Stefano n’avait pas arrêté de répéter qu’il ne connaissait toujours pas la règle du hors-jeu…, ndlr).
Il y a beaucoup de polémiques sur votre implication en ex-Yougoslavie avec Arkan et votre travail en tant qu’avocat (il s’est construit une réputation d’ « avocat du diable » en affirmant défendre Slobodan Milosevic, Saddam Hussein ou plus récemment Charles Manson, ndlr). Cela a déjà posé problème lorsque vous avez essayé de reprendre des clubs par le passé. Ne pensez-vous pas que la question se posera à nouveau avec Monaco ?
Pas du tout. J’étais directeur et en partie propriétaire d’Obilic, un club qui a disputé la Ligue des Champions (et dont le président était son ami, le seigneur de guerre Arkan), j’ai été directeur et en partie propriétaire du Dundee FC, en coupe de l’UEFA, et je le serai peut-être à nouveau. Je suis le moindre des problèmes.
Vous dites souvent que le football doit être un divertissement et que vous n’aimez pas les supporters violents. Monaco a la réputation d’un club à très faible audience : est-ce que c’est quelque chose que vous avez étudié ?
Oui mais j’ai une idée de développement, qui en fin de compte sera copiée par les autres, qui fera que les rentrées d’argent viendront moins du terrain que d’en dehors du terrain.
Avez-vous d’autres idées pour le futur en tant qu’homme d’affaires et avocat ?
Le « multi/super branding » est la réponse pour le futur… L’AS Monaco a un plus grand avenir que n’importe quel autre club français. Vous devez faire confiance au Prince Albert car il sait ce qu’il fait.
Thomas Pitrel et Pierre Boisson
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